Avec Premières Vacances, Patrick Cassir signe son premier long-métrage et avec son casting composé de Camille Chamoux, Jonathan Cohen, Camille Cottin, Vincent Dedienne et Jérémie Elkaïm nous raconte les mésaventures […]
Avec Premières Vacances, Patrick Cassir signe son premier long-métrage et avec son casting composé de Camille Chamoux, Jonathan Cohen, Camille Cottin, Vincent Dedienne et Jérémie Elkaïm nous raconte les mésaventures d’un couple de trentenaires, venant tout juste de se rencontrer et décidant sur un coup de tête de partir ensemble en voyage en Bulgarie.
Premières Vacances nous embarque dans un séjour pour le moins mouvementé mais au rythme inégal.
Co-écrit avec Camille Chamoux, le scénario du film démarre en trombe et nous dépeint rapidement et en visant juste la vitesse à laquelle vit notre société, surtout concernant les relations amoureuses, en se servant notamment d’une application de rencontres. Ni une ni deux, nos deux personnages principaux, au style de vie diamétralement opposés, vont ‘matcher’ et se rencontrer. Aussitôt, sous sommes plongé dans le vif du sujet à savoir le premier voyage en couple, ce qui arrive en un instant pour le duo comme pour le spectateur.
De là nous sommes confrontés aux habituelles visions que l’on peut se faire des vacances avec le contraste voyage chez l’habitant/séjour à l’hôtel. De ces deux modes de vie, nous en voyons surtout les possibles inconvénients selon l’un ou l’autre membre du couple et le long-métrage joue avant tout sur les clichés du genre et sur le malaise des personnages.
Ainsi pour ce qui devient un road-trip dans les terres bulgares, ce que l’on retient le plus est le dépaysement de Marion et Ben, incarnés par le tandem Camille Chamoux et Jonathan Cohen qui fonctionne plutôt bien il faut l’admettre. Lorsque ce dernier navigue en terrain inconnu, l’humour, qui peut s’avérer gentiment trash par moment, fait sourire et le couple qui se forme devant nos yeux devient charmant.
Sauf qu’une fois les mésaventures de la vie au plus près de l’habitant passées et l’arrivée dans une ville balnéaire où règne les complexes hôteliers, le rythme freine sérieusement et l’écriture des personnages leur fait perdre leur capital sympathie. Certes, la critique sur le fonctionnement des palaces et la clientèle aisée préférant se prélasser sur des transats toute la journée plutôt que de découvrir la richesse du pays dans lequel ils se trouvent est pertinente mais développée de manière bancale et se voulant trop banalisée dans son analyse. Aussi l’humour s’évapore à la chaleur du soleil et nous assistons à un dernier tiers assez poussif malheureusement, de même que la conclusion attendue et prévisible ne laissant aucune place à la surprise.
Si Camille Chamoux et Jonathan Cohen parviennent à rendre l’ensemble divertissant, les seconds-rôles ne sont pas en reste et Camille Cottin ainsi que Jérémie Elkaïm ajoutent un grain de sel bienvenue avec leur côté décalé tandis que Vincent Dedienne joue leur opposé en incarnant un fils à maman à la vie planifiée de A à Z.
Au niveau de la réalisation, Patrick Cassir parvient à mettre en valeur ses personnages mais surtout les paysages dans lesquels ils évoluent et à l’aide de plans larges et aériens, met en évidence la richesse de la Bulgarie, ne se contentant pas d’appuyer essentiellement sur la pauvreté du pays (au niveau de l’humour la première partie du long-métrage se charge de cela) et nous montrant la diversité naturelle de celui-ci. La photographie est colorée et soignée, essayant de nous offrir des décors dignes de cartes postales.
Pour son premier long-métrage, Patrick Cassir tente de nous embarquer dans un road-trip déjanté sauf que le chemin qu’il suit est plus sage qu’il n’y paraît, trop balisé. Le résultat n’en reste pas moins sympathique, grâce au tandem Camille Chamoux et Jonathan Cohen dont l’alchimie aide à croire en ce voyage quelque peu mouvementé.