[Critique] Sonic Le Film, séance d’échauffement
Après vingt-neuf ans de bons et loyaux services sur consoles en tout genre, Sonic, l’emblème de la compagnie Sega, déboule à vitesse grand V sur grand écran pour sa première […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Après vingt-neuf ans de bons et loyaux services sur consoles en tout genre, Sonic, l’emblème de la compagnie Sega, déboule à vitesse grand V sur grand écran pour sa première […]
Après vingt-neuf ans de bons et loyaux services sur consoles en tout genre, Sonic, l’emblème de la compagnie Sega, déboule à vitesse grand V sur grand écran pour sa première aventure, sobrement intitulée Sonic Le Film et mise en scène par Jeff Fowler, qui signe son premier long-métrage. Comprenant au casting Jim Carrey, James Marsden, Tika Sumpter et Malik Bentalha, ce dernier donnant de la voix à notre héros supersonique, le long-métrage fait débarquer le célèbre hérisson bleu sur notre planète, ce qui va lui causer pas mal d’ennuis et le mettre dans le viseur d’un certain Dr. Robotnik…
Pour cette première incursion sur grand écran, notre hérisson aussi rapide que l’éclair a le droit à une adaptation dynamique mais en garde trop sous le pied pour se révéler vraiment marquante, la faute à l’axe choisi à savoir la comédie familiale.
Voulant plaire avant tout à un public jeune, Sonic Le Film se démarque rapidement de l’univers vidéo-ludique dont il s’inspire pour mieux nous embarquer dans une virée rocambolesque sur notre bonne vieille Terre. Le scénario du long-métrage, co-écrit par Patrick Casey et Joshua Miller est donc bon enfant, à l’image de notre héros. Sans perdre une minute, l’intrigue se met en place, propulsant dès son introduction notre jeune Sonic sur la planète bleue, sans oublier de se réapproprier des éléments centraux des jeux-vidéos comme le système des anneaux, devenant ici des portails vers des mondes différents.
Si l’on aurait aimé en savoir plus sur les origines et l’univers dans lequel gravitait notre personnage principal, nous devons prendre notre mal en patience et attendre une éventuelle suite pour élargir cet horizon qui promet d’être large. En attendant, nous avons affaire à un film initiatique où Sonic découvre ses pouvoirs et tente de se faire une place parmi les humains, un choix scénaristique plutôt convenu mais, contrairement à ce que l’on avait pu voir notamment lors de l’adaptation live des Schtroumpfs, la transposition est mieux gérée en ne se concentrant pas sur le décalage inhérent à l’arrivée sur un territoire inconnu, ce qui est déjà un bon point.
Autre aspect positif, dans son ensemble, le traitement réservé à notre hérisson qui, on ne peut le nier est mignon et se montre même touchant lorsque sa solitude est mise en avant, un trait de personnalité qui ajoute un charme bienvenue à cette adaptation. Ce qui est dommageable par contre est que notre protagoniste (et ses camarades de jeu) souffre du faible niveau de l’humour, qui est vraiment calibré pour les enfants, en témoigne certains gags faciles et malheureusement attendus. Mais à part ça, sa bonhomie aide à instaurer une atmosphère bienveillante et cela aide à faire passer la pilule quant à son scénario laissant peu de place à la surprise.
Bifurquant rapidement vers le buddy-movie, Sonic Le Film se contente de mettre notre héros et le shérif Tom Wachowski sur les traces d’un McGuffin, leur parcours étant jalonné de pauses récréatives et d’attaques du Dr. Robotnik, le némésis du hérisson supersonique expert en robotique, qui est la seconde attraction du métrage grâce à un Jim Carrey en grande forme, son cabotinage ajoutant un grain de folie non négligeable et ses gesticulations un effet comique imparable pour les petits et les grands. Si là encore, introduction oblige, notre méchant ne dévoile pas tout son potentiel, il n’en reste pas moins un minimum intéressant à suivre avec ses inventions en tout genre le rendant coriace.
Ce que l’on pourrait également reprocher est le fait de privilégier l’efficacité à la durée, de ce fait l’oeuvre se veut courte mais cela influe sur le rythme, à l’image du dernier acte qui passe trop vite, d’où une sensation d’avoir à peine effleuré le vif du sujet. Là encore, nous sentons que nous sommes aux balbutiements de la construction d’un univers étendu.
Au contraire, la réalisation de Jeff Fowler profite de l’énergie débordante propre aux pouvoirs de Sonic et s’amuse avec la notion de vitesse, slow-motion à l’appui, de même qu’avec l’action, qui est tout de même prépondérante avec ce jeu du chat et de la souris entre gentils et méchants comportant de nombreuses séquences explosives, de quoi maintenir l’intérêt de tous. Classique mais efficace.
Avec Sonic Le Film, Jeff Fowler livre une comédie familiale mettant en scène le hérisson le plus célèbre du monde du jeu-vidéo, pour une pause récréative qui plaira aux plus jeunes. Si elle est sympathique à suivre, cette adaptation live ne parvient pas à passer la vitesse supérieure en terme de grand spectacle, manquant clairement de panache à cause d’un scénario convenu. Notre Sonic s’échauffe seulement et nous attendons qu’il se mette réellement en jambes.