Quatre ans après Money, le réalisateur Martin Rosete est de retour derrière la caméra avec Remember Me, comédie dramatique comprenant au casting Bruce Dern, Caroline Silhol, Brian Cox et nous entraînant […]
Quatre ans après Money, le réalisateur Martin Rosete est de retour derrière la caméra avec Remember Me, comédie dramatique comprenant au casting Bruce Dern, Caroline Silhol, Brian Cox et nous entraînant dans la quête d’un septuagénaire pour aider l’amour de sa vie à lutter contre la maladie d’Alzheimer…
Avec Remember Me, Martin Rosete tente de nous livrer une comédie romantique légère et sensible centrée sur les affres de la vieillesse mais peine à nous captiver en se montrant trop superficiel dans son développement.
En effet le scénario du long-métrage, co-écrit par le réalisateur avec l’aide de Rafa Russo, se rate totalement sur la réalité de la maladie d’Alzheimer, ce qui impacte fortement notre ressenti face aux événements se déroulant devant nos yeux. Difficile de croire en la romance liant Claude et Lily, tant l’intrigue tournant autour de couple de septuagénaire se perd dans un dédale de situations peu crédibles, en plus d’être malheureusement trop convenue pour vraiment convaincre. Si l’on reconnaît volontiers qu’il ne manque pas de coeur et de bons sentiments, Remember Me ne parvient pas à nous toucher, la faute à une incursion rocambolesque au sein d’une clinique spécialisée.
Apprenant que son amour de jeunesse, une célèbre actrice française, y a été admise, ce cher Claude, un veuf un brin misanthrope va tenter le tout pour le tout pour la retrouver et l’aider à recouvrer la mémoire. Réussissant à rejoindre l’établissement en feignant d’être malade, un point de départ à peine croyable, notre fringuant critique de cinéma et de théâtre va passer son temps à mener en bourrique le personnel et à partager ses souvenirs avec sa dulcinée. Si le parcours romantique de nos tourtereaux se laisse suivre, permettant de délivrer un message positif sur l’intemporalité de l’amour ainsi que sur l’importance du soutien face à l’adversité, on ne peut que regretter que le long-métrage s’efforce à ajouter de l’humour à cette storyline, qui ne se marie pas du tout à l’ensemble et paraît même déplacé, ne faisant jamais mouche à cause de sa tendance à verser dans la facilité surtout niveau scatophile.
Au final, la gêne est plus présente que les rires, ce qui est bien dommage, d’autant que les comédiens font du mieux qu’ils peuvent pour rehausser le niveau, à commencer par Bruce Dern qui, en plus d’être cet inénarrable ronchon de service, ajoute une dose de tendresse à son personnage, nous berçant avec ses tirades. Si l’on ne croit pas une seconde que Caroline Silhol est atteinte de la maladie d’Alzheimer, se contentant de regarder dans le vide pour indiquer qu’elle est psychologiquement absente, on ne peut nier qu’elle sait se montrer touchante et son duo avec Dern fonctionne, ce qui est le point positif de Remember Me. Saluons également Brian Cox qui prend plaisir à incarner Shane, le meilleur ami de Claude, l’aidant dans ses petites combines, un second rôle que l’on se plaît à suivre au contraire de celui la petite-fille de notre héros, incarnée par Sienna Guillory qui doit composer avec une sous-intrigue ralentissant le rythme général.
La réalisation relativement plate de Martin Rosete n’aide pas non plus à insuffler un semblant de vie au film, se contentant de suivre les personnages sans vraiment avoir d’idées de mise en scène, pour un aspect qui se rapproche plus du téléfilm, là aussi un point fortement dommageable.
Si on peut lui concéder une certaine sympathie, Remember Me de Martin Rosete pêche dans bien trop de domaines pour pleinement convaincre, la faute à un scénario bancal ne sachant pas comment traiter convenablement de la maladie d’Alzheimer et une réalisation impersonnelle qui n’aide pas à immerger le spectateur dans cette romance du troisième âge.L’élément salvateur du long-métrage réside dans la partition attachante du trio Bruce Dern, Caroline Silhol, Brian Cox, qui parvient un minimum à nous divertir.