[Critique] Knock at the Cabin, l’heure des choix
Deux ans après Old, M. Night Shyamalan nous revient sur grand écran avec Knock at the Cabin, qui comprend Dave Bautista, Jonathan Groff, Ben Aldridge, Nikki Amuka-Bird, Kristen Cui, Abby […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Deux ans après Old, M. Night Shyamalan nous revient sur grand écran avec Knock at the Cabin, qui comprend Dave Bautista, Jonathan Groff, Ben Aldridge, Nikki Amuka-Bird, Kristen Cui, Abby […]
Deux ans après Old, M. Night Shyamalan nous revient sur grand écran avec Knock at the Cabin, qui comprend Dave Bautista, Jonathan Groff, Ben Aldridge, Nikki Amuka-Bird, Kristen Cui, Abby Quinn et Rupert Grint au casting. Adaptation du roman The Cabin at the End of the World, le long-métrage nous fait suivre une famille prise en otage par des individus avec un but précis en tête…
Passée sa relecture du mythe super-héroïque, M. Night Shyamalan a entamé une nouvelle phase de sa carrière avec Old, qui se poursuit tout naturellement avec Knock at the Cabin, puisant dans des œuvres littéraires de quoi nourrir son goût du fantastique. Portant à l’écran The Cabin at the End of the World, roman de Paul Trembley édité en 2018, qui aura su concilier critique et public, tapant notamment dans l’œil d’un certain Stephen King, le cinéaste avait dans ses mains un sujet doté d’un fort potentiel, lui permettant de s’interroger sur la foi, une thématique ô combien importante dans sa filmographie. Hélas, malgré un départ en fanfare, ce thriller anxiogène ne parvient pas à maintenir la pression, s’essoufflant bien trop rapidement pour convaincre.
Une prise d’otage, un choix cornélien, une durée de temps limitée. Des bases saines pour que la tension soit au rendez-vous, si l’intrigue parvient à rester sur une corde raide. Et l’on peut dire que Knock at the Cabin avait des atouts dans sa manche pour que l’on se sente déstabilisé de A à Z par les événements se déroulant devant nos yeux. Le soucis est que Shyamalan, accompagné de Steve Desmond et Michael Sherman à l’écriture, s’engage sur un terrain moins glissant que l’œuvre qu’il adapte, ce qui paradoxalement réduit son champ des possibles. Son saut de foi, des plus simplistes, terni le tableau ici dépeint, qui gagnait à jouer sur l’ambiguïté, sur la noirceur. Et c’est là tout le nœud du problème, car si vous avait lu la tagline de l’affiche, il ne reste plus qu’à attendre patiemment le générique de fin, en l’absence de réel twist pouvant redonner du souffle à la trame développée.
Au programme du long-métrage, les vacances contrariées d’un couple et de leur fille, qui pensaient profiter du cadre bucolique offert par la nature pour se ressourcer. C’était sans compter sur l’arrivée d’un groupe d’individus débarquant de nulle part, armé et déterminé à venir à la rencontre de notre joyeuse famille, qui n’a d’autre solution que de se réfugier entre les quatre murs de leur logement – pour espérer échapper à cette menace se trouvant au pas de leur porte. Le point de départ d’un huis-clos qui s’annonçait inquiétant, évoquant l’apocalypse de manière intimiste. Pourtant, en dépit de la prestation solide de la distribution, Dave Bautista et Ben Aldridge en tête, difficile de frissonner face à la probabilité d’un déluge synonyme d’extinction de masse. Pourquoi ?
Là où le roman de Paul Tremblay se montrait plus retors dans son exécution, M. Night Shyamalan et ses coscénaristes gomment bon nombres d’aspérités pour se consacrer avant tout à la religion et à la question de la foi. Les croyances de chacun, qu’ils soient du bon ou du mauvais côté de la barrière, sont la pièce centrale de l’avancée du scénario et se devaient d’être moins linéaires pour que l’on sente davantage le poids de la responsabilités sur les épaules de tout ce beau monde. En bifurquant à mi-chemin pour s’éloigner du nihilisme, Knock at the Cabin se tire malencontreusement une balle dans le pied, les enjeux quant au salut de l’humanité se dégonflant pour déboucher sur un message porteur d’espoir pour le moins cliché. Sur ce coup, le choix du réalisateur paraît malavisé, refermant sa réflexion sur un poncif. Difficile de croire en sa parole d’évangile, qui annihile toute profondeur quant au sujet du film, n’offrant pas de remise en question au contraire de The Cabin at the End of the World. Dommage.
Avec Knock at the Cabin, M. Night Shyamalan propose un huis clos malheureusement redondant malgré des bases solides et un casting investi, la tension se diluant au gré des choix scénaristiques opérés par le cinéaste.