Quatre ans après Nerve, le tandem Ariel Schulman et Henry Joost fait son retour derrière la caméra avec Project Power, réunissant entre autres Jamie Foxx, Joseph Gordon-Levitt, Dominique Fishback, Rodrigo Santoro, Courtnet B. Vance, Amy Landecker, Machine Gun Kelly et nous entraînant dans un futur proche où une mystérieuse pilule confèrant des pouvoirs fait son apparition dans les rue de la Nouvelle-Orléans…

Avec Project Power, Ariel Schulman et Henry Joost s’attaquent au genre super-héroïque avec un résultat bancal, leur long-métrage ne parvenant pas à capitaliser sur son concept prometteur, se contentant d’effleurer leur sujet pour proposer un blockbuster lambda.

Le pitch du film était pourtant prometteur et tout partait pour le mieux avec cette histoire de pilule donnant des pouvoirs éphémères à qui la consommera, nous introduisant à un trafic de drogue hors-norme et aux conséquences potentiellement dangereuses dans cette Nouvelle-Orléans futuriste. Une idée qui aurait pu amener du sang-neuf dans l’univers du ‘comic-book movie’ sauf que le scénario, écrit par Mattson Tomlin privilégie l’action à la réflexion et se limite son intrigue à une mission de sauvetage, les tenants et les aboutissants quant à l’existence de ce produit et de ses ravages restant en périphérie, le temps de quelques séquences rayant la rétine.

Ainsi, Project Power sous ses allures super-héroïques se repose avant tout sur les codes du polar et de la thématique de la vengeance. Le long-métrage tourne ainsi majoritairement autour de la vendetta de Jamie Foxx, qui campe un père de famille aux méthodes expéditives pour retrouver sa fille, qui va devoir s’associer à un flic rebelle, interprété par le trop rare Joseph Gordon-Levitt et à une dealeuse rêvant d’une carrière de rappeuse, jouée par Dominique Fishback. Malgré une partition quelque peu limitée pour chacun, l’investissement de notre trio de comédiens parvient à maintenir l’intérêt du spectateur quant aux aboutissants de cette quête. Devenant simple actioner et alignant combats et explosions en tout genre, le film possède tout de même des pistes intéressantes à suivre même si l’on regrette un manque flagrant d’analyse approfondie : il y a tout d’abord le sujet de l’inclusion, ce que le cadre, la Nouvelle-Orléans et la présence de Foxx, Fishback et autres acteurs issus de la communauté permet de mettre en exergue mais également une dimension politique, mise en place à travers le complot dérivant de la création de la fameuse pilule ‘magique’.

Si Mattson Tomlin en garde sous le coude au niveau de l’écriture, Ariel Schulman et Henry Joost se font par contre plaisir au niveau de la réalisation, leur mise en scène étant particulièrement clinquante, ce que l’on avait déjà constaté dans Nerve. Voulant recréer l’esprit comics propre à certaines grosses productions, notre duo s’en donne à coeur joie dans les séquences d’actions émaillant le film, jusqu’à frôler l’overdose. Tape à l’oeil et abusant d’effets sous-acides, la réalisation est foutraque tout comme le montage épileptique mais dans son ensemble, force est de constater que cette propension à l’exagération permet de compenser la faiblesse de l’écriture et de nous divertir un minimum avec ces super-héros de cinq minutes (durée de l’efficacité de la pilule).

Avec Project Power, Ariel Schulman et Henry Joost nous proposent un blockbuster à consommer d’urgence qui, comme la pilule au coeur du long-métrage a un effet limité au niveau de sa qualité. Malgré un postulat original cet actioner super-héroïque s’oublie aussitôt son visionnage terminé, ce qui est regrettable pour le casting, Jamie Foxx, Joseph Gordon-Levitt et Dominique Fishback paraissant investis dans cette croisade.

© Skip Bolen/Netflix

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