Passée une parenthèse télévisée, Franck Gastambide s’aventure du côté de Prime Vidéo pour les besoins de sa nouvelle réalisation. Intitulée Medellín. celle-ci comprend au casting Franck Gastambide, Ramzy Bedia, Anouar […]
Passée une parenthèse télévisée, Franck Gastambide s’aventure du côté de Prime Vidéo pour les besoins de sa nouvelle réalisation. Intitulée Medellín. celle-ci comprend au casting Franck Gastambide, Ramzy Bedia, Anouar Toubali, Brahim Bouhlel, Essined Aponte, Raymond Cruz ou encore Mike Tyson et se centre sur le combat d’un homme pour délivrer son influenceur de frère des griffes d’un cartel colombien…
Depuis son incursion sur le petit écran avec la série Validé, Franck Gastambide semble prêt à élargir ses horizons et par conséquent à faire évoluer son propre langage cinématographique. Une mue qui transparaît dans sa cinquième réalisation, où l’acteur prend le pas d’une comédie potache dans la droite lignée de ses précédents films avant de délaisser petit à petit l’humour afin de privilégier l’action. Le tout dans le bordel le plus total bien évidemment.
En débarquant sur Prime Vidéo, ce dernier tente de proposer un divertissement calibré pour plaire à un public large – le rayonnement de la plateforme étant d’échelle mondiale. Disposant d’un budget conséquent pour mener à bien son délire, le comédien/réalisateur s’aventure ainsi du côté de la Colombie aux côtés d’un casting hétéroclite, se partageant entre les camarades de jeu de la première heure (Ramzy Bédia, Anouar Toubali) et les petits nouveaux à la carrure internationale (Raymond Cruz, Mike Tyson). Ensemble, notre troupe navigue en eaux troubles, prenant part à un règlement de compte dans les étroites ruelles de Medellín, où tous les coups sont permis – pour le meilleur ou pour le pire.
Un sac de nœuds s’initiant avec le kidnapping d’un influenceur adulant Pablo Escobar, alors qu’il était en plein pèlerinage sur les lieux de vie de son ‘modèle’. Sachant son cadet en danger, Reda, gérant de club de boxe part immédiatement en direction de l’Amérique du Sud afin de l’extirper de ce guêpier en compagnie des seules personnes ayant accepté de l’aider, son meilleur ami Stan et un adepte de sa salle dont la taille n’est pas promotionnelle à son courage. En mettant un coup de pied dans la fourmilière et en s’attaquant de front au cartel local, notre trio mal assorti se lance dans une mission de sauvetage des plus périlleuses, s’engageant tête baissée sur un terrain glissant. Sur le papier l’idée paraissait bonne, propice à la succession de moments de bravoures dans un climat d’urgence mais à l’écran le résultat est tout autre.
Ce qui plombe avant tout Medellín est le déséquilibre propre à la fragile structure de son scénario, Franck Gastambide et Charles Van Tieghem tâtonnant quant à la direction à prendre, l’envie de rester dans la continuité des précédentes œuvres du réalisateur étant dans un premier temps tenace. Ainsi, le long-métrage cale plus d’une fois au démarrage en cherchant à proposer un mix entre Les Kaïras et Pattaya, qui ne fonctionne pas. Il faut dès lors attendre la moitié du périple pour que l’intrigue prenne une tournure moins légère, la situation dégénérant pour nos principaux protagonistes. La menace du cartel se fait plus présente et par conséquent les vannes se font moins présentes ce qui est une bonne chose. Ce qui donne un peu de corps à cette passe d’armes entre Reda, ses compagnons et leurs adversaires, qui se conjugue entre courses poursuites et coups d’éclats avec un certain sens du chaos.
Les facilités s’enchaînent et le montage se révèle brouillon mais dans sa dernière ligne droite, cette grosse production fait le job, faisant parler la poudre et les poings. Après Taxi 5, Franck Gastambide muscle sa mise en scène et apporte une preuve supplémentaire qu’il devrait délaisser l’humour tendancieux (et les vannes trop faciles) pour se consacrer avant tout à l’action car dans ce domaine, le bonhomme en a dans le ventre.