[Critique] Crazy Bear, ours mal poudré
Quatre ans après Charlie’s Angels, Elizabeth Banks effectue son retour derrière la caméra avec Crazy Bear, qui comprend au casting Keri Russell, Alden Ehrenreich, O’Shea Jackson Jr., Ray Liotta, Isiah […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Quatre ans après Charlie’s Angels, Elizabeth Banks effectue son retour derrière la caméra avec Crazy Bear, qui comprend au casting Keri Russell, Alden Ehrenreich, O’Shea Jackson Jr., Ray Liotta, Isiah […]
Quatre ans après Charlie’s Angels, Elizabeth Banks effectue son retour derrière la caméra avec Crazy Bear, qui comprend au casting Keri Russell, Alden Ehrenreich, O’Shea Jackson Jr., Ray Liotta, Isiah Whitlock Jr., Brooklynn Prince, Christian Convery, Margo Martindale ou encore Jesse Tyler Ferguson et se centre sur le parcours chaotique d’un ours ayant malencontreusement ingéré de la cocaïne…
Quand un fait-divers iconoclaste inspire le cinéma américain, cela donne Crazy Bear. Seul Hollywood aurait pu s’emparer de cette histoire improbable, qui aura fait parlé d’elle au milieu des années 80. Et pour cause, un ours a fait une overdose suite à l’ingestion de paquets de drogue, largués par un trafiquant dans une forêt de Géorgie du Nord. Un événement servant de base à une comédie noire, mise en scène par Elizabeth Banks, qui nous narre ce qui se serait passé si l’animal avait tenu le choc avec des kilos de poudre blanche dans le museau.
Le point de départ d’un objet filmique non identifié, qui prend le pas d’un délire ne sachant plus où donner de la tête – à l’image de notre mammifère cocaïnomane. Constamment sur le fil du nanar, Crazy Bear ne veut rien se refuser mais malgré l’énergie de la réalisatrice pour donner le change, cette dernière mettant clairement du cœur à l’ouvrage, la trajectoire sanglante de notre ours mal léché peine à convaincre. Son principal défaut ? Un scénario qui manque de mordant, ce qui est ironique lorsque l’on connaît la teneur de l’histoire, qui a pris d’énormes libertés avec la réalité pour chercher à organiser un véritable massacre grandeur nature. Au final, en dépit de quelques coups d’éclats, difficile de se laisser prendre au jeu.
Un animal poudré jusqu’à la truffe, des dealers déterminés à retrouver leur came tombée du ciel, des badauds se promenant dans les bois. Des pions devant se déplacer sur l’échiquier de l’anarchie et se rencontrer pour semer le chaos le plus total. Tel était le plan à l’origine, sauf qu’en multipliant les pistes et les points de vue, l’intrigue concoctée par Jimmy Warden ne trouve que trop rarement sa raison d’être. Pour résumer, trop d’humains, pas assez d’ours. Pourtant dès que les deux espèces se rencontrent des étincelles se produisent, dans la douleur et la bonne humeur. Lorsque l’on voit des séquences comme la course poursuite entre une ambulance et notre drogué en fourrure au doux son de Depeche Mode, on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi le film n’a pas suivie cette voix tout du long de ce récit.
De trop nombreuses digressions viennent allonger inutilement la durée de Crazy Bear, ce qui est dommage. Si l’on apprécie la performance de Ray Liotta, qui signe ici son ultime rôle ainsi que le duo Alden Ehrenreich/O’Shea Jackson Jr., le reste du casting n’a pas grand chose à se mettre sous la dent. La palme revient à la pauvre Keri Russell qui hérite d’une storyline familiale dénotant avec le reste. De quoi plomber l’ambiance, alors qu’il y avait de quoi se diriger vers une bonne vieille comédie noire où l’absurde règne en maître. Elizabeth Banks n’attendait que cela si l’on en croit sa mise en scène un minimum inspirée dès que sa vedette poilue fait des ravages.
Malgré sa bonne volonté, Elizabeth Banks échoue à faire de Crazy Bear un délire complètement barré, les exactions de son ours mal poudré manquant de sel la faute à un scénario mal fagoté, hésitant à lâcher les rênes niveau humour. Le potentiel était pourtant là pour se diriger vers un nanar turbo-débile conscient de sa nature.