[Critique] Juniors, les mythos
Sept ans après avoir participé à la coréalisation de Willy Ier, Hugo P. Thomas effectue son retour derrière la caméra avec Juniors, qui comprend Ewan Bourdelles, Noah Zandouche ou encore […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Sept ans après avoir participé à la coréalisation de Willy Ier, Hugo P. Thomas effectue son retour derrière la caméra avec Juniors, qui comprend Ewan Bourdelles, Noah Zandouche ou encore […]
Sept ans après avoir participé à la coréalisation de Willy Ier, Hugo P. Thomas effectue son retour derrière la caméra avec Juniors, qui comprend Ewan Bourdelles, Noah Zandouche ou encore Vanessa Paradis au casting et nous entraîne dans la petite bourgade de Mornas, où deux ados livrés à eux-mêmes se prennent au jeu du mensonge qu’ils ont inventé pour des raisons pécuniaires…
Ayant fait ses armes aux côtés de Marielle Gautier, Zoran et Ludovic Boukherma dans Willy Ier en 2016, Hugo P. Thomas vole finalement de ses propres ailes. Pour sa première réalisation en solo, intitulée Juniors, le cinéaste s’essaie au ‘teen-movie’ pour dresser le portrait d’une jeunesse en quête d’acceptation, n’hésitant pas à braver les interdits pour se sentir inclus.
En clair une génération paumée, qui se cherche au gré de ses égarements, qu’ils soient moralement questionnables ou non, comme démontré dans ce cas d’école exposé par le cinéaste – officiant également au poste de scénariste en collaboration avec Jules Lugan. Ensemble les deux hommes se saisissent des codes à leur disposition pour nourrir une intrigue s’articulant sur les paradoxes de la sociabilité dans le réel et le virtuel.
Dans le petit village de Mornas, Jordan et Patrick tuent leur ennui et leur solitude en jouant à la console. Mais quand celle-ci – chaleureusement surnommée Jessica – rend l’âme, nos ados paniquent, ne sachant pas quoi faire pour en racheter une nouvelle, jusqu’à ce qu’un incident capillaire leur apporte une solution opportune. Prétextant un cancer pour mieux attirer la sympathie, Jordan et son comparse ouvrent une cagnotte en ligne, profitant de la générosité des gens pour réussir à obtenir leur fameuse PS5. Sauf que le mensonge élaboré par ces inséparables amis va vite dépasser les frontières du Web pour mieux les rattraper au sein même de leur patelin.
Soit le point de départ d’une comédie se voulant impertinente et décalée mais ne sachant pas réellement sur quel ton aborder ses thématiques, la faute à une écriture restant finalement scolaire malgré les apparences et la causticité de surface. En ne parvenant pas à slalomer proprement entre les écueils du teen-movie et du film social (l’univers de la ruralité), le petit jeu initié par notre duo principal reste trop sage pour son bien malgré le potentiel pour partir réellement en vrille.
En somme un paradoxe dans un paradoxe qui pourtant ne lui porte pas gravement préjudice car Hugo P. Thomas fini par tirer profit de ses maladresses en terme d’écriture et de direction d’acteurs, la majorité de la distribution faisant ses débuts dans le milieu du septième art. Notamment nos deux enfants terribles mais attachants interprétés par Ewan Bourdelles et Noah Zandouchet. Pour les épauler, les jeunes ont pu s’appuyer sur le savoir-faire de la trop rare Vanessa Paradis, qui tire son épingle du jeu dans la peau de la mère de Jordan, un second-rôle qui aurait gagné à avoir un tantinet plus de présence à l’écran.
Pour son envol en mode solo, Thomas P. Thomas tente de revitaliser le teen-movie à la française et signe avec Juniors une comédie certes balbutiante mais ne manquant pas d’envie ni devant ni derrière la caméra. Des défauts plus ou moins maladroits qui n’empêche aucunement le film de faire mouche â maintes reprises et à déclencher les rires. La copie est quelque peu brouillonne mais des pistes plutôt cool se dessinent au gré des pages griffonnées, rendant le tout un minimum. De quoi passer un petit moment de détente entre potes.