Quelques mois après One Shot, James Nunn nous revient avec un nouveau long-métrage, Shark Bay, comprenant au casting Holly Earl, Jack Trueman, Catherine Hannay, Malachi Pullar-Latchman et Thomas Flynn. Sorti […]
Quelques mois après One Shot, James Nunn nous revient avec un nouveau long-métrage, Shark Bay, comprenant au casting Holly Earl, Jack Trueman, Catherine Hannay, Malachi Pullar-Latchman et Thomas Flynn. Sorti directement en vidéo, celui-ci se centre sur le drame vécu par un groupe étudiants, coincés en pleine mer à la suite d’un malencontreux accident…
Habitué des actioners, James Nunn change de registre pour son dernier DTV en date, nageant ainsi vers un territoire jusque là inconnu pour lui avec Shark Bay, tentative d’appropriation du film dit de requin – un sous-genre à part entière dans le domaine de l’horreur – se soldant sur un survival surfant sur la vague du cliché, manquant de ce fait cruellement de mordant.
Pour sa défense, il est vrai qu’il est difficile d’apporter un minimum de fraîcheur à un sujet maintes et maintes fois abordé à l’écran, le but étant de jouer sur la tension à défaut de proposer de nouvelles idées. Conscient de tracer son sillon sur une formule classique mais qui – lorsque cela est bien fait – se révèle divertissant, le scénario confectionné par Nick Saltrese se repose donc sur les attendus de la ‘sharkspolitation’ sans réelle volonté de sortir des sentiers battus. De sa plume prend alors forme un calvaire pour une bande d’étudiants en recherche de sensations fortes, qui vont être servis grâce à leur goût de l’interdit mais surtout leur manque de discernement. Quand l’euphorie du Spring Break tourne à la gueule de bois, le requin boit du petit lait.
Ne tournant pas autour du pot, ce qui est à son honneur, Shark Bay va droit au but en nous préparant à une virée en eaux troubles, d’où la menace peut surgir à tout instant. A la suite d’un accident de jet-ski, plutôt stupide avouons-le, nos jeunes fêtards se retrouvent à dériver loin des côtes mexicaines, à la merci du premier grand blanc venu. Livrés à eux-mêmes, avec un blessé et un seul véhicule sur lequel s’abriter, le groupe doit essayer de garder la tête froide afin de trouver comment sortir de ce bourbier dans lequel ils se sont empêtrés comme des grands. Une situation peu enviable, à laquelle s’ajoute donc la présence ponctuelle d’un requin, attiré par le goût du sang – puis celui de la violence. Des ingrédients devant déboucher sur un bon petit plat relevé mais hélas, hormis quelques sursauts, le calme plat domine, à cause justement d’une écriture trop formelle, trop classique.
Pénalisé par son budget limité, le long-métrage doit gérer ses coups d’éclats avec parcimonie et doit donc se concentrer avant tout sur la mise en place d’une atmosphère tendue, avec d’augmenter progressivement la pression et de jouer avec les nerfs du spectateurs. Sauf qu’avec des protagonistes peu attachants et quelque peu caricaturaux, hormis celui incarné par Holly Earl qui sort un tantinet du lot, dur de compatir à leur douleur. On tiendrait presque avec notre prédateur sur ce coup-là, la faute à une caractérisation sommaire. Devant composer avec un matériel faiblard, James Nunn tente de s’appuyer sur des effets pratiques pour faire monter la sauce et mettre en place des séquences ‘gore’, ce qui fonctionne mieux que les SFX numériques, qui sont loin d’être à la hauteur et fait baisser d’un cran le niveau de pression. Heureusement, en ne durant qu’une heure et demie à peine, ce survival se laisse regarder, les victimes tombant tour à tour sur un bon rythme, ce qui est déjà un bon point.
AvecShark Bay James Nunn plonge en terre connu en se contentant de délivrer une formule classique de la sharksploitation – sans réelle envie d’apporter du sang neuf au genre – ce qui résulte en un survival quelque peu fauché, essayant tant bien que mal de faire frissonner le public mais sans grand succès. Pas désagréable à suivre mais clairement, les amateurs n’y trouveront pas leur compte.