[Critique] Les Nouveaux Mutants, affronter ses démons
Six ans après Nos Etoiles Contraires, le réalisateur Josh Boone est de retour derrière la caméra avec Les Nouveaux Mutants, spin-off de la saga X-Men comprenant au casting Anya Taylor-Joy, […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Six ans après Nos Etoiles Contraires, le réalisateur Josh Boone est de retour derrière la caméra avec Les Nouveaux Mutants, spin-off de la saga X-Men comprenant au casting Anya Taylor-Joy, […]
Six ans après Nos Etoiles Contraires, le réalisateur Josh Boone est de retour derrière la caméra avec Les Nouveaux Mutants, spin-off de la saga X-Men comprenant au casting Anya Taylor-Joy, Charlie Heaton, Maisie Williams, Henry Zaga, Blu Hunt, Alice Braga et nous entraînant au sein d’un établissement psychiatrique pour mutants pour le moins mystérieux…
Un an après X-Men : Dark Phoenix, la franchise mutante touche donc à sa fin sous l’égide de la Fox avec un spin-off qui aura été malmené, sa sortie ayant été repoussée de près de deux ans suite à des problèmes de productions. Après tant d’attente, le résultat est-il catastrophique comme redouté ou bien la surprise est-elle au rendez-vous ?
S’inspirant du comic-book éponyme créé par Chris Claremont et Bob McLeod au début des années 80, centré sur une équipe de mutants plus jeunes, Josh Boone tente une approche plus sombre et intimiste pour nous introduire à cet univers dérivé de la saga X-Men, qui aurait dû s’étirer sur trois longs-métrages. Suite au rachat de la 21st Century Fox par Disney et l’arrivée future de la franchise sous la bannière du MCU, Les Nouveaux Mutants devient donc vain et de ce fait, nous avons avant tout l’impression de visionner le pilote d’une série plutôt qu’un véritable film.
Les problèmes de production se font cruellement ressentir du début à la fin du métrage, ce qui se traduit par un soucis de ligne directrice puisque l’horreur promis à la base laisse place à un thriller plus classique, dans un style qui n’est pas sans rappeler Buffy Contre Les Vampires, une référence ouvertement cité qui plus est. Malgré cette absence regrettable de tension, on ne peut renier qu’une certaine atmosphère a su être établie, un effet rendu possible par l’aspect huis-clos de l’oeuvre qui renforce cette volonté intimiste.
Malheureusement dénué de toute ambition, ce mix entre Breakfast Club et Freddy Chapitre 3 – Les Griffes Du Cauchemar nous plonge au sein d’un hôpital psychiatrique où se retrouvent internés des mutants en difficulté. A travers les yeux de Danielle Moonstar, dernière arrivée dans l’établissement, nous découvrons ce microcosme supervisée par la mystérieuse docteure Cecilia Reyes, où les patients doivent faire face à leurs démons et apprendre à se contrôler. Si les motivations derrière la prise en charge de nos adolescents est prévisible, cela permet tout de même de raccrocher les wagons avec l’univers cinématographique X-Men même si un goût amer reste dans la bouche des spectateurs et des fans quant au sort réservé à une nébuleuse organisation et un certain Mister Sinistre, storyline tuée dans l’oeuf…
Ce qui fait le sel des Nouveaux Mutants est la relation entre les différents protagonistes, distillant un esprit de camaraderie, avec ce qu’il faut de chamailleries et de rapprochements pour instaurer une certaine chaleur à cet ensemble si froid. Notre équipe de héros en devenir, composée d’Illyana Rasputin/Magik,, Rahne Sinclair/Félina, Samuel Guthrie/Rocket, Danielle Moonstar/Psychée et Roberto Da Costa/Sunspot, nous est introduit timidement et l’on ressent que Josh Boone et sa co-scénariste Knate Lee avaient dans l’idée d’en garder sous le pied pour le futur. Sauf que maintenant que l’avenir de nos mutants est passée aux oubliettes, on ne peut s’empêcher de trouver ce manque de développement frustrant sachant qu’il y avait de la matière.
Quoiqu’il en soit, entre le côté peste d’Illyana, qui est jouée par une Ana Taylor-Joy s’en donnant à coeur joie et la relation Danielle/Rahne, qui se veut l’atout coeur du long-métrage et qui repose sur la douceur du tandem Maisie Williams/Blu Hunt, nous arrivons à être un minimum attachés à ces jeunes en souffrance. Charlie Heaton et Henry Zaga ne sont pas en reste puisque même s’ils sont un peu en retrait, ils ajoutent une certaine épaisseur à l’ensemble en réussissant à transmettre à l’écran les doutes de leur personnages.
Quant à la réalisation de Josh Boone, ce dernier parvient à jouer avec l’ambiance oppressante de l’hôpital psychiatrique et propose quelques séquences bien pensées lorsque nos mutants sont face à leurs plus grandes peurs, avec de bonnes idées de mise en scène qui nous font penser que si l’horreur avait réellement pu être de la partie, nous aurions pu avoir un long-métrage bien plus intéressant à suivre. Ce qui est dommageable également est que, lorsque l’action s’invite dans le final, qui ne manque pas de mordant, les effets-spéciaux ne suivent pas, rendant les séquences de combats confuses. Le grand spectacle aurait pu être à la hauteur, surtout avec le côté badass des pouvoirs d’Illyana/Magik – la soeur de Colossus !
Un sentiment de gâchis ressort des Nouveaux Mutants, spin-off injustement sacrifié suite au rachat de la Fox par Disney. Le long-métrage avait un certain potentiel, qui n’est pas du tout exploité et une ambiance dénotant avec le reste de la franchise, procurant un – léger – vent frais. Si les acteurs vont ce qu’ils peuvent pour sauver les meubles, le manque d’ambition affiché à l’écran fait cruellement défaut à l’ensemble. On ressort mitigé de cette thérapie de groupe et on regrette que l’aventure X-Men s’achève sur un non-événement.