Quelques mois seulement après sa parenthèse enchantée C’est magnifique!, Clovis Cornillac revient sur grand écran avec l’adaptation de Couleurs de l’Incendie de Pierre Lemaitre dans laquelle il dirige Léa Drucker, Benoît Poelvoorde, Alice Isaaz, Olivier Gourmet, Jérémy Lopez, Alban Lenoir ou encore Fanny Ardant. Présenté en avant-première lors de la vingt-troisième édition de l’Arras Film Festival, le long-métrage se centre sur la chute de Madeleine Péricourt, héritière d’un empire financier sur le point de s’effondrer…

Cinq ans après Albert Dupontel, Clovis Cornillac s’immerge dans l’univers de Pierre Lemaitre pour son nouveau long-métrage, se livrant à l’adaptation de Couleurs de L’incendie qui n’est autre que la suite d’Au revoir là-haut – deuxième opus d’une trilogie littéraire communément appelée Les Enfants du Désastre. L’occasion pour l’acteur/réalisateur de poursuivre la fresque tragique de la famille Péricourt initiée par son comparse Albert Dupontel et de lui donner une nouvelle envergure, proposant une quête vengeresse dans un monde de brutes ne manquant pas d’ambition.

Dans la pure tradition romanesque, ce drame fleuve multiplie les intrigues ainsi que les personnages pour consolider un univers riche, captivant à explorer. Gagnant en expérience derrière la caméra, Cornillac donne de l’ampleur à une histoire où se conjuguent émotion et grand spectacle, avec un résultat des plus probants. Pour l’aider dans sa tâche, Pierre Lemaitre rempile au poste de scénariste, un gage de respect du matériel qu’il a lui-même imaginé et qui lui a permis de récolter un Prix Goncourt. Nous plongeant à l’avant-veille de la Seconde Guerre Mondiale, le long-métrage prend ainsi le chemin d’une douloureuse descente aux enfers, provoquant l’étincelle ravageant tout sur son passage. Une politique de la terre brûlée ne laissant personne indemne, à part le public, qui se laissera aisément entraîner sur cette pente glissante.

Au cœur des événements de cette suite, le parcours de Madeleine Péricourt, sœur d’Edouard, figure de proue du précédent volet qui, à la mort de son père, va devoir prendre les rênes de l’empire financier de ce dernier. Une transmission de pouvoir synonyme de cadeau empoisonné pour l’héritière, le désespoir l’attendant à ce carrefour de son existence, entre déboires personnels et professionnels. Cruel est le monde des hommes, ce que va apprendre dans la douleur notre protagoniste, alors que se referme sur elle un piège fomenté par des personnes de confiance – l’entraînant vers la ruine. N’ayant plus que ses yeux pour pleurer, Madeleine va transformer sa peine en haine. De quoi allumer les braises d’un incendie aux inéluctables conséquences pour les instigateurs de l’ignoble machination lui ayant coûté sa fortune et son honneur. 

Maitrisée de bout en bout, cette implacable vendetta suit une trajectoire efficace, les pions se mettant en place finement pour faire durer le plaisir quant à cette partie d’échec endiablée, menée par une héroïne prête à tout pour faire tomber ses adversaires. Léa Drucker porte Couleurs de l’Incendie sur ses épaules et tient la dragée haute à ses homologues masculins, dont Benoît Poelvoorde, impeccable dans la peau d’un manipulateur patenté. À leurs côtés se distinguent Alice Isaaz, Olivier Gourmet, Jérémy Lopez ainsi que Clovis Cornillac, qui parfait sa direction d’acteurs et offre à ses camarades l’espace nécessaire pour démontrer l’étendu de leur talent et porter vers le haut ce projet.

Avec Couleurs de l’Incendie, Clovis Cornillac souffle sur les braises de la vengeance afin d’alimenter un drame puissant, qui adapte avec une certaine maitrise le roman éponyme de Pierre Lemaitre.

© GAUMONT – LA COMPANY – UMEDIA – FRANCE 2 CINEMA

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