Cinq ans après Taken 3, le réalisateur Olivier Megaton est de retour derrière la caméra avec The Last Days of American Crime, l’adaptation du roman graphique éponyme de Rick Remender et Greg Tocchini comprenant au casting Édgar Ramírez, Michael Pitt, Anna Brewster et nous entraînant dans une dystopie où la criminalité vie ses dernières heures à l’aube de la mise en place d’un système révolutionnaire par le gouvernement américain…

Malgré un pitch qui s’annonçait prometteur, The Last Days of American Crime s’enfonce progressivement dans un ramassis de clichés pour finalement sombrer dans les limbes du nanar pour un résultat catastrophique.

Difficile de ne pas trouver le temps long devant le visionnage de ce film d’action, qui en plus est d’une durée de deux heures trente, tant celui-ci rame pour nous captiver. Écrit par Karl Gajdusek, le long-métrage ne parvient pas à retranscrire l’atmosphère tendue et ultra-violente du comic book dont il est l’adaptation, malgré un démarrage sanglant, en étirant son intrigue jusqu’à la limite du possible. Nous voici ainsi plongés dans une Amérique où le crime règne en maître, une ambiance délétère qui est sur le point de toucher à sa fin grâce aux solutions radicales du gouvernement pour mettre un terme à l’anarchie. Leurs solutions ? Un signal surpuissant empêchant tout individu d’avoir des pulsions illégales mais également un changement du mode de paiement, rangeant les billets de banque au placard pour privilégier la carte bancaire.

À la veille de cette nouvelle ère, le braqueur professionnel Graham Brick décide de profiter du temps imparti pour commettre un dernier casse, avant que ‘la paix’ ne s’installe sur le territoire. Pour mener à bien son ultime projet, il s’associe à un couple de malfaiteurs, Kevin Cash et Shelby, sauf que rien ne va se passer comme prévu, ni pour notre trio ni pour les spectateurs. Clairement, The Last Days of American Crime aurait dû se contenter d’une durée d’une heure et demi pour limiter la casse et être à la limite divertissant, même si nanardesque. Sauf qu’à vouloir tirer sur la corde, en ne racontant rien, le scénario se perd en sous-intrigues inutiles et de ce fait le braquage censé nous tenir en haleine n’a rapidement plus aucun intérêt, noyé entre retournements de situations à foison, jusqu’à ne plus avoir de sens, tromperies en tout genre avec séquences clichées à la clé. Même pour les amateurs d’action le compte n’y est pas car passé une introduction tape à l’oeil, rien de neuf sous le soleil du genre, le public devant se contenter de courses poursuites et fusillades lambda.

La partition des acteurs n’aide pas non plus à croire au triste spectacle qui nous est offert, notre trio principal n’étant pas crédible, peu aidé par l’écriture de Karl Gajdusek. Rien ne va, entre un Édgar Ramírez apathique, dont l’absence de jeu est contre-balancé par un Michael Pitt survolté, la seule attraction un tant soit peu distrayante du film tant le comédien est en roue libre, sans oublier Anna Brewster, qui doit composer avec un personnage stéréotypé dont la plastique est mise en avant plus qu’autre chose ce qui est regrettable. Bien entendu, la réalisation d’Olivier Megaton ne rehausse pas le niveau, sa mise en scène étant plate et peu inspirée, avec une photographie terne n’aidant pas à embellir l’ensemble. Concernant les scènes d’action, il ne parvient pas à insuffler un semblant de rythme ou bien même un soupçon de tension mais on peut tout de même noter que le montage de ces moments de bravoure sont moins épileptiques que ce que nous avions pu voir dans Taken 3 et Colombiana, ce qui est un point positif.

Avec The Last Days of American Crime, Olivier Megaton nous offre un nanar de luxe avec ce film d’action ennuyant et un brin crétin, souffrant d’une intrigue anémique étirée à outrance avec une succession de clichés du genre. Long et ennuyeux, le long-métrage échoue à tous les niveaux, les acteurs ne parvenant pas à redresser la barre et à nous investir dans ce braquage loin d’être mémorable.

Last Days Of American Crime
© Netflix

Laisser un commentaire