Alors que Black Panther : Wakanda Forever vient de conclure la Phase 4 de l’Univers Cinématographique Marvel dans les salles obscures, sur le petit écran cette même tâche a été confiée à Peter Quill et ses camarades des Gardiens de la Galaxie via un moyen-métrage chapeauté par l’architecte de la franchise, James Gunn. Un interlude qui, comme son sous-titre Joyeuses Fêtes l’indique, a pour mission de détendre un tant soit peu l’atmosphère avant que les choses sérieuses ne débutent avec le prochain chapitre du MCU –The Multiverse Saga. Au menu des festivités, la recherche du cadeau idéal pour ce cher Peter par le tandem Mantis/Drax, synonyme d’une quête pour le moins bordélique sur notre bonne vieille planète bleue…

Comme les fans le savent depuis WandaVision, l’Univers Cinématographique Marvel se partage désormais entre cinéma et télévision avec la production de séries à destination de la plateforme Disney +. Offrant une nouvelle caisse de résonnance à la mythologie initiée en 2008 par Kevin Feige, ce format a servi de terrain fertile pour la Phase 4, introduisant le public à des personnages tels que Kate Bishop, Miss Marvel, Moon Knight ou encore She-Hulk, avant que ceux-ci n’apparaissent dans un futur plus ou moins proche sur grand écran. Tandis que les bouchées doubles sont de mises quant au développement de ces shows, qui sont de plus en plus nombreux (on attend notamment Ironheart, Secret Invasion, Echo, Agatha : Coven of Chaos et la deuxième saison de Loki pour 2023), Marvel Studios s’est autorisé il y a peu un pas de côté qui ne manquait pas d’atouts en expérimentant ce que la compagnie appelle une ‘Présentation Spéciale”.

En effet pour Halloween, le compositeur Michael Giacchino a profité d’une pause entre deux bandes originales pour passer derrière la caméra avec Werewolf by Night, moyen-métrage horrifique introduisant le personnage de Jack Russell – le lycanthrope/anti-héros de l’écurie. Un hommage aux films d’horreur des années 30, qui ont participé à la renommée du genre, qui donnait un chouette aperçu du potentiel de ce type de digression. Ce qui nous amène logiquement a cette deuxième tentative pour les fêtes de fin d’années, un Holiday Special pour célébrer les fêtes de fin d’année en compagnie des Gardiens de la Galaxie. Si cette appellation rappellera bien des souvenirs aux fans de Star Wars, qui est un clin d’œil intentionnel à ce projet maudit que George Lucas aurait aimé effacé de la mémoire collective, l’idée ici n’est pas de s’aventurer sur un terrain glissant – et malaisant – mais de proposer une pause récréative connexe aux films. L’originalité n’est de ce fait pas au programme contrairement à Werewolf by Night, l’idée étant de se reposer sur le capital sympathie de nos protagonistes, que l’on connaît pour la plupart depuis 2014, afin de passer un petit moment de détente ni plus ni moins.

Quelques mois seulement après la mini-série Je s’appelle Groot, la franchise poursuit ainsi son expansion sur Disney + avec une aventure dérivée de nos joyeux drilles. Si ces derniers récemment fait une apparition durant les premières minutes de Thor : Love & Thunder, cela faisait tout de même cinq ans qu’elle n’avait pas volé en solo. Pour palier à ce manque, James Gunn a concocté un petit délire dont il a le secret, en attendant que débarque Les Gardiens de la Galaxie Vol.3 – dont la sortie est planifiée au 3 mai 2023. De la déconne, du rock et des bons sentiments, voilà les ingrédients qu’utilise le cinéaste pour mener à bien ce Joyeuses Fêtes, qui a pour but de faire sourire les fans et réchauffer un instant les cœurs. Comment insuffler l’esprit de Noël aux confins de l’univers ? Une question alimentant cette courte pantalonnade nous amenant de Knowhere à cette bonne vieille planète Terre pour une course au jouet pas piqué des hannetons.

Connaissant ses personnages sur le bout des doigts, Gunn, qui officie également à l’écriture, profite de cet exercice pour mettre en avant le duo Mantis, Drax, qui sont les instigateurs de cette tentative d’importation de Noël au sein de leur nouveau quartier général. Face au spleen d’un Peter Quill encore marqué par les événements d’Avengers : Infinity War, qui ont coûté la vie à sa chère et tendre Gamora, nos deux camarades vont s’embarquer tête baissée dans un périple en territoire humain – afin de redonner du baume au cœur de ce cher Star Lord avec un cadeau de choix. Le héros de son enfance, celui qui lui a inspiré ses pas de danse face à l’infâme Ronan. Kevin ‘Footlose’ Bacon. En clair, notre tandem brut de décoffrage se lance dans un kidnapping en bonne et due forme, ne sachant pas que le personnage porté aux nues dans les récits de Peter est en réalité un acteur. Point de départ de cette escapade sur Terre durant laquelle nos protagonistes, tels des poissons hors de l’eau, ne pigeront rien aux us et coutumes de cette planète sur laquelle ils n’auront fait qu’un arrêt dans leur existence.

Se devant d’être clair et précis dans ses intentions, n’ayant à sa disposition qu’une quarantaine de minutes, James Gunn se repose sur le timing comique de Dave Bautista et Pom Klementieff pour que cette ‘catastrophique’ bonne action soit enlevée et rythmée, les tribulations de Mantis et Drax s’apparentant à une visite d’enfants dans la maison du Père-Noël – ou plutôt dans le pavillon de Kevin Bacon. Si toutes les vannes ne font pas mouches (mais ne sont pas aussi lourdes que celles d’un Thor : Love and Thunder par exemple) le chaos propre à ce joyeux bordel fonctionne, principalement grâce à l’enthousiasme communicatif de Bautista, Klementieff et Bacon, qui se prend avec plaisir à ce jeu méta. Ajoutez à cela la présence du groupe the Old 97’s pour agrémenter ce réveillon de Noël cocasse d’une bande son orientée pop-rock, qui instaure une légère ambiance punk à ce repas de famille made in Gardiens – n’oubliant pas les bons sentiments propices à cette période de fête avec quelques révélations à la clé, des séquences animées touchantes et des easter-eggs au MCU ainsi qu’à DC Comics.

De quoi nous rappeler que Gunn est désormais à la tête de DC Studios aux côtés de Peter Safran pour donner une nouvelle direction au DC Extended Universe. Avant cela, le réalisateur n’oublie pas sa famille de cœur et le prouve à travers ce segment, plaisant bonus faisant guise de parenthèse récréative avant l’ultime voyage des Gardiens de la Galaxie vers le grand écran, qui devrait davantage jouer sur la corde sensible que sur la légèreté. Du moins on l’espère.

Avant de le savoir, refermons ce petit moment de partage avec un présent, le titre I Don’t Know What Christmas Is (but Christmastime is here), propice à la convivialité.

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