Cinq ans après Bumblebee, la franchise Transformers effectue son retour sur grand écran avec un septième opus, intitulé Rise of the Beasts, mis en scène par Steven Caple Jr. Comprenant […]
Cinq ans après Bumblebee, la franchise Transformers effectue son retour sur grand écran avec un septième opus, intitulé Rise of the Beasts, mis en scène par Steven Caple Jr. Comprenant au casting Anthony Ramos, Dominique Fishback, Luna Lauren Velez ou encore Michael Kelly, ce septième opus nous plonge au cœur des années 90, où un ancien militaire se retrouve à faire équipe avec les Autobots pour empêcher la venue d’un ennemi de taille sur Terre…
Depuis son arrivée dans l’univers du septième art, en 2007, Transformers a su devenir l’une des franchises les plus lucratives de Paramount Pictures, l’ensemble des longs-métrages produits en près de quinze ans ayant rapporté la coquette sommes 4,84 milliards de dollars de recettes au studio. Si depuis fin 2018 et la sortie de Bumblebee, Autobots et Decepticons ont déserté les salles obscures, ces derniers sont finalement prêts à (re)passer à l’action. Si les producteurs ont longtemps tergiversé sur la direction à prendre sur la suite de la saga, expliquant ce hiatus, ceux-ci se sont finalement accordé sur le fait de se démarquer de l’ère Bay et d’opérer un soft- reboot en se concentrant sur la chronologie du préquel réalisé par Travis Knight. Un choix pouvant se comprendre dans la mesure où le spin-off avait recueilli les meilleurs critiques de la saga. De quoi pousser Paramount Pictures a suivre cette direction, avec la volonté de faire revenir le public en salles avant de s’aventurer sur de nouveaux territoires.
Confiée à Steven Caple Jr., à qui l’on doit The Land et Creed II, cette opération séduction se devait de plaire aux aficionados et aux néophytes, ce qui n’est pas une tâche aisée puisqu’il faut trouver le bon équilibre pour proposer de la nouveauté tout en brossant le fans dans le sens du poil. C’est-à-dire en montrant nos robots rouler des mécaniques et se taper dessus dans un déluge d’effets spéciaux – tout en prenant une certaine distance avec le ‘Bayhem’ atmosphère chaotique inhérente au style de réalisation de Michael Bay. Mission réussie ? Plus ou moins, Rise of the Beasts parvenant à redresser un minimum la barre après deux épisodes de trop, en adoptant une approche semblable au premier film mais en dépit des efforts fournis, difficile de ne pas sentir cette douce odeur de réchauffé – la faute à une équipe créative trop soucieuse de ne pas sortir du cadre.
En résulte un blockbuster qui certes n’est pas foncièrement mauvais, surtout lorsque l’on voit ce qui a été produit précédemment dans l’univers Hasbro (outre Transformers, rappelons-nous du diptyque G.I. Joe et de Battleship), manquant pourtant d’un supplément d’âme pour réellement se démarquer. Là ou Travis Knight trouvait sa voie avec Bumblebee, qui lorgnait davantage du côté familial d’Amblin – l’incursion dans les années 80 renforçant cet effet – Steven Caple Jr. tâtonne un peu plus, essayant tout d’abord d’apposer sa patte avant de se laisser déborder par le cahier des charges visuel de la saga, où la tôle se froisse dans une avalanche de CGI plus ou moins convaincants. Sur ce point là, il est vrai que la mise en scène apocalyptique de Bay se fait ressentir, ce sentiment d’anarchie la plus totale étant désormais atténuée. À contrario, en se montrant plus sage, ce volet a le mérite de ne pas être exaspérant, ce qui arrivait de plus en plus par le passé, avec des acteurs en roue libre sur l’autoroute de l’hystérie.
Plus posé, avec des personnages humains sympathiques à sa tête, Rise of the Beasts s’imprègne des années 90 pour proposer au public un virée ‘old-school’ à travers le globe. Nous suivons ainsi Noah, un vétéran de l’armée cherchant sa place maintenant qu’il est rentré dans son Brooklyn natal, aux côtés de son frère cadet et de sa mère. Sur le point de glisser sur la mauvaise pente face au manque d’opportunité s’offrant à lui, notre protagoniste se retrouve malgré lui à prendre part à un conflit qui le dépasse en croisant le chemin de Mirage (qui malheureusement vole la vedette à Bumblebee, injustement mis de côté) puis de ce cher Optimus Prime. S’initie alors une quête dans le but d’empêcher la venue sur Terre d’Unicron, ennemi dévoreur de planète que l’on attendait de voir à l’écran passé un timide teasing durant The Last Knight, avec l’aide d’une chercheuse spécialisée dans l’étude des artéfacts mais également des Maximals, attraction de ce septième volet. À la différence des Dinobots, nos petits nouveaux ont un véritable rôle à jouer dans l’intrigue et possèdent une connexion avec les ‘big bads’ du film, les Terrorcons. Puiser dans le lore d’Animutants se révèle être une décision intéressante, apportant un léger vent de fraîcheur à l’univers cinématographique Transformers.
Mais malgré cela, difficile de réellement s’enthousiasmer face à ce qu’il se passe à l’écran, la faute à un scénario ne faisant que repomper des éléments vus et revus. L’intrigue tricotée par le pool composé de Joby Harold, Darnell Metayer, Josh Peters, Erich et Jon Hoeber joue la carte du recyclage avec une énième quête d’un MacGuffin, au cœur de toutes les attentions. Après le Allspark, la Matrice de Commandement ou encore le bâton de Merlin, nos héros sont désormais en quête de la clé de distorsion, ce qui s’avère peu palpitant. Voilà ce manque d’âme qui empêche de laisser porter par ce Rise of the Beasts et ce malgré le capital sympathie d’Anthony Ramos et Dominique Fishback, tandem humain non dénué de potentiel. Il faudra davantage d’efforts à l’équipe créative pour redonner l’énergie nécessaire pour faire repartir la machine sur de bons rails. Quelle sera la stratégie adoptée pour le futur ? Une piste est lancée, laissant quelque peu perplexe quant à la suite des événements.
Avec Transformers : Rise of the Beasts, Steven Caple Jr. met les mains dans le cambouis pour relancer une franchise à la mécanique bien rouillée et se lance dans une tentative de réparation, plutôt bancale.