[Critique] That ’90s Show, New Kids on the Block
Dix-sept ans après son arrêt sur la FOX, That ’70s Show se rappelle au bon souvenir de son public sur Netflix, qui a donné son feu vert à une suite, […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Dix-sept ans après son arrêt sur la FOX, That ’70s Show se rappelle au bon souvenir de son public sur Netflix, qui a donné son feu vert à une suite, […]
Dix-sept ans après son arrêt sur la FOX, That ’70s Show se rappelle au bon souvenir de son public sur Netflix, qui a donné son feu vert à une suite, en collaboration avec l’équipe créative originale. Ce qui donne lieu à That ’90s Show, une sitcom qui – comme son titre l’indique – nous (re)plonge au beau milieu des années 1990 pour nous faire suivre une nouvelle génération de personnages (incarnés par Callie Haverda, Ashley Aufderheide, Mace Coronel, Reyn Doi, Sam Morelos) sous la tutelle des inénarrables Kitty (Debra Jo Rupp) et Red Forman (Kurtwood Smith). Hello Wisconsin !
Nostalgie quand tu nous tiens. Depuis quelques années, la mode du revival est en plein essor, ce qui a permis à différentes chaînes et services streaming de ressortir du placard bon nombre de séries phares des années 90/2000 à l’image de The X-Files, 24, Will & Grace, The L Word ou encore Sex & The City. S’engouffrant dans la brèche, Netflix s’est employée à donner un nouveau souffle à That ’70s Show, qui avait su trouver sa voie sur la FOX – s’y épanouissant durant huit saisons. Ce qui nous amène à cette suite synonyme de passage de flambeau, que ce soit devant et derrière la caméra, qui cherche à répéter la formule qui fît le succès de son modèle, pour une sitcom à l’ancienne qui ronronne. Peut-être trop pour son propre bien.
Certes, le but était d’attirer les fans de la première heure devant les frasques de nos nouveaux personnages mais pour cela, il aurait fallu que ceux-ci aient un minimum d’intérêt et c’est là que le bât blesse. Malgré le retour des showrunners originels, le tandem Tunner, désormais rejoints par leur fille Lindsey Tunner ainsi que Gregg Mettler (scénariste sur That ’70s Show), difficile de réellement se passionner devant cette première saison de That ’90s Show, l’équipe créative se reposant sur ses lauriers. Il faut dire qu’avec seulement dix épisodes pour faire ses preuves – ce qui est court pour le format sitcom – des choix doivent être faits pour que l’efficacité soit au rendez-vous, quitte à se prendre les pieds dans le tapis. Bénéficiant de peu de temps pour s’exprimer, ce revival ne parvient pas à jongler convenablement entre ses lignes directrices, le choc des générations prévu ne tenant pas (pour le moment) ses promesses.
Le problème vient principalement du fait que nos ‘New Kids on the Block’ manquent de substance et ne tiennent pas la comparaison avec leurs aînés. Nous introduisant à Leia Forman, la fille d’Eric et Donna, le show s’articule sur l’été que passe la jeune fille chez ses grands-parents, dans la petite bourgade – pas si tranquille – de Point Place. Sa découverte de cet environnement connu du public, de même que sa rencontre avec les jeunes du coin, devaient initier de nouvelles histoires d’amitié, de romance et de délires fumants. Hélas pour notre groupe d’adolescents, qui compte dans ses rangs un Kelso, hérite d’un matériel assez faible scénaristiquement parlant, leurs mésaventures peinant ne serait-ce qu’à faire sourire. Des graines sont pourtant semées pour que l’on s’attache progressivement à ce beau monde et que l’on s’éloigne des stéréotypes, mais seuls Leia ou encore le sarcastique Ozzie tirent réellement leur épingle du jeu. Ajoutez à cela l’interprétation hasardeuse de nos jeunes héros, qui prennent leurs marques, tentant d’appréhender leur personnage respectif.
Il faut alors se tourner vers nos vieux de la vieille pour que That ’90s Show gagne un minimum en saveur. Comme autrefois, Red et Kitty Forman volent la vedette aux petits jeunes, apportant un contrepoids non négligeable aux tribulations de ces derniers. Les scénaristes connaissent sur le bout des doigts ce tandem du tonnerre, qui bénéficie de huit ans de développement, et savent les utiliser à bon escient. Grâce à l’énergie comique des impayables Kurtwood Smith et Debra Jo Rupp, la pilule a plus de facilité à passer et l’on se dit qu’il y a un potentiel pour que la qualité se rehausse à l’avenir. Il faudra seulement doser équitablement le ‘fan-service’ et ne pas se cantonner aux caméos peu utiles du casting original (le premier épisode en est le parfait exemple). A l’image de la place prise par Fez, qui s’immisce petit à petit dans cette nouvelle partie, il faut que la présence de nos vétérans soit un tant soit peu justifiée.
Les showrunners devront trouver rapidement le bon équilibre dans le futur. Heureusement pour eux, malgré les nombreux défauts de la sitcom, Netflix croit en cette suite et a ainsi commandé un seconde saison de seize épisodes, ce qui permettra aux scénaristes de revoir leur copie. Les bases sont posées et même si elles sont fragiles, il y a matière à consolider la structure – le tout dans la joie et dans la bonne humeur.
Pour ses débuts, That ’90s Show peine à convaincre, la nostalgie et le tandem Debra Jo Rupp/Kurtwood Smith ne servant que d’écran de fumée à un revival peu inspiré, malgré quelques bonnes idées ci-et-là.