Un an après Buzz L’Eclair, Pixar retrouve de nouveau le chemin vers les salles obscures avec Elémentaire, le second long-métrage de Peter Sohn pour le studio d’animation. Comprenant au casting vocal (VF) Vincent Lacoste, Adèle Exarchopoulos, Gabriel Le Doze, Coco Noël ou encore Déborah Perret, celui-ci nous plonge au cœur de la ville d’Element City, où deux êtres diamétralement opposés vont se retrouver attirés l’un vers l’autre…

Depuis ses débuts sur grand écran, Pixar nous aura appris que les jouets mais également les sentiments avaient une âme. Aujourd’hui, le studio nous apprend que même les piliers de la nature que sont le feu, l’eau, la terre et l’air ont un petit cœur qui bat au fond d’eux et nous le prouve par le biais d’Elémentaire – qui prend le pas d’une comédie romantique pour en faire la démonstration. Quand Peter Sohn joue les Cupidon, cela donne une comédie romantique toute mignonne.

Une décennie après Le Voyage d’Arlo, le cinéaste signe un retour en douceur derrière la caméra, tissant une histoire simple mais touchante qui parle d’amour avec sincérité, qu’il soit filial ou platonique. Si l’âge d’or du studio d’animation semble être révolu, cela ne l’empêche pas de continuer à envelopper de temps à autres le public dans de petites de douceur. Ce qui est le cas ici, le scénario concocté John Hoberg, Kat Likkel et Brenda Hsueh – d’après une idée originale de Peter Sohn – s’évertuant à mettre en lumière la puissance affective inhérente aux liens qui nous unit, pouvant être un facteur d’épanouissement comme de stress. Une dualité s’exposant à travers les déboires de Flam, jeune femme au tempérament de feu se retrouvant tiraillée entre son héritage familial et son attraction pour un garçon qu’elle ne devrait pas côtoyer.

Au sein d’Element City, où cohabitent les quatre éléments de la nature, les flamboyants et les aquatiques ne sont pas les meilleurs colocataires, comme l’on malheureusement expérimenté Brul et Sandra Lumen à leur arrivée en ville. Si les années ont passé, le couple a eu du mal à digérer cet accueil des plus glacials, de même que leur fille Flam, qui a eu vent de l’antécédant dès le plus jeune âge. Alors quand cette dernière se retrouve nez à nez avec un de ces êtres dans le magasin tenu par la famille, à la suite d’un malencontreux pétage de plombs, on aurait pu croire à une rencontre à couteaux tirés. D’autant plus quand ce fameux Flack Delamare se présentant devant elle se révélant être un inspecteur de la mairie, ayant le pouvoir de lui faire fermer boutique. Tant d’éléments pouvant faire exploser notre protagoniste et pourtant, contre toute attente, un coup de foudre vient bousculer tous ses aprioris.

Le point de départ d’une remise en question personnelle pour Flam qui, au contact de Flack – un homme se laissant facilement porter par les flots (de larmes) – fend sa carapace et succombe au charme de son improbable partenaire. Malgré les différences notre tandem mal assorti va s’apercevoir que ce qu’ils partagent en commun est tout simplement élémentaire. Reprenant les codes de la rom-com, le scénario suit un chemin tout tracé où la surprise n’est pas au rendez-vous. Quoiqu’il en soit, en dépit de cette trame classique, le long-métrage vise juste grâce à sa délicatesse ainsi qu’à l’importance de sons sous-texte. Outre cette romance naissante entre nos deux tourtereaux que tout oppose, Elémentaire évoque avec une certaine justesse la question de l’immigration et de l’acceptation. Une réalité sociétale émanant du vécu de Peter Sohn, rendant le récit plus personnel qu’à première vue et surtout moins superficiel qu’il n’y paraît, notamment via le poids des traditions et des valeurs familiales.

Ainsi, contre toute attente nous nous laissons attendrir par le pas de deux effectué par nos personnages principaux, qui font fi des préjugés, des interdits pour laisser parler leurs sentiments. Ne faisant normalement pas bon ménage, le feu et l’eau se retrouve à ne faire qu’un dans une romance qui n’est ironiquement pas à l’eau de rose. Emplit de tendresse, le film met du baume au cœur, tirant profit de son sujet grâce à une mise en scène soignée de la part du réalisateur, qui multiplie les séquences intimistes pour nous amadouer. Et cela fonctionne.

S’il n’atteint pas le haut du panier de Pixar, Elémentaire n’en reste pas moins une petite parenthèse enchantée, palliant le classicisme de son intrigue par une mise en scène inspirante, mettant du cœur à l’ouvrage pour que l’on se laisse séduire par la romance proposée par Peter Sohn et son équipe.

 © Pixar

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