[Critique] Evil Dead Rise, House of the Deadites
Une décennie après le remake de Fede Alvarez, la franchise Evil Dead renaît de ses cendres avec un cinquième opus, une nouvelle fois indépendant de la trilogie de Sam Raimi. […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Une décennie après le remake de Fede Alvarez, la franchise Evil Dead renaît de ses cendres avec un cinquième opus, une nouvelle fois indépendant de la trilogie de Sam Raimi. […]
Une décennie après le remake de Fede Alvarez, la franchise Evil Dead renaît de ses cendres avec un cinquième opus, une nouvelle fois indépendant de la trilogie de Sam Raimi. Mis en scène par Lee Cronin, Evil Dead Rise comprend au casting Alyssa Sutherland, Lily Sullivan, Gabrielle Echols ou encore Morgana Davies et Lily Sullivanse centre sur les déboires d’une famille après être malencontreusement entrée en contact avec le bien nommé Livre des Morts…
Fort de ses quarante-deux ans d’existence, Evil Dead a su se faire une place de choix dans le cœur du public et des critiques. Un engouement permettant l’élargissement de l’univers à la télévision, Bruce Campbell ayant repris les armes dans son rôle fétiche pour les besoins de Ash vs. Evil Dead, une série dérivée des films, créée par Sam Raimi en personne, qui aura duré trois saisons de 2015 à 2018. Une parenthèse permettant de renouer avec le second degré propre à la franchise, qui n’est plus un élément clé sur grand écran depuis la relecture proposée par Fede Alvarez, qui sert ici d’inspiration à son successeur Lee Cronin.
Repéré avec The Hole in the Ground, sorti en VOD sur le territoire français, le cinéaste prend du galon avec son second essai, pénétrant au sein d’une saga emblématique du genre, ce qui a de quoi mettre une certaine pression. Conscient de ce poids reposant sur ses épaules, ce dernier se montre dès lors modeste dans sa démarche, son but n’étant pas de tenter un renouvellement radical mais de proposer une œuvre se voulant dans la continuité de ce qui a été produit précédemment. De quoi rendre hommage à Sam Raimi bien entendu mais également Fede Alvarez, notamment en terme d’approche. En effet, en adoptant une atmosphère sombre et poisseuse, Evil Dead Rise a plus de liens de parenté avec le remake de 2013 qu’avec la trilogie originale, un choix qui a ici son intérêt même si on pourrait reprocher à ce chapitre de ne pas se démarquer davantage et s’engager vers une direction réellement inédite – quitte à froisser les fans. Surtout lorsque sa séquence introductive laisse poindre une volonté de voguer vers de nouveaux horizons.
En résulte un opus plutôt tiède malgré de bonnes trouvailles, notamment en matière de réalisation, Lee Cronin s’épanouissant davantage à la mise en scène plutôt qu’à l’écriture. S’il n’est pas mauvais, son script effleure pourtant son sujet principal, ne grattant pas assez à la surface ses thématiques sur les liens du sang, la maternité alors qu’il y avait assez de matière pour que ce soit le cas. Ajoutons à cela un manque de caractérisation de nos principaux protagonistes, qui empêche de se sentir réellement impliqué dans le calvaire qui sera vécu par ceux-ci à l’ouverture du diabolique Morturom Demonto. Ce qui est dommage, d’autant plus que nous sommes face à un huis clos où le sort de tout le monde est sur la sellette, dans une atmosphère se crispant en parallèle de la montée de la violence.
Le petit jeu de massacre s’opérant dans l’enceinte de ce sinistre immeuble de banlieue où est retrouvé Le Livre des Morts – à la suite d’un tremblement de terre fortuit (très grosse ficelle scénaristique) – n’est pourtant pas dénué de potentiel et ce grâce à la partition du casting, la majorité se plaisant à incarner au fur et à mesure de sadiques Deadites. Rendant une visite surprise à sa sœur Ellie, notre héroïne Beth est loin de se douter que la soirée qu’elle va passer dans l’appartement de son aînée va se transformer en nuit des morts-vivants, la faute à un neveu réveillant par mégarde les plus obscurs des démons. Elément perturbateur semant le chaos dans la cellule familiale, qui se brise au gré de la possession de ses membres. De quoi permettre à Alyssa Sutherland et Lily Sullivan de donner de leur personne pour que l’on croit un minimum en ce qui se passe à l’écran, la première sachant se montrer menaçante tandis que la seconde reprend le flambeau de Brice Campbell avec intensité – sachant également manier la tronçonneuse comme l’illustre Ash. En terme de direction d’actrices, Lee Cronin se montre concluant, ce qui rattrape les faiblesses du scénario.
Plus convaincant en tant que réalisateur que scénariste, Lee Cronin tente maladroitement d’apposer sa patte sur la franchise Evil Dead, livrant un nouveau remake en demi-teinte malgré quelques bonnes idées et un casting investi.