[Critique] Un Talent En Or Massif, sortir le Nick de sa Cage
Huit ans après Célibataires… ou presque – sorti directement en VOD en France – Tom Gormican fait son retour derrière la caméra avec Un Talent En Or Massif, qui comprend […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Huit ans après Célibataires… ou presque – sorti directement en VOD en France – Tom Gormican fait son retour derrière la caméra avec Un Talent En Or Massif, qui comprend […]
Huit ans après Célibataires… ou presque – sorti directement en VOD en France – Tom Gormican fait son retour derrière la caméra avec Un Talent En Or Massif, qui comprend au casting Nicolas Cage, Pedro Pascal, Tiffany Haddish, Ike Barinholtz, Sharon Horgan, Paco León, Lily Mo Sheen ou encore Neil Patrick Harris et nous fait suivre les déboires d’un acteur pour le moins connu…un certain Nicolas Cage !
Continuant à tracer son sillon dans le domaine de la comédie, Tom Gormican s’essaye à un exercice pour le moins méta avec Un Talent En Or Massif, qui se sert du principe du buddy-movie pour alimenter une réflexion sur le star-system – cette immense machinerie attractive mais addictive – dans la joie, la bonne humeur sans oublier les élucubrations de sa tête d’affiche.
En étant parfaitement conscience de sa nature, le long-métrage s’apparente à une lettre d’amour au métier d’acteur, écrite maladroitement mais avec sincérité par un grand gamin bercé par le septième art. Pour l’aider dans sa démarche, le cinéaste s’est associé au scénariste Kevin Etten et de leur travail commun résulte un proto-délire sur les difficultés à passer de la lumière des projecteurs à l’obscurité pour un artiste. Comment rebondir lorsque l’on a été au firmament et que les propositions se font désormais rares ? Là est tout le nœud du problème. Afin d’y répondre, notre tandem se lancent dans une improbable quête identitaire teintée d’action, qui doit son salut à un homme. Ou plutôt deux. Car il est clair que sans l’abattage de Nicolas Cage et de son acolyte Pedro Pascal, le résultat aurait été insipide.
Ravi de prendre part à l’aventure, notre vedette se livre à un grand numéro tout en évitant l’auto-parodie, un excellent point qui est à souligner. Dans une version alternative de lui-même, Nick Cage se retrouve à faire le point sur sa carrière après des années passés loin du cinéma traditionnel – ce dernier ayant enchaîné projets intimistes, expérimentaux ainsi qu’une bonne cuvée de Direct To Video. Un double niveau de lecture qui sert le comédien, qui trouve dans cet aspect méta de quoi démontrer qu’il en a toujours dans le ventre et qu’il n’a rien perdu de sa superbe. En soit, Un Talent En Or Massif est un véhicule destiné à ramener l’inénarrable Cage vers la route du succès, Tom Gormican voulant que son poulain intéresse de nouveau les grands pontes d’Hollywood – comme l’évoquent les multiples rappels à son éclectique carrière, présents d’un bout à l’autre du métrage. Un élément parfois trop appuyé, mal dosé mais qui fait le charme de ce divertissement sans prétention.
Au programme, les déboires d’un Nicolas Cage au bout du rouleau suite à un casting raté, une déconvenue pouvant sonner le glas d’une carrière autrefois foisonnante. Entre problèmes professionnels et personnels, ses relations avec ses proches étant loin d’être au beau fixe, la star se laisse convaincre par son agent d’accepter une offre sortant de l’ordinaire. Se rendre à l’anniversaire d’un milliardaire, ni plus ni moins. Le point de départ d’un voyage rocambolesque pour l’interprète de Sailor Ripley, Cameron Poe ou encore Benjamin Gates qui, dès son arrivée dans la luxueuse villa de ce fameux Javi Gutierrez, va se retrouver dans une position délicate. S’il noue des liens avec son hôte, qui s’avère être un fan de la première heure, celui-ci n’est peut-être pas aussi sympathique qu’il le laisse bien imaginé. Et c’est là que le bas blesse. En choisissant de mêler ce roman d’amitié à une histoire d’espionnage, Tom Gormican et Kevin Etten englue leur scénario dans une malheureuse pantalonnade qui ne prend pas, la faute à une écriture poussive et bâclé.
Si l’on apprécie le buddy-movie se dessinant entre Nick et Javi, qui se repose sur l’alchimie ô combien palpable entre Nicolas Cage et Pedro Pascal, qui s’amusent comme des petits fous, on regrette cependant qu’ils n’aient pas eu un meilleur matériel sur lequel se reposer. Toute la partie consacrée à ce mic-mac mêlant CIA et grand banditisme met malgré lui un gros coup de frein à ce délire en mode second-degré – qui devait être l’attraction phare du film. Il y avait de quoi mettre le curseur à un plus haut niveau mais le réalisateur semble en avoir décidé autrement en cours de route, que ce soit en matière d’écriture ou de mise en scène, le montage haché et peu travaillé laissant pointer à un changement de stratégie en post-production. Ce qui aurait pu être de la folie furieuse se voit devenir une comédie lambda et cela est bien dommage.
Alors qu’il avait de quoi concocter un délire méta de qualité sur le star-system, Tom Gormican se contente de peu avec Un Talent En Or Massif, une comédie devant son capital sympathie à l’abattage du duo complice formé par Nicolas Cage et Pedro Pascal – son atout chic et choc.