Alors que nous venons de traverser une période électorale plutôt intense avec les présidentielles et les législatives, un autre scrutin va prochainement prendre place dans les salles obscures. En effet, […]
Alors que nous venons de traverser une période électorale plutôt intense avec les présidentielles et les législatives, un autre scrutin va prochainement prendre place dans les salles obscures. En effet, pour son premier long-métrage, le réalisateur Jean-Marc Peyrefitte va s’intéresser à un épisode plutôt cocasse de la Troisième République, à savoir la campagne pour la succession de Raymond Poincaré à la tête de l’Etat – ce dernier ayant fait le choix à l’époque de ne pas se représenter pour un second mandat. Comme l’indique son titre, Le Tigre Et Le Président va se concentrer sur l’opposition entre deux prétendants au titre, George Clémenceau et Paul Deschanel – respectivement incarnés par André Dussollier et Jacques Gamblin – dont l’affrontement va remettre les compteurs à zéro niveau pronostics. Car même si les dés sont jetés, nous ne sommes jamais à l’abri d’une surprise n’est-ce pas ?
Profitant de cet élan démocratique pour entrer dans la partie, le long-métrage – distribué par Tandem – poursuit tranquillement sa campagne promotionnelle, la bande annonce dévoilée faisant suite à une présentation en bonne et due forme de nos deux candidats avec clips de campagnes, affiches, sites internet et même pages Twitter à la clé (plutôt Clémenceau ou Deschanel ?). Quand l’Homme Fort se confronte à l’Homme de Demain se plient au processus démocratique, lequel ressort vainqueur des urnes ? Le favori n’est pas toujours la figure la plus populaire et les outsiders ont toujours un atout dans leur manche.
Si de nos jours, tout peut paraître joué d’avance, surtout en matière de politique, Le Tigre Et Le Président va nous rappeler que les pronostics peuvent parfois se révéler trompeurs, comme ce fût le cas lors des élections présidentielles de 1920, où des figures de la Première Guerre Mondiale telles que George Clémenceau ou Ferdinand Foch, se sont portés candidats pour prendre le relais de Raymond Poincaré. Des poids lourds qui font pourtant s’effacer face à un adversaire qui ne semblait pas de taille, Paul Deschanel, président modéré de la Chambre des députés, qui va contre toute-attente sortir vainqueur de son duel face à celui que l’on surnommait ‘Père la Victoire’, donné gagnant.
Un cas de figure pour le moins improbable, pour un homme qui va se retrouver propulser au sommet de l’Etat sans avoir réellement pensé y parvenir. Est-il taillé pour ce nouveau costume ? L’Histoire lui démontrera amèrement que non mais pour ceux qui ne connaissant pas la ‘chute’ quant à la trajectoire de ce président pas comme les autres, la suite sera à découvrir à partir du 7 septembre dans les salles obscures hexagonales. De quoi annoncer une campagne plus agréable à suivre que celle que nous avons eu dans la réalité cette année. Du moins on l’espère.
Synopsis :
“Comment a-t-on pu élire un homme qui voulait abolir la peine de mort, donner le droit de vote aux femmes et leur indépendance aux colonies ?” s’interroge Georges Clemenceau, qui, contre toute attente, vient de perdre l’élection présidentielle face à un inconnu, un certain Paul Deschanel. Pourtant le nouveau président s’investit pleinement dans sa nouvelle fonction, et même si la tâche est immense et la pression insoutenable, ses premiers pas impressionnent. Mais le cynisme du monde politique, le jeu des institutions et la violence des campagnes médiatiques le rattrapent et le font bientôt dérailler. Un soir, il tombe d’un train et se volatilise.