Quatre ans après un premier volet qui avait su susciter l’intérêt du public, Shazam ! a fait son retour sur grand écran avec une suite La Rage des Dieux. Toujours réalisé par David F. Sandberg, ce second opus comprend au casting Asher Angel, Zachary Levi, Jack Dylan Grazer, Faithe Herman, Grace Fulton, Ian Chen, Jovan Armand, Helen Mirren, Lucy Liu ou encore Rachel Zegler et se centre sur le conflit opposant Billy Batson et sa super-famille à de redoutables déesses venues tout droit du mont Olympe…

En attendant de repartir sur de nouvelle bases, tout d’abord avec The Flash (et son fameux Flashpoint) puis avec le grand reboot orchestré par le tandem James Gunn/Peter Safran, l’Univers cinématographique DC tente de capitaliser sur la mythologie de Shazam mais malheureusement cela ne porte pas ses fruits, surtout qualitativement parlant. Passant après un Black Adam sentant fortement le réchauffé, La Rage des Dieux n’a que trop peu à offrir par rapport au premier opus, malgré les efforts de David F. Sandberg pour que sa suite ait une certaine envergure.

Ces derniers temps, difficile d’en avoir pour son argent en terme de blockbuster super-héroïque, que ce soit au sein de la Maison des Idées ou de la Distinguée Concurrence et ce nouveau chapitre de Shazam ! en apporte une preuve supplémentaire, se contentant de répéter une formule éculée sans chercher à s’en défaire ne serait-ce qu’un minimum. Se reposant sur leurs lauriers, les scénaristes Henry Gayden et Chris Morgan espèrent donc que le capital sympathie de notre fratrie de cœur et de leur alter-ego mythique fasse l’illusion et gomme les aspects redondants de leur script.

Ce qui s’avère quelque peu rageant dans la mesure qu’il y avait de la matière à épaissir les enjeux et entamer une véritable réflexion sur le poids des responsabilités et la peur de l’abandon, des thématiques prenant corps dans la trajectoire personnelle de Billy Batson mais s’envolant dès qu’ l’émotion s’apprête à pointer le bout de son nez, l’équipe créative préférant jouer la carte de la bonne humeur pour que le divertissement soit au rendez-vous. Pas de réelle remise en question au programme mais la mise en place d’un conflit des plus classique avec les filles du dieu Atlas – bien déterminées à venir semer le désordre sur la surface du globe. Si les raisons de leur colère est légitime, les pouvoirs de leur divin paternel servant à une bande d’insouciants gamins, leurs méthodes ainsi que leurs réelles motivations suivent une trame déjà vu mille fois.

A part de l’humour en veux tu en voilà, rien de réellement marquant ne se passe à l’écran, l’intrigue n’étant que prétexte à des vannes et du second degré. Si la menace se fait double et plus pressante, cela ne change rien à la recette du film, qui reprend les mêmes ingrédients que son prédécesseur puisque même si les ennemis ne manquent pas, les mésaventures des versions héroïques de Billy et de ses proches s’établissent dans une atmosphère bon enfant. Ce qui est bien dommage car cela annihile toute dramaturgie, alors que des graines étaient semées pour que le dernier acte du long-métrage puisse assombrir le tableau dépeint. Un comble, surtout lorsque l’on constate que le jeune adulte offre une meilleure prestation que son aîné en quelques minutes de présence.

Dans tout ce bazar, seul Jack Dylan Grazer se démarque, ses camarades n’ayant pas grand chose à proposer question prestation, notamment Helen Mirren, Lucy Liu et Rachel Zegler, qui sont là pour cachetonner. Ne reste alors que David F. Sandberg pour donner un peu de cachet à La Rage des Dieux mais le cinéaste en garde sous le pied et se réveille trop tard, étant inspiré en fin de parcours, sûrement aidé par l’émergence d’un dragon et de créatures en tous genres dans le scénario. Mais un affrontement d’une dizaine de minutes un minimum mis en scène ne sauve pas tout.

Rien de neuf sous le soleil de l’univers cinématographique DC, qui continue de battre de l’aile avec Shazam ! La Rage des Dieux. Pas foncièrement mauvaise, cette suite n’apporte rien de plus par rapport à son prédécesseur, David F. Sandberg ne pouvant faire de miracles avec un scénario lambda, se contentant de peu pour divertir le public.

© Warner Bros.

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