Présentée en avant-première dans le cadre du festival Séries Mania, où elle concourt dans la catégorie Meilleure comédie, Besoin d’amour est la prochaine création originale d’OCS Signature. Supervisée par Fred Hazan, présent devant et derrière la caméra, la série comprend au casting Clémentine Célarié, Laeticia Vercken, Maxence Danet – Fauvel, Anouk Vilemin, Gérard Jugnot, Camille Combal ou encore Arié Elmaleh et se centre sur les déboires professionnels et sentimentaux d’un acteur porno arrivé au carrefour de sa vie…

Quatre ans après Mike, Fred Hazan revient du côté de chez OCS pour nous proposer sa nouvelle série, la dramédie Besoin d’amour, qui se joue de son sujet ouvertement décalé pour amener le public à s’interroger sur le sens de la vie, sur le cheminement vers l’épanouissement personnel – le tout dans une atmosphère gentiment chaotique, alors que l’on suit la lente descente d’un acteur porno dans une mauvaise passe.

Comme l’indique son titre, Besoin d’amour évoque un sentiment de manque, en l’occurrence ici l’absence d’affection, en prenant le chemin d’une intrigue restant constamment sur le fil de l’humour caustique pour développer ses thématiques sur les relations humaines et plus largement sur le mal rongeant la société. L’individualisme. Cumulant les casquettes d’acteur, scénariste et réalisateur, Fred Hazan donne de sa personne pour dresser le constat d’un mode replié sur lui-même, n’étant plus en phase, personnifiant ces problématiques en incarnant Marc Guttman alias Marco Delgado, un acteur s’étant fait un nom dans le domaine du X.

Un beau rôle de looser magnifique, que l’on regarde s’embourber avec une certaine empathie, ses galères ayant une caisse de résonance particulière grâce à une intrigue qui ne manque pas de cœur malgré sa douce acidité. Dans un style pince sans rire, Fred Hazan parvient à dérouler un récit qui prête à sourire, s’articulant sur l’état pour le moins particulier dans lequel se retrouve son alter-ego, dépravé à l’extérieur et desséché à l’intérieur. Cherchant à donner le change dans son métier en se bourrant de cachetons, l’innénarable Marco Delgado touche le fond et s’écroule – littéralement. Contre toute attente, notre homme va comprendre qu’il est atteint d’une maladie peu piquée des hannetons. Il souffre d’un manque d’amour et doit absolument le combler pour espérer aller mieux.

S’enclenche alors une quête pour notre protagoniste, qui doit trouver une raison d’être, une raison de vivre. Ce qui n’est pas simple quand son amour-propre est au trente-sixième dessous, comme nous le souligne rapidement les deux premiers épisodes de la série. Bénéficiant d’un rythme soutenu, Besoin d’amour suit une trajectoire en ligne droite, dévoilant rapidement ses cartes pour que la partie ne cesse de reprendre. Les coups du sort et embûches se mettant en travers la reconstruction de Marc s’enchaînent et trouvent des résolutions plus ou moins décalés, à l’image de retrouvailles peu avenantes (mais trucculentes) avec sa famille adoptive ou de la rencontre avec une jeune adulte qui pourrait bien être sa fille. Des événements aidant à créer une comédie d’ensemble et d’appuyer sur le sentiment de solitude pouvant toucher tout le monde. Des êtres esseulés, se rapprochant, s’apprivoisant selon la teneur des événements, permettant ainsi à Clémentine Célarié, Laeticia Vercken, Anouk Vilemin et Gérard Jugnot de se joindre au délire avec un certain entrain.

En cela, il sera intéressant de voir où déboucheront les ficelles tirées par le showrunner, notamment concernant les relations tissées, que ce soit avec ses proches ou avec les nouvelles personnes rencontrées en cours de route. En tout cas, l’approche sensiblement acerbe de Fred Hazan est pour le moment une force, aidant à s’investir dans cette série. Marc Guttman va t-il remonter la pente et trouver la personne qui fera battre son cœur ? Les quatre épisodes restants nous donneront un élément de réponse mais on y croit. Nous découvrirons tout cela le 11 mai, date de la diffusion de Besoin d’amour sur OCS Signature.

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