Habitué au genre horrifique, Eli Roth se plonge dans l’univers fantastique avec La Prophétie De L’Horloge, l’adaptation du roman La Pendule d’Halloween de John Bellairs et s’entoure de Jack Black, Cate Blanchett, Kyle MacLachlan, Renee Elise Goldsberry, Colleen Camp ainsi que d’Owen Vaccaro, Sunny Suljic et Vanessa Anne Williams pour porter à l’écran l’histoire de Lewis, jeune orphelin qui part vivre chez son oncle qui habite dans une étrange maison, cachant bien des secrets…

Pour son premier film familial, Eli Roth nous propose un divertissement honorable qui doit beaucoup à ses acteurs.

Dans La Prophétie De L’Horloge règne un doux parfum de nostalgie, le long-métrage étant une production Amblin (la société de production de Steven Spielberg) et nous le ressentons au niveau de l’atmosphère où le thème de l’enfance et les bons sentiments sont mêlés à des éléments plus matures, de quoi concilier petits et grands.
Le scénario écrit par Eric Kripke (le créateur de Supernatural et Timeless) privilégie d’ailleurs l’intime à la magie en se centrant sur Lewis et ses états d’âme. Les notions de deuil et de mortalité jouent un grand rôle dans l’intrigue et sont la force du film. Il est facile de comprendre les choix du garçon qui sont dictés par la perte de ses parents et de ses repères.
Le droit à la différence est également appuyé avec une immersion dans le monde scolaire où les enfants peuvent se montrer durs et cruels. La partie sentimentale du long-métrage a une place prépondérante et c’est le point fort du script.

Par contre ce qui touche au fantastique est un peu bancal avec une trop longue exposition. Il faut beaucoup de temps pour rentrer dans le vif du sujet à savoir ce que renferme cette maison dans laquelle vivent nos personnages et la quête pour trouver la fameuse horloge ainsi que les motivations derrière le fonctionnement de celle-ci arrivent tardivement. Le point positif est que le thème de la mortalité résonne sur cette partie de l’intrigue.
La mythologie de La Prophétie De L’Horloge se révèle à peine et nous sommes en présence d’un film introductif. La saga littéraire de John Bellairs centrée sur Lewis Barnavelt est composée de douze tomes et l’on sent que l’équipe créative en garde sous le pied, plus qu’il n’en faut.
Cela n’empêche pas de voir de la magie à l’écran avec ce manoir refermant tant de mystères, un fauteuil doté d’une âme, d’un livre de nécromancie très dangereux et d’automates menaçants et bien entendu de mages et de sorciers. Film familial oblige, l’humour est enfantin et cela ne fait pas souvent mouche, nous pensons notamment aux blagues entourant un certain lion feuillu se trouvant dans le jardin. Si les petits rigoleront certainement, les plus âgés resteront de marbre.

Le vrai spectacle se situe du côté des comédiens et plus particulièrement le duo Jack Black/Cate Blanchett, la principale attraction du film. L’alchimie entre les deux est palpable et leurs chamailleries font le sel du long-métrage. Nous ressentons leur plaisir à se laisser aller en jouant ces deux magiciens. Si Jack Black est toujours à l’aise dans ce registre, mention particulière à Cate Blanchett qui s’amuse à donner des coups de tête à des citrouilles vivantes. Le jeune Owen Vaccaro ne s’en sort pas si mal dans le rôle de Lewis même si quelques fausses notes sont à signaler dans son jeu. Dans la peau de l’antagoniste, Kyle MacLachlan sait se montrer crédible malgré des effets spéciaux assez datés.

La réalisation d’Eli Roth est malheureusement convenu, ce dernier restant en terrain balisé et ne se permettant aucune sortie de route ni aucune folie pour se démarquer dans cette première incursion dans ce genre familial/fantastique. Le résultat est beaucoup trop sage. Ajoutons à cela ces effets visuels qui ne sont pas des plus réussis, ce qui est dommage.

La Prophétie De L’Horloge est un divertissement honnête, qui se laisse regarder sans déplaisir mais qui ne restera pas dans les mémoires, la faute à des rouages quelques peu grippés comme des éléments du scénario et de la réalisation. Ce sont les acteurs qui apportent la magie nécessaire à l’écran dont le tandem Jack Black/Cate Blanchett, qui porte le long-métrage à bout de bras.

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