Quatre ans après Parabellum, la saga John Wick fait son retour sur grand écran avec un quatrième chapitre, toujours mis en scène par Chad Stahelski et porté par Keanu Reeves. Comprenant au casting Ian McShane, Laurence Fishburne, Lance Reddick, Bill Skarsgård, Donnie Yen, Hiroyuki Sanada, Rina Sawayama, Clancy Brown ou encore Scott Adkins, cet opus voit notre implacable tueur à gages reprendre du poil de la bête après une trahison qui l’a particulièrement blessé – aussi bien physiquement que psychologiquement.

Qui vis pacem para bellum. Pour partir en paix, John Wick doit se lancer dans une dernière bataille contre ceux qui l’ont trahi, prenant les armes pour mettre un terme à une guerre sans merci où tous les coups étaient permis. Conscients que leur anti-héros est arrivé à un tournant de son existence, Chad Stahelski et Keanu Reeves travaillent de concert pour offrir un baroud d’honneur explosif à ‘Baba Yaga’ avec ce Chapitre 4, qui se veut une sorte de best-of de la franchise, se servant du passé pour nourrir le présent et clore une page importante avec pertes et fracas. Mais, à trop se vouloir généreux, notre tandem ne se montre t-il pas redondant ?

L’idée ici est de faire sortir par la grande porte notre dur à cuire qui, malgré les épreuves se relève toujours, une mission confiée aux scénaristes Michael Finch et Shay Hatten, ces derniers cumulant les morceaux de bravoure pour appuyer sur Après une excommunication s’étant soldée par une tête mise à prix et le saccage de l’hôtel Continental, John Wick sort une fois de plus de l’ombre pour régler ses comptes avec une hiérarchie qui a cherché à se débarrasser de lui. Dans le viseur de notre tueur la Grande Table, l’institution criminelle centrale de la saga – que le public a appris à connaître au gré des épisodes. Ses rouages nous sont explicités sous un jour nouveau alors que se met en place un duel entre notre protagoniste et le Marquis, un membre éminent de l’organisation à la rancune tenace – tout comme son adversaire, ce qui tombe bien.

Arborant son plus beau costume, ce cher John se met à la table des négociations musclées, prêt à savourer ce doux plat qu’est la vengeance, qu’il connaît amèrement depuis que le grand public a fait sa connaissance, il y a déjà de cela neuf ans. Ainsi si l’on connaît la recette par coeur depuis le temps, cela n’empêche pas le duo de scénaristes de proposer un menu copieux, où l’on traverse les continents via les différents plats proposés, qui ne manquent pas de piquant. Un voyage culinaire d’un bout à l’autre du globe, laissant un arrière-goût saignant en bouche. Entre deux affrontements, notre as de la gâchette se retourne sur son passé, notamment par le biais de retrouvailles avec de vieux amis, faisant de ce fait le bilan d’une vie des plus obscures. 

Ce sentiment de conclusion est en soit la bonne idée de ce quatrième chapitre, où l’on se retourne sur tout ce qui a été fait depuis 2014. De quoi constater de la montée en puissance de John Wick, qui a su devenir un actioner pur et dur s’amusant de ses influences pour proposer un spectacle régressif. En résulte un chemin de croix chaotique pour le personnage éponyme, avançant dans la pénombre vers son salut tout en se relevant à chaque assaut. Mais malgré les efforts de Keanu Reeves et de ses camarades, en particulier Donnie Yen, difficile de ne pas trouver le temps long devant cette succession d’affrontements, Chad Stahelski plombant quelque peu le rythme de son film en laissant les séquences d’action se dérouler plus que de raison. On sait que l’ancien cascadeur est un passionné mais à la longue les chorégraphies et les set-pieces se ressemblent, ce qui est dommage.

Il faut attendre l’acte final situé en plein Paris pour le réalisateur trouve deux à trois idées de mise en scène intéressantes, à l’image d’un ‘gun and fight’ dans un immeuble en contre-plongée où d’une ascension éreintante à Monmartre. La durée de cet opus (près de trois heures) est clairement son plus grand défaut, étirant inutilement une intrigue qui aurait gagné à être resserrée. Trop de bastons tue la baston.

Moins puissant que son prédécesseur, John Wick : Chapitre 4 possède tout de même quelques atouts dans sa manche et se montre divertissant, notamment grâce à l’enthousiasme de Keanu Reeves et Chad Stahelski. Amenant la saga vers sa conclusion naturelle, ce chant du cygne ne pourrait être que temporaire alors qu’à l’origine un cinquième volet était acté en plus du spin-off Ballerina. À voir maintenant si Baba Yaga en a encore dans le ventre pour ressurgir de l’ombre.

Metropolitan FilmExport

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