Alors que Black Panther : Wakanda Forever a servi d’acte final à la quatrième Phase du MCU à l’automne dernier, le temps est venu pour Marvel Studios d’inaugurer le prochain chapitre de […]
Alors que Black Panther : Wakanda Forever a servi d’acte final à la quatrième Phase du MCU à l’automne dernier, le temps est venu pour Marvel Studios d’inaugurer le prochain chapitre de son histoire à savoir The Multiverse Saga par le biais d’Ant-Man et La Guêpe: Quantumania. Toujours mis en scène par Peyton Reed, ce troisième opus réunissant Paul Rudd, Evangeline Lilly, Michael Douglas, Michelle Pfeiffer, Kathryn Newton et Jonathan Majors au casting plonge Scott Lang et ses proches en plein cœur du monde subatomique, pour le meilleur et pour le pire.
Servant jusque là de pause récréative sans prétention, la franchise Ant-Man prend une toute autre dimension pour son troisième volet, se devant de semer les graines de l’arc TheMultiverse Saga, censé accaparer l’attention du public pour les quatre années à venir – avec l’émergence d’une menace aux multiples visages. De quoi faire boxer Scott Lang dans une nouvelle catégorie avec Quantumania, qui se veut une aventure intérieure au sein d’un univers S-F où la légèreté cède sa place au sérieux, du moins en théorie.
Car après une Phase 4 en demi-teinte, tous les regards sont portés sur ce film inaugural, ayant la lourde tâche d’introduire comme il se doit sur grand écran Kang et lui donner une ampleur suffisante pour que le public sente qu’il à affaire à un adversaire de taille. En effet, sa présence sur l’échiquier du MCU marque le début d’un effet domino, fragilisant l’équilibre du multivers jusqu’à ce que notre Conquérant se décide à passer à l’action, avec pertes et fracas à la clé pour les super-héros de la Terre-616 (et les autres). Un branle-bas de combat que l’on a pourtant du mal à imaginer avec ce premier épisode du reste de la vie de l’univers cinématographique Marvel, qui ne parvient pas à réellement poser de bases solides quant à l’avenir.
S’il possède une aura particulière en comparaison de ses prédécesseurs, Ant-Man :Quantumania manque quelque peu de puissance pour que l’on craigne réellement pour nos personnages, préférant un statu-quo à un réel bouleversement. Certes l’homme-fourmi et sa famille passent un sale quart d’heure mais difficile de ressentir de la tension quand le scénario ne cherche qu’à gagner du temps et à limiter les enjeux. Si assister à la fracture momentanée du petit cocon dans lequel s’est épanoui la fratrie Lang/Pym est appréciable, il est au contraire dommage d’observer que l’expédition en terre inconnue développée ne serve que trop peu d’intérêts. Pour bousculer nos protagonistes Jeff Loveness joue la carte du délire cosmique à la sauce space-opéra, ce que le monde quantique permet. Le scénariste s’amuse à dépeindre un endroit de tous les possibles, où la réalité n’a plus de sens mais s’égare plus que de raison avec des seconds-couteaux lambdas (et un M.O.D.O.K. qui fera grincer des dents) alors qu’il y avait matière à appuyer sur le quintet principal formé Scott, Cassie, Hope, Hank et Janet, sous pression face à un ennemi tapis dans l’ombre.
De ces élucubrations, tarde à se mettre en place la trame que beaucoup attendait, le face-à-face entre nos héros et Kang, qui n’est pourtant pas dénué de potentiel, comme tend à le confirmer le dernier tiers du métrage, où un casse ‘temporel’ fait surgir un minimum de tension, d’émotion et donne du matériel à Paul Rudd et Jonathan Majors, plutôt convaincant dans la peau de ce variant prêt à tout pour sortir de sa prison dorée. Il est d’ailleurs regrettable de constater que malgré un rôle-titre, La Guêpe alias Evangeline Lilly ne sert que d’outil scénaristique, sortant uniquement ses armes que lorsque la situation l’exige, son évolution se cantonnant à une séquence en début de parcours. Celle qui tire son épingle du jeu en terme de jeu se révèle être Michelle Pfeiffer qui après une apparition dans le précédent opus s’accapare le devant de la scène et vole la vedette à ses petits camarades.
Si les fluctuations du scénario empêchent Ant-Man : Quantumania de réellement prendre son envol, celui-ci reste malgré tout divertissant en dépit des choix artistiques hasardeux effectués (M.O.D.O.K. toujours). Nous restons un cran au dessus d’un Thor : Love and Thunder navrant par exemple. Par contre, Marvel Studios doit absolument revoir sa copie en terme de production, les effets visuels laissant parfois à désirer, comme ce fût le cas durant la Phase 4. Se partager entre le cinéma et la télévision a clairement des conséquences sur les équipes, pressés de toutes parts sans pouvoir se donner les moyens de leurs ambitions. Ce qui est navrant, surtout quand un film nécessite un grand renfort de fonds verts. Il y a une régression à ce niveau et cela devient alarmant.
Faisant office de point d’entrée à The Multiverse Saga, Ant-Man : Quantumania tente du mieux qu’il peut de changer de dimension mais n’a pas les épaules assez solides pour monter en grade, Peyton Reed devant se confronter à des équipes techniques surbookés et un scénario alambiqué. S’il n’est pas foncièrement mauvais contrairement à de récents opus du MCU, ce troisième épisode d’Ant-Man suit un parcours en dents de scie et à du mal à pleinement convaincre. L’affrontement entre le Conquérant et la fourmi n’a pas porté ses fruits.