Un an après The Samaritan, Julius Avery effectue son retour derrière la caméra avec L’Exorciste du Vatican, qui réunit au casting Russell Crowe, Daniel Zovatto, Alex Esso, Laurel Marsden, Peter DeSouza-Feighoney ou encore Franco Nero. Comme l’indique son titre, le long-métrage se centre sur les investigations du Père Gabriele Amorth, l’exorciste en chef du Vatican, se retrouvant face à un cas de possession particulier…

Après une parenthèse super-héroïque, Julius Avery revient à son genre de prédilection, l’horreur, avec L’Exorciste du Vatican. Se basant sur les véritables archives du Père Gabriele Amorth, qui fût bel et bien exorciste au sein du diocèse de Rome durant près de deux décennies, cette virée à la lisière du bien et du mal tente de sortir du lot en s’abandonnant à son côté nanardesque, malheureusement sans succès.

Si le genre a dernièrement été saturé, avec un bon nombre de productions déjà effacés de la mémoire collective, cela n’empêche pas de tomber de temps à autres sur de bonnes surprises. Hélas, malgré le matériel à sa disposition, l’équipe créative en charge de ce projet a préféré jouer la carte de la série B de luxe alors qu’il y avait du potentiel pour apporter un éclairage nouveau sur le sujet. En effet, les travaux du Père Amorth étant des plus documentés, il y avait de la matière pour aborder les cas de possessions de manière terre à terre, sans chercher à faire de l’esbroufe en terme d’ambiance, la réalité pouvant s’avérer assez glauque comme cela. Une trajectoire qui n’a pas été suivie par les scénaristes Evan Stiliatopoulos et Michael Petroni, qui ont pris d’énormes libertés afin de pouvoir s’engouffrer dans une histoire de lutte contre les forces du mal pour le moins tarabiscotée.

Honnêtement, si le film ne s’était pas pris au sérieux et avait assumé son second degré, le délire aurait pu se révéler un minimum plaisant à suivre sauf que ce n’est pas le cas, l’intrigue concoctée tentant de nous sortir le grand jeu avec une enquête paranormale virant vers le conspirationnisme avec un sérieux déconcertant. Peut-être que l’on aurait pu croire à ce qu’il se passe à l’écran si l’écriture n’avait pas été aussi faiblarde, en se contentant d’égrainer les clichés sans une once de profondeur. Envoyé sur une affaire où son expertise est requise, le Père Amorth se retrouve face à une famille démunie, le cadet étant le réceptacle d’un démon qui a un but précis en tête. Accompagné par une jeune prêtre n’étant absolument pas préparer à des cas de possessions, notre vétéran en la matière lève progressivement le voile sur un mystère qui le dépasse lui et l’Eglise.

Empilant les scènes attendues, sans réelle envie de faire frisonner le public – les effets de manches se devinant à des kilomètres – L’Exorciste du Vatican jette l’éponge à mi-parcours, l’intrigue partant dans le grand-guignolesque avec cette fameuse histoire de complot. Un moyen désespéré de conclure ce pénible chemin de croix avec éclat mais rien n’y fait, ni le cabotinage de Russell Crowe (dont l’accent italien à couper au couteau rajoute un soupçon de ridicule à l’ensemble) ni la réalisation de Julius Avery, qui tente malgré tout de donner un certain style à cet ouvrage. En dépit de ses efforts en terme de mise en scène, le cinéaste ne peut faire de miracle face à un scénario paresseux et écrit avec les pieds. Difficile d’en avoir pour son argent niveau horreur. Avec un Russell Crowe en roue libre, il aurait mieux valu partir vers le pastiche pur et dur, au moins les rires auraient été francs et non nerveux.

Pour son incursion dans le genre horrifique, Russell Crowe a choisi le mauvais cheval, prenant part à un projet pour le moins bancal avec L’Exorciste du Vatican – qui aurait gagné à être une parodie.

© Sony Pictures

1 commentaire »

  1. Bof bof bof. Le film n’est pas terrible mais la critique est subjective sur le côté horreur. Ce n’était pas fait pour faire peur du tout.

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