Quatre ans après Hitman & Bodyguard, qui avait su créer la surprise en devenant contre toute attente un succès estival, Patrick Hughes (Red HillExpendables 3) rempile derrière la caméra pour mettre en scène une suite à son long-métrage avec le retour de Ryan Reynolds, Samuel L. Jackson, Salma Hayek et l’arrivée d’Antonio Banderas, Frank Grillo et Morgan Freeman au casting. Pour ce second opus, direction l’Italie – lieu de villégiature choisi par l’ancien garde du corps Michael Bryce, qui va vite voir ses congés se transformer en cauchemar à cause de son nemesis Darius Kincaid et de sa femme….

Avec Hitman & Bodyguard 2, Patrick Hughes reprend la recette du buddy movie décomplexé, qui avait fait le charme des premières aventures du tandem Ryan Reynolds/Samuel L. Jackson, pour mieux l’agrémenter d’un gloubi-boulga de délires en tous genre qui donne lieu à un actioner survitaminé qui frise le grand n’importe quoi.

Si le niveau ne volait pas très haut précédemment, l’alchimie de notre duo central ainsi que la générosité du réalisateur niveau grand spectacle décérébré donnait le change et réussissait à être un divertissement régressif agréable à suivre. Ici, en mettant les bouchées doubles en terme de séquences musclées et d’humour gras et potache, on peut malheureusement dire que la sauce a plus de mal à prendre, l’indigestion n’étant pas loin. Fonçant tête baissée vers l’autoroute de l’anarchie, le scénario co-écrit par Tom O’Connor et Brandon Murphy multiplie les enjeux, les personnages quitte à dévisser sérieusement à force de suivre plusieurs lièvres à la fois. Ainsi, nous reprenons contact avec un Michael Bryce au plus bas après avoir perdu son précieux titre de garde du corps triple A, l’amenant à une sérieux remis en question. Pour se remettre d’aplomb et s’éloigner de la violence de son ancien métier, notre ex-bodyguard part se ressourcer en Italie mais sa quête de zenitude va rapidement tourner au chaos.

Alors qu’il rêve de farniente, Bryce voit ses vacances devenir un parcours du combattant, Sonia – l’épouse de Kincaid – venant le sortir de sa chaise longue pour qu’il vienne en aide à son ennemi adoré, qui s’est fait enlevé. Le point de départ d’une frénétique balade à travers le paysage transalpin, qui passe en un temps record d’un kidnapping au sauvetage de l’Europe, une mission pour le moins cruciale dont le sort repose sur notre trio infernal, devant coopérer pour sauver le vieux continent. Un programme chargé qui s’accompagne de la quête familiale des Kincaid, nos tourtereaux à la fine gâchette rêvant de bébé, pour le plus grand désespoir de notre ancien pro de la protection, qui se voit aspiré dans cet épuisant tourbillon ne lui laissant aucun répit. Nos scénaristes ne prennent ainsi jamais le temps de souffler, les séquences d’actions étant entrecoupées de moments légers, avec répliques fleuries et blagues en dessous de la ceinture à la clé, pour un cocktail se voulant détonnant mais se révélant au final épuisant.

Affirmant son côté cartoonesque, Hitman & Bodyguard 2 lâche la bride et s’épanouit dans la succession d’évènements incongrus et bas du front, avec plus ou moins d’efficacité. En choisissant d’appuyer constamment sur l’accélérateur, le spectacle fini par perdre de sa superbe, la fête tant principalement gâchée par ce surplus de sous-intrigues de même que cette propension à cumuler les vannes d’un goût douteux. Preuve en est, l’apparition puis la disparition soudaine d’un Frank Grillo en mode surexcité, qui peine à exister contrairement à Antonio Banderas et Morgan Freeman, qui cachetonnent également certes mais qui ont un minimum d’impact dans le déroulement de cette suite qui décidemment ne parvient pas à canaliser son énergie. Un constat que l’on retrouve dans le traitement de notre trio principal.

Si voir Ryan Reynolds jouer au Calimero et devenir le souffre-douleur attitré du film prête souvent à sourire, il est dommage de voir que son duo avec Samuel L. Jackson est parasité par l’apparition au premier plan de Salma Hayek, qui faisait office de second rôle efficace dans le précédent volet et devient une tête d’affiche assez irritante dans ces nouvelles aventures rocambolesques. Face à l’abattage des Kincaid, clairement en roue libre (Jackson et Hayek le sont également), Michael Bryce se retrouve parfois à faire de la figuration dans cette famille nucléaire dysfonctionnelle, qui ne trouve sens que dans son ultime boufonnerie.

Filant à vive allure sur l’autoroute de la connexion, Hitman & Bodyguard 2 se veut une suite plus cartoonesque et débilisante que son aîné, Patrick Hughes lâchant les rênes et se laissant porter par le chaotique scénario qui s’offre à lui. Clairement bordélique, ce nouvel actioner laisse peu de temps mort mais épuise clairement le spectateur.

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