[Critique] Renfield, sortir d’une relation vampirique
Deux ans après avoir mis en scène The Tomorrow War pour Prime Vidéo, Chris McKay effectue son retour au cinéma avec Renfield, qui comprend Nicholas Hoult, Nicolas Cage, Awkwafina, Ben […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Deux ans après avoir mis en scène The Tomorrow War pour Prime Vidéo, Chris McKay effectue son retour au cinéma avec Renfield, qui comprend Nicholas Hoult, Nicolas Cage, Awkwafina, Ben […]
Deux ans après avoir mis en scène The Tomorrow War pour Prime Vidéo, Chris McKay effectue son retour au cinéma avec Renfield, qui comprend Nicholas Hoult, Nicolas Cage, Awkwafina, Ben Schwartz, Shohreh Aghdashloo, Adrian Martinez ou encore Camille Chen au casting et se centre sur la relation pour le moins vampirique unissant notre personnage éponyme à son maître – un certain comte Dracula…
Passée une incursion dans le domaine du blockbuster, Chris McKay tente de revenir à des choses simples et de s’amuser avec un budget moins conséquent que celui de The Tomorrow War. Dans sa ligne de mire, la volonté de revisiter à sa sauce le mythe de Dracula, c’est à dire avec un soupçon de second degré. Pour s’y faire, le cinéaste fait sortir de l’ombre l’illustre bras droit du célèbre vampire, histoire afin d’offrir une nouvelle perspective quant à la création de Bram Stoker, inépuisable source d’inspiration pour le septième art depuis près d’un siècle.
Prenant le pas d’un comédie gentiment trash, le film pointe ainsi du doigt la nocivité de ce monstre sacré en mettant dans la lumière son malheureux assistant, cherchant à sortir des griffes de son maître après des années de relation toxique où les basses besognes se sont enchaînées pour satisfaire les besoins de ce dernier. Mais comment s’affranchir du Prince des Ténèbres ? Là est toute la question et notre anti-héros va avoir du mal à trouver la réponse. Tout comme les scénaristes, qui ne savent quoi faire de leur sujet, pourtant mordant. Ce qui est un comble lorsque l’on sait que Robert Kirkman, le géniteur de The Walking Dead, est à l’origine de cette réadaptation, l’idée de départ de Renfield étant de son fait. Peut-être aurait-il fallu que notre homme se charge en personne de l’écriture du script pour que la qualité soit réellement au rendez-vous, puisqu’à l’écriture nous retrouvons Ryan Ridley. S’il a su faire ses preuves dans la comédie de genre via son travail sur Rick & Morty, force est de constater que le scénariste a plus de difficultés à faire rire le public à travers son exploration du mythe vampirique.
Analyser la relation de dominant/dominé entre Dracula et son assistant en l’exposant à l’ère actuelle était pourtant pertinente, pouvant amener du sang frais à une intrigue connue de tous. Hélas, l’émancipation de ce cher Renfield se voit parasitée par une histoire parallèle finissant par accaparer la lumière des projecteurs. Le jeu de pouvoir s’élargit ainsi avec l’entrée en piste d’une famille de mafieux, prête à tout pour imposer sa loi dans les rues de la Nouvelle Orléans – quitte à fricoter avec des créatures aux dents longues. Ce qui aurait pu initier une intéressante mise en perspective du monde de la criminalité, dans la violence et la bonne humeur mais malheureusement l’écriture ne suit pas. Pour contrebalancer le côté foutraque de ce règlement de compte, l’accent est mis sur les éclats de sang, les vannes s’ouvrant à bon débit niveau hémoglobine, histoire de faire illusion. Les bras s’arrachent, les morts s’enchaînent avec une certaine nonchalance mais en dépit des tentatives de Chris McKay pour insuffler un minimum de souffle, difficile de se laisser porter par ce délire.
Malgré tout, en dépit de sa facture classique en terme d’écriture et de mise en scène, Renfield n’est pas foncièrement mauvais, dévoilant par (de trop rares) moment son potentiel. Le divertissement pointe le bout de ses crocs grâce à la partition de Nicholas Hoult, attachant dans la peau du protagoniste éponyme mais également Nicolas Cage, ce dernier s’éclatant dans la peau de ce Dracula excessif – se révélant être la principale attraction du long-métrage.
En dépit d’une bonne volonté manifeste, de Chris McKay manque de mordant avec Renfield, relecture moderne du mythe vampirique qui, malgré l’enthousiasme du duo Nicholas Hoult/Nicolas Cage, échoue à être le délire pop et sanglant qu’il se rêvait d’être.