Après Ant-Man : Quantumania, la Phase 5 de l’univers cinématographique Marvel se poursuit au cinéma avec Les Gardiens de la Galaxie Vol.3, un opus pour le moins particulier pour James Gunn […]
Après Ant-Man : Quantumania, la Phase 5 de l’univers cinématographique Marvel se poursuit au cinéma avec Les Gardiens dela Galaxie Vol.3, un opus pour le moins particulier pour James Gunn et ses camarades de jeu Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista, Karen Gillan, Pom Klementieff, Vin Diesel et Bradley Cooper. En ligne de mire, un baroud d’honneur à la fois devant et derrière la caméra, alors que le sort d’un des membres de l’équipe des ‘Gardiens’ se retrouve sur la sellette…
Avant de s’envoler pour de bon vers la Distinguée Concurrence, où il a pour mission de superviser le DC Universe aux côtés de Peter Safran, James Gunn se charge de refermer en personne le livre qu’il a lui-même ouvert en 2014 chez Marvel Studios, servant à intégrer les Gardiens de la Galaxie sur l’échiquier du MCU. Par conséquent, ce Volume 3 marque un tournant dans l’histoire de la saga, offrant une porte de sortie à la fois à nos personnages mais également au réalisateur, qui prouve son amour sincère pour ces marginaux au grand cœur que l’on suit depuis près d’une décennie.
En résulte un chant du cygne qui fait mouche, donnant la part belle aux émotions dans une atmosphère des plus chaotiques – une constante chez Gunn. Passée une courte pause récréative, que ce soit dans Thor : Love and Thunder sur grand écran mais également sur Disney + avec Joyeuses Fêtes, Peter Quill et ses compagnons d’infortune sortent l’artillerie lourde pour leur ultime mission, l’heure étant au bilan passée une série d’épreuves et de délires. Il est vrai que depuis leurs premiers pas, les Gardiens de la Galaxie en ont vu des vertes et des pas mûres, au sein de leurs aventures solo ainsi que durant le diptyque Avengers : Infinity War/Endgame, une étape ô combien crucial dans leur développement, dont les conséquences se font encore ressentir aujourd’hui. Entre la disparition tragique de Gamora et l’absence de la majorité de nos héros suite au Snap, l’empreinte de Thanos aura laissé des traces. Des éléments n’étant pas du ressort de James Gunn mais alimentant malgré tout les thématiques abordées par ce dernier, où les douleurs du passé se reflètent sur le présent.
Dans l’adversité, se serrer les coudes aide à tenir le choc. Un message pouvant symboliser les coulisses de la production de ce troisième opus. Rappelons que suite à l’exhumation d’anciens tweets à l’humour douteux, Gunn avait été viré de l’écurie Marvel en 2018, ce qui entraîna la colère des acteurs de la franchise. Ensemble, ils auront fait front commun pour sauver leur ami. Une vague de soutien qui avait pesé lourd dans la balance, amenant à la réintégration du cinéaste (passé entre temps chez DC pour mettre en scène The Suicide Squad) et à la concrétisation de ce chapitre final. Il n’est alors pas anodin que le script du film s’articule sur les notions de fraternité et l’amour, cette tempête que tous ont traversé main dans la main ayant une place de premier ordre dans le déroulement de l’intrigue.
Ainsi, Les Gardiens de la Galaxie Vol.3 se veut une opération de sauvetage menée à un rythme effrénée, l’urgence étant au rendez-vous alors que l’un des piliers de l’équipe se retrouve dans une position délicate. Fonçant tête baissée vers l’inconnu et le danger pour aider ce cher Rocket, notre famille dysfonctionnelle (plus Gamora 2.0) prouve qu’elle en a dans le ventre mais surtout dans le cœur. Une dimension personnelle s’avérant être le point névralgique du film, car l’on tient à cette galerie de protagonistes, à ces être esseulés formant un tout uniforme une fois rassemblés. D’ailleurs chacun a le temps de briller au cours de cette périlleuse quête désespérée, donnant du corps à la conclusion en approche. La partition collective du casting est de ce fait à saluer car tous sont dévoués à la cause et étendent leur palette, de Chris Pratt à Pom Klementieff, en passant par Karen Gillan et Bradley Cooper, donnant de la voix avec une grande sensibilité.
Bien entendu tout n’est pas parfait (Adam Warlock intégré au forceps par exemple) mais le résultat est à la hauteur des attentes. Si l’humour est toujours au rendez-vous, fonctionnant plus ou moins bien selon les sensibilités, apprécions que celui-ci ne servent pas à dédramatiser la situation – une habitude assez énervante dans les blockbusters super-héroïques récents. Face à un véritable enjeu et à un poids émotionnel, la tension reste palpable, ce qui est un excellent point. Un antagoniste radical pour Marvel Studios, dont les actions ne manquent pas de susciter la colère et l’émoi, surtout dès que cela concerne Rocket Raccoon. James Gunn évoque sans détour la maltraitance – dans la limite du possible pour une production tout public – ce qui est un effort louable, car renforçant l’affect des spectateurs pour notre bande de joyeux drilles et leurs amis. Semblable à une tempête, ce dernier tour de piste emporte tout le monde sur son passage avant que le calme ne revienne. Les nuages laissent de ce fait place à une éclaircie, une note d’espoir qui parachève le voyage éprouvant vécu par nos Gardiens. The dog days are over.
Avec Les Gardiens de la Galaxie Vol.3, James Gunn quitte l’écurie Marvel par la grande porte, offrant à ses mercenaires de cœur un baroud d’honneur satisfaisant, avec une dose d’émotion bienvenue.De quoi redorer le blason du MCU, qui avait des difficultés à trouver un souffle nouveau passée la conclusion de La Saga de l’Infini.