Six ans après un détour dans un genre plus dramatique avec Le Juge, le réalisateur David Dobkin renoue avec la comédie et retrouve Rachel Mc Adams et Will Ferrell, qu’il […]
Six ans après un détour dans un genre plus dramatique avec Le Juge, le réalisateur David Dobkin renoue avec la comédie et retrouve Rachel Mc Adams et Will Ferrell, qu’il avait dirigé dans Serial Noceurs en 2005, pour Eurovision Song Contest : The Story of Fire Saga qui comprend également au casting Pierce Brosnan, Dan Stevens ou encore Demi Levato et nous fait suivre un duo de chanteurs choisi pour représenter l’Islande au concours de l’Eurovision…
Avec Eurovision Song Contest : The Story of Fire Saga, David Dobkin signe une comédie qui nous plonge avec légèreté dans les coulisses du célèbre événement musical européen, pour un résultat sympathique mais manquement clairement de piquant.
Co-écrit par Will Ferrell et Andrew Steele, le long-métrage nous fait suivre le parcours de Lars Erickssong et Sigrit Ericksdottir, artistes islandais plus sujets aux moqueries qu’aux applaudissement, rêvant depuis leur plus jeune âge de représenter leur pays lors de cette compétition populaire. Leur souhait va s’exaucer à la suite d’une série de concours de circonstances, plus ou moins drôles, qu vont les amener à prendre part à l’Eurovision. Alors que l’on s’attendait à un humour plus corsé venant de Ferrell, celui-ci se montre pourtant très sage et dépeint avec une gentillesse et une certaine naïveté l’envers du décor et les rouages de cet événement. Son coté fan-boy a clairement pris le dessus sur ses ambitions comiques, l’acteur étant un amateur de ce grand spectacle.
Malgré quelques fulgurances, les mésaventures de Fire Saga prêtent plus à sourire qu’à rire, les gags étant distillés de manière sporadique et la satire du milieu artistique étant relativement absente du long-métrage. Si quelques critiques sont faites sur la machinerie Eurovision, celles-ci concernent principalement les pays participants et leur motivations pour gagner (ou non). Au final, les scénaristes se montrent plus acerbes concernant les américains et leur ignorance du monde qui les entoure, une belle ironie qui est à noter, de même qu’une petite saillie finale à l’égard de la Russie nous faisant regretter l’absence de ce ton plus mordant.
Eurovision Song Contest : The Story of Fire Saga passe le plus clair de son temps à jouer sur l’effet ‘poisson hors de l’eau’ et présente à un public qui n’est pas au fait de ce concours, l’effet fédérateur de cet événement, si populaire en Europe. Les tribulations de Lars et Sigrit permettent de dérouler le tapis rouge à l’Eurovision et, avec beaucoup de facilités, d’en clarifier les règles et les enjeux. Cette opération promotionnelle a pour point d’orgue une séquence musicale ou un mash-up de titres phares de l’histoire de la compétition et de chansons populaires sont chantés par des figures telles que Conchita Wurst, Netta Barzilai ou encore nos français Bilal Hassani et Jessy Matador. Un moment surprenant mais très divertissant. D’ailleurs, ces instants musicaux parsemant le film sont dans la droite lignée de ce qu’on est en droit d’attendre de l’Eurovision et sur ce point l’équipe créative à viser juste, que ce soit parodique ou non.
Ce voyage vers ‘le succès’ suit un chemin balisé, de même que la tournure que prend la relation entre notre duo principal mais force est de constater que l’atmosphère ambiante et l’abattage du casting, en particulier Rachel McAdams dont la candeur et la bonhomie font rayonner le long-métrage et en font son atout principal, même si Will Ferrell n’est pas en reste mais la relative ingratitude de son personnage l’empêche de s’élever au même niveau que sa camarade. Saluons également la présence de Dan Stevens qui s’éclate dans la peau de Lemtov, l’exubérant candidat de la Russie et de Pierce Brosnan, convaincant en patriarche Erickssong, ses liens compliqués avec son musicien de fils ajoutant un petit supplément d’âme.
La réalisation de David Dobkin est convaincante, ce dernier pouvant mettre à profit son expérience dans le monde du clip (il en a mis en scène une dizaine, pour Elton John, Tupac ou encore Maroon 5) pour crédibiliser cet univers clinquant et grandiloquent, parvenant à retranscrire l’effervescence de l’Eurovision et à nous y immerger. Autre point fort, le travail apporté à la bande originale du long-métrage, avec des titres comme Volcano Man, Double Trouble ou Husavik, qui restent facilement en tête et sont dignes de concourir à cette compétition.
Avec Eurovision Song Contest : The Story of Fire Saga, David Dobkin réalise une comédie en demi-teinte, qui pêche par de nombreuses longueurs et un humour peu inspiré mais se rattrape par son sens du divertissement, nous plongeant avec une certaine efficacité dans l’univers de l’Eurovision. Vous viendrez pour voir les tribulations de Will Ferrell et Rachel McAdams, vous repartirez en gardant en tête la bande originale du film.