[Critique réalisée en partenariat avec Cinétrafic dans le cadre de l’opération DVDtrafic (un grand merci au site ainsi qu’à l’éditeur Métropolitan Films Vidéo pour cette collaboration). Détour Mortel : La Fondation parviendra t-il à se faire une place parmi les meilleurs films d’horreur/fantastique ? Réponse ci-dessous.]

Quelques mois après The Domestics, qui a débarqué chez nous sur la plateforme Amazon Prime Video, il est déjà temps de retrouver Mike P. Nelson aux manettes d’un film d’horreur avec Détour Mortel : La Fondation, qui comprend au casting Charlotte Vega, Adain Bradley, Bill Sage, Emma Dumont, Dylan Mc Tee, Daisy Head et Matthew Modine. Sorti en DVD, Blu-Ray, et VOD depuis le 3 Juin chez Metropolitan Films Vidéo, le long-métrage se centre sur groupe d’amis en randonnée dans les Appalaches devenant les proies de psychopathes vivant en autarcie…

Sept ans après Détour Mortel 6 : Last Resort, la franchise horrifique initiée par Rob Schmidt en 2003 opère un renouvellement avec la mise en place d’un reboot de la part de Constantin Film, souhaitant emprunter un chemin différent. Pour s’y faire, la société de production s’est adjoint les services du réalisateur Mike P. Nelson et du scénariste des deux premiers opus, Alan B. McElroy, pour tenter d’insuffler un souffle nouveau à la série. Y sont-ils parvenus ?

S’il s’aventure sur le même territoire que ses prédécesseurs, Détour Mortel : La Fondation change tout de même la donne en choisissant de dire adieu à nos belliqueux rednecks amateurs de chair fraiche – qui en auront fait voir de toutes les couleurs à leurs victimes tout au long des six opus où ils sont présents, en particulier ‘Trois Doigts’ – choisissant ainsi de se démarquer de cet élément incontournable de la saga depuis ses débuts. Un choix qui procure un certain vent frais, permettant à Alan B. McElroy d’établir de nouvelles bases, la principale étant de se démarquer de l’ambiance gore dans laquelle la franchise s’était embourbée, privilégiant ainsi l’instauration d’une atmosphère glauque, mettant ainsi la pédale douce sur la succession de séquences sanglantes.

Autre changement, l’établissement de deux timelines, l’enquête d’un père pour retrouver sa fille s’éclaircissant en revenant sur les pas de cette dernière, partie avec ses amis dans les Apalaches. Un retour en arrière destiné à lever le voile sur les raisons de cette soudaine évaporation…Comme les amateurs de Détour Mortel le savent bien, l’éclatement d’un pneu en pleine expédition mène trois couples d’amis à prendre le chemin des bois la fleur au fusil. Sauf que dans cette immensité verte se cache un obscur danger, s’apprêtant à bouleverser l’existence de nos jeunes adultes. Si les cannibales sont de l’histoire ancienne, cette balade dans les bois se transforme tout de même en cauchemar pour ces Robinson new age, prenant forme suite à une rencontre fortuite avec une communauté aux mœurs d’un autre âge.

L’idée avec ce reboot est donc de nous montrer la division d’une Amérique qui ne se comprend plus, prenant corps dans le conflit opposant nos six naufragés de la route à un groupe de colons, vivant en autarcie depuis près de deux siècles à l’écart de la population. S’aventurant en terre inconnue, nos victimes doivent composer avec des pièges disséminés dans la nature mais surtout un peuple qui leur est hostile, menant à une escalade progressive de la violence. Ce débarquement sur le territoire de ‘la Fondation’, nom donné à ce clan adepte de sévices corporels, mène à un zigouillage en règles d’une bonne partie de nos protagonistes principaux alors que dans chaque camp les coups pleuvent, intensifiant cette ‘guerre civile’, emmaillée de quelques scènes chocs, plutôt bien mises en scène par Mike P. Nelson, histoire de nous rappeler le genre dans lequel nous naviguons. Si le schéma reste classique, Alan B. McElroy tente de multiplier les retournements de situations dès lors que passé et présent se rejoignent, pour des retrouvailles pour le moins compliquées entre père et fille, qui étire en longueur un dernier acte malheureusement brouillon.

Si le scénario prend des chemins de traverses peu concluants en fin de parcours et que, niveau casting, outre Matthew Modine, Charlotte Vega et Bill Sage, l’interprétation est approximative, il n’empêche ce nouveau départ de Détour Mortel relève quelque peu le niveau général de la franchise, même si celui-ci n’a jamais réellement voler très haut. Concernant le Blu-ray en lui-même, format dans lequel ce film a été visionné, saluons un encodage de qualité avec notamment une définition d’image ne dénaturant pas la réalisation plutôt maitrisée de Mike P. Nelson, qui dispose d’une photographie soignée avec un accent porté sur les contrastes, ce que l’on peut aisément constaté dans les scènes tournées de nuit durant l’acte final. En ce qui concerne le son, le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 est de facture correcte, notamment lorsque la violence s’abat, avec des effet sonores appuyant grandement sur les basses, afin d’amplifier l’effet ‘choc’.

Avec Détour Mortel : La Fondation, Mike P. Nelson tente d’insuffler un second souffle à une franchise qui était à l’agonie et y parvient en partie grâce à son sens de la mise en scène, qui valorise le scénario d’Alan B. McElroy – même lorsque celui-ci se perd en lisière de forêt. Au final, nous nous retrouvons avec un survival plus que classique, qui est loin de laisser une trace indélébile mais qui – au niveau de Détour Mortel – devrait ravir les fans, avec une réelle tentative de renouveau, malgré les quelques incidents de parcours.

© Metropolitan Films

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