Trois ans après Antoinette dans les Cévennes, Caroline Vignal reprend le chemin du septième art avec Iris et les hommes, qui marque ses retrouvailles avec Laure Calamy. Comprenant également Vincent Elbaz, Suzanne de Baecque, Laurent Poitreneaux ou encore Olivia Côte au casting, le long-métrage se centre sur le parcours d’une femme succombant à la tentation des applications de rencontre…
On ne change pas une équipe qui gagne, un adage que Caroline Vignal a pris au mot, cherchant à recréer les conditions ayant mené au parcours victorieux d’Antoinette dans les Cévennes. Repartant aux côtés de sa compagne de route Laure Calamy, la réalisatrice poursuit son exploration de la comédie avec son troisième long, Iris et les hommes, qui passe à la moulinette les relations de couple à l’ère de la romance 2.0, où tous les coups (d’un soir) sont permis pour mettre un peu de piment dans sa vie.
En résulte une analyse tout en légèreté de l’amour, en s’articulant sur la difficulté à entretenir la flamme lorsque le train-train du quotidien s’est installé dans le foyer. Officiant également à l’écriture, aidée de Noémie de Lapparent, Caroline Vignal tisse un récit d’émancipation en s’articulant sur les tribulations d’une quadragénaire frustrée reprenant le contrôle de son désir, de son corps. Épanouie dans la sphère professionnelle, Iris s’empêtre dans la routine côté familial, sa vie bien rangée l’étant trop. S’éloignant inexorablement de sa moitié, qui ne semble plus attiré par elle, notre dentiste va se laisser convaincre de s’inscrire sur une application de rencontres entre adultes consentants, histoire de profiter un minimum des plaisirs de la chair. Soit l’ouverture de la boite de Pandore, les hommes pouvant tomber…comme s’il en pleuvait !
Evitant tout jugement, l’intrigue tissée autour de cette exploration d’un monde de tous les possibles sexuellement parlant, se veut aussi légère qu’une bulle de champagne – à l’image de notre chère protagoniste, qui passe progressivement passer de la frustration à la libération au gré de ses expériences extra-conjugales. Grâce à la pétillance de Laure Calamy, qui s’éclate devant la caméra de sa comparse, cette reconquête d’une libido perdue se laisse regarder, les facéties de l’actrice aidant à faire abstraction de la fragilité d’un scénario n’allant qu’à la surface de son sujet. Sortant le grand jeu en terme d’humour dès le démarrage, notamment en s’amusant des clichés propre à la découverte d’un univers dont on ignore les rouages et les codes (surtout en terme de drague), le long-métrage s’évente à vitesse grand V, les pérégrinations sexuelles/sentimentales d’Iris perdant de leur saveur dans un dernier tiers convenu avec une chute se devinant de loin, ce qui est dommage.
En reste quelques pastilles tendrement décalées à l’image d’une course en VTC où Iris se laisse absorbée par un morceau de Booba, un instant suspendu des plus sympathiques, rattrapant une tentative de passage musical plutôt maladroite quelques instants plus tôt sur la mélodie de It’s raining men des Pointer Sisters. Caroline Vignal expérimente mais cela ne fonctionne pas à tous les coups. Le contraste avec Antoinette dans les Cévennes se fait cruellement ressentir, le charme n’ayant pas réellement opéré lors de cette seconde collaboration avec Laure Calamy et ce en dépit d’une alchimie évidente entre la cinéaste et sa comédienne. Gageons que les deux femmes se retrouvent sur un troisième projet.
Avec Iris et les hommes, Caroline Vignal et Laure Calamy poursuivent leur collaboration et se mettent au service d’une comédie sur la reconquête du désir se voulant pétillante mais perdant malheureusement de sa fraîcheur en cours de route. Pas mauvais en bouche mais loin de satisfaire le palais.