Quatre ans après Alice et le Maire, qui permit à Anaïs Demoustier de remporter le César de la Meilleure Actrice, Nicolas Parisier a effectué son retour derrière la caméra avec Le Parfum Vert. Présenté lors de la dernière Quinzaine des Réalisateurs en date, le long-métrage est désormais disponible en DVD et Blu-ray, l’occasion de (re)découvrir cette aventure portée par le tandem Vincent Lacoste/Sandrine Kiberlain, qui s’embarque dans une quête de vérité à la suite d’un mystérieux assassinat dans l’enceinte de la vénérable Comédie-Française…

Pour son troisième long-métrage Nicolas Parisier s’immisce dans le domaine de la comédie policière pour mener à bien une enquête sous influences, le cinéaste faisant des clins d’œil appuyé à Hitchcock et à l’univers de la bande-dessiné afin d’alimenter une intrigue aux douces effluves de complotisme. Ainsi, avec Le Parfum Vert s’initie une virée à travers l’Europe synonyme de périple rocambolesque, qui malgré son potentiel nécessite plusieurs pulvérisations pour continuer d’enivrer l’auditoire.

Partant avec de sacrés atouts dans sa manche, le réalisateur – qui officie seul à l’écriture – joue dans un premier temps avec les codes du genre qu’il aborde et sème des pistes pour le moins intrigantes en ne perdant pas de temps à dévoiler des cartes essentielles pour que la partie s’annonce mouvementée. Une mystérieuse femme, un meurtre en direct sur la scène de la Comédie-Française et une dernière parole cryptique, il n’en fallait pas plus pour que, comme le personnage de Vincent Lacoste, nous nous demandions dans quel guêpier l’on met les pieds. Témoin du décès de son collègue en pleine représentation et destinataire de ces ultimes paroles, Martin se retrouve dans une situation pour le moins improbable. Que signifie Le Parfum Vert ? Une question servant de moteur au film, promettant un mystère synonyme de sac de nœuds aux ramifications politico-judiciaires et devant capter l’attention de A à Z.

Partant sur de bonnes bases, avec des héros ordinaires pris en étau par une affaire qui les dépassent, le film s’engageait avec un flegme lui donnant un certain charme vers une trajectoire plaisante à suivre. Accompagné par une dessinatrice prompt à courir vers l’inconnu, le comédien arrive sur un immense échiquier où chaque pion peut faire basculer la partie, la résolution de l’assassinat de son ami n’étant que le sommet de l’iceberg. Notre duo se doit alors de déjouer une véritable machination orchestrée par une nébuleuse organisation et ne ménage pas ses efforts pour démêler le vrai du faux. On aurait aimé que Nicolas Parisier se montre aussi persévérant que ses détectives en herbe, ce dernier ayant du mal à raccrocher les wagons quant à son jeu de dupes, les différents fils tissés se filochant passés les deux premiers actes.

En dépit de la partition de Vincent Lacoste et Sandrine Kiberlain, dont le pas de deux se révèle être des plus sympathiques, Le Parfum Vert se prend finalement les pieds dans le tapis ce qui est des plus regrettables, l’exercice de style proposé ne manquant pas de saveurs mais celles-ci s’estompent bien trop rapidement. Si le scénario avait su capitaliser sur son démarrage en trombe, nous aurions pu avoir une réjouissante comédie riche de ses inspirations – la réalisation de Nicolas Parisier sachant rendre hommage à Hitchcock ou à Hergé tout en apposant sa patte sur le genre.

© Diaphana Distribution

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