Tandis que le mois de septembre, synonyme de rentrée, nous ouvre les bras, le temps est venu de dresser un premier bilan du box office avec les résultats engrangés durant la période estivale – des plus cruciales économiquement parlant. Après avoir analysé les résultats français, partons de l’autre côté de l’Atlantique pour se concentrer sur les chiffres obtenus au pays de l’Oncle Sam de début mai à fin août – intervalle à laquelle est comptabilisée la saison par les professionnels – et ce histoire percevoir la tendance générale. De quoi constater une belle hausse par rapport à l’année dernière.

Selon les dernières estimations de ComScore, les recettes engrangées par le box office américain s’élèvent à 4 milliard de dollars, ce qui constitue une progression de plus de 17% comparé à l’été précédent, qui avait comme porte-étendard Top Gun : Maverick. Un excellent montant, d’autant plus que rien n’était joué au départ, puisque de nombreuses contre-performances ont plombé le début de saison. Preuve en est, en juin, nous avions un recul de 7% sur un an à cause des résultats décevants de The Flash (108,1M$) et Indiana Jones et le Cadran de la Destinée (174,3M$) qui figuraient parmi les rendez-vous de la saison. Ce qui était de mauvais augure pour la suite. Comment la barre a t-elle été redressée ? Grâce à l’arrivée en force d’un tandem de choc à la mi-juillet, à savoir Barbie et Oppenheimer, deux concurrents qui sont parvenus à unir leurs forces afin de donner un coup de boost salutaire à l’industrie. Ce qui a entraîné le fameux effet Barbenheimer, qui a su convaincre le public de revenir en masse dans les salles obscures.

Preuve en est, en amassant respectivement 612,3M$ et 310,6M$, les longs-métrages réalisés par Greta Gerwig et Christopher Nolan ont dominé haut la main la compétition, rattrapant les nombreux revers de cet été des plus instables. Si ce monopole a éclipsé Mission : Impossible – Dead Reckoning (Partie 1), dont la cadence a sérieusement ralenti avec l’arrivée de ces adversaires coriaces en face de lui – ce qui s’est traduit par l’obtention de 170,5M$ sur le sol américain (quand son prédécesseur Fallout en engrangeait 220,1M$) – il a d’un autre côté aidé à relever le niveau en terme de blockbusters. Habituellement aillé pour le succès, le genre super-héroïque a eu quelques failles, alors que tout avait bien démarré avec Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3, qui récolta 358,9M$ puis Spider-Man : Across the Spider-Verse – qui réalisé un bel exploit en doublant le score du premier volet de la saga animée de Sony Pictures (Spider-Man : New Generation) en culminant à 381,2M$. Sauf que par la suite, les deux opus estivaux du DCEU sont passés par là, venant faire s’écrouler le château de cartes, puisqu’après The Flash, Blue Beetle s’est pris les pieds dans le tapis, ne s’envolant qu’avec 58,7M$ à son bord.

Parmi les autres déceptions, notons que les franchises Transformers et Fast & Furious semblent avoir été usées jusqu’à la moelle puisque leur dernier opus en date n’a pas franchement été brillant. La tentative de semi-reboot de la saga robotique de Paramount et Hasbro opérée par Steven Caple Jr, sous-titrée Rise of the Beasts n’a engrangé que 157M$ (lors de son âge d’or, Transformers allait chercher les 300/400M$) tandis que pour sa part Fast X n’a pas réussi à appuyer suffisamment sur le champignon, n’atteignant que les 145,9M$ – là aussi preuve un sacré essoufflement. Mais au milieu de ce champ de bataille, notons un belle victoire, celle d’Elémentaire qui, en dépit d’un lancement peu encourageant (29,6M$) – laissant craindre à un véritable échec pour Pixar – a su faire son bonhomme de chemin, surprenant tout le monde en parvenant à prendre doucement mais sûrement de la hauteur pour voir ses recettes grimpers à 153,6M$ en fin de saison. Comme l’avait démontré au printemps Super Mario Bros – Le Film, le monde de l’animation est une valeur sûre cette année. Autre production à avoir déjoué les pronostics, le controversé Sound of Freedom, distribué par Angel Studios, qui a été plus puissant que la majorité des blockbusters proposés en englobant 182,4M$ lors de sa carrière. Un chiffre impressionnant pour un film indépendant, l’opération marketing opérée par le distributeur ainsi que le buzz l’entourant ayant porté ses fruits.

Si elle a connu des hauts et des bas, la saison estivale a fini par être des plus satisfaisantes pour les professionnels, avec une vraie remontada au programme notamment grâce au Barbenheimer. Hélas, malgré cette embellie, la tendance ne pourra que s’inverser dès cet automne, avec une présence moindre de grosses productions, la grève des scénaristes et acteurs, toujours non résolue, entraînant des reports, à l’image de celui de Dune : Deuxième Partie, dont la sortie est décalée à 2024. Ce qui laissera le champ libre à des longs-métrages moins attendus, qui auront plus d’espace pour exister – car nous ne sommes jamais à l’abri d’une surprise, comme nous en avons eu durant cette période écoulée. Il n’y aura plus qu’à constater si d’ici la fin de l’année, le box office de 2022 sera surpassé ou non. Suspense.

Retrouvez ci-dessous le classement des dix longs-métrages les plus populaires de cet été :

RangFilmDistributeurRecettes (en millions de dollars)*
1BarbieWarner Bros.612,3
2Spider-Man : Across the Spider-VerseSony Pictures381,2
3Les Gardiens de la Galaxie Vol.3Disney358,9
4OppenheimerUniversal Pictures310,6
5La Petite SirèneDisney298,1
6Sound of FreedomAngel Studios182,4
7Indiana Jones et le Cadran de la DestinéeDisney174,3
8Mission : Impossible – Dead Reckoning (Partie 1)Paramount Pictures170,5
9Transformers : Rise of the BeastsParamount Pictures157
10ElémentaireDisney153,6
* du 5 mai au 4 septembre

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