Onze ans après le téléfilm sous-titré Le Livre des Ténèbres, la franchise Donjons & Dragons effectue son retour au cinéma avec un reboot orchestré par le tandem Jonathan Goldstein/John Francis […]
Onze ans après le téléfilm sous-titré Le Livre des Ténèbres, la franchise Donjons & Dragons effectue son retour au cinéma avec un reboot orchestré par le tandem Jonathan Goldstein/John Francis Daley (Comment tuer son boss ?, Game Night). Porté par Chris Pine, Michelle Rodriguez, Regé-Jean Page, Sophia Lillis, Justice Smith ainsi que Hugh Grant, Donjons & Dragons : L’Honneur des Voleurs se centre sur un groupe d’aventuriers iconoclastes se lançant dans un casse pour le moins risqué…
À la base un jeu de rôle emblématique, créé par Gary Gygax et Dave Arneson en 1974, Donjons & Dragons aura su se diversifier avec succès en étendant sa mythologie à travers une multitude de jeux de société, des romans et des séries. Si des longs-métrages ont également vu le jour, le résultat n’a par contre pas été à la hauteur des attentes. L’expédition de la franchise dans le domaine du septième art a débuté par un échec en 2000 avec une adaptation live chapeautée par Courtney Solomon éreintée par la critique et le public. Une douche froide qui n’a pas empêché la mise en chantier de deux suites – sorties directement en vidéo. Mais face à ces revers, la saga a été mise au placard, à raison.
Alors, dès l’annonce d’un reboot de l’univers, sous l’impulsion de Entertainment One et Sweetpea Entertainment, l’inquiétude était de mise. Comment se relever après tant de galères ? Repartir sur une page blanche n’est pas aussi simple, surtout lorsque l’on se rappelle de ce qui a été produit auparavant. Se voyant confier une tâche peu avantageuse, Jonathan Goldstein et John Francis Daley ont pourtant eu une bonne idée. Celle de ne pas se prendre au sérieux, sans toutefois manquer de respect aux fans. En clair, proposer une virée au sein de la mythologie Donjons & Dragons et s’en servir à bon escient pour proposer une partie divertissante, dans une atmosphère bon enfant. En jouant selon leurs règles, le duo, qui officie également à l’écriture, s’élance avec entrain dans une comédie d’aventure emprunte de ‘fantasy’ et force est de reconnaître que ce choix créatif porte ses fruits.
Contre toute attente, L’Honneur des Voleurs se révèle être une sympathique surprise, avançant ses pions avec assurance pour gagner le cœur du public, qui se laisse volontiers distraire par l’intrigue développée, mettant en place une quête où s’entremêlent règlements de compte, guerre ‘ego et de pouvoir, le tout dans la joie et la bonne humeur. Une décontraction qui aide justement à être impliqué dans les tribulations de notre groupe de personnages principaux, des hors-la-loi et marginaux tentant de faire front commun face à l’adversité – et à la duplicité. Après avoir été roulés dans la farine par Forge et Sofina leurs soi-disant coéquipiers, Edgin et sa partenaire de crime Holga s’engagent sur le terrain de la vengeance, cherchant à duper en retour ces ‘amis’ ô combien manipulateurs.
Pour s’y faire, nos anti-héros doivent trouver des alliés et mettre en place un stratagème pour faire tomber leurs anciens complices, récupérer un précieux artefact et sauver Kira, la fille d’Edgin – sous l’emprise de Forge. Ne perdant pas pas de temps pour présenter ses enjeux, le film suit un parcours balisé mais non dénué d’intérêts, le déroulé de cette arnaque vengeresse s’opérant devant nos yeux prenant assez de détours pour que les péripéties s’enchaînent à un bon rythme. Alors que ces derniers temps, bon nombre de grosses productions étirent plus que de raison leur scénario, entraînant de ce fait des longueurs inutiles, ici les deux heures vingt du métrage défilent plutôt rapidement avec un certain équilibre entre morceaux de bravoures et moments intimistes.
Ce qui fonctionne avant tout dans ce reboot, est la partition de la distribution dont l’alchimie ainsi que le capital sympathie aident à s’attacher à cette bande de bras cassés attachants. Entre la roublardise d’un Chris Pine et le flegme de ce cabotin de Hugh Grant, les acteurs sont ravis de prendre part à cette pause récréative et cela se ressent à l’écran. Une énergie communicative qui fait la force de ce Donjons & Dragons.