Quelques semaines après The Duke, l’heure est venue de découvrir l’ultime long-métrage de Roger Michell, qui nous a quitté l’automne dernier. Intitulée Elizabeth : Regard(s) Singulier(s), ce documentaire met en lumière […]
Quelques semaines après The Duke, l’heure est venue de découvrir l’ultime long-métrage de Roger Michell, qui nous a quitté l’automne dernier. Intitulée Elizabeth : Regard(s) Singulier(s), ce documentaire met en lumière le parcours de la monarque au soixante-dix ans de règne, her Majesty the Queen Elizabeth II.
Les britanniques et la Reine Elizabeth II, une relation des plus fusionnelles depuis le 6 février 1952, date à laquelle celle que l’on surnommait affectueusement Lilibeth prit la succession de son père, le défunt Roi George VI. Considérée comme la Mère de la Nation, la souveraine a su traverser les époques tout en restant une figure emblématique et au combien populaire. Ce qu’a voulu démontrer Roger Michell en s’attelant à la rétrospective d’un règne qui est aujourd’hui célébré (le Jubilé de Platine bat actuellement son plein outre-Manche dans la liesse la plus totale).
En se plongeant dans les kilomètres de bobine propres aux archives de la Famille Royale, le cinéaste a ainsi rendu un hommage sincère, teinté d’un humour so british, à sa Majesté la Reine, qu’il appréciait énormément. Un attachement qui transparaît dans ce travail de montage, où Michell trace le récit d’une icône, dont l’aura dépasse de loin les frontières de son Angleterre natale. Si le temps passe et que le monde évolue, une constante demeure, Elizabeth II, qui partage la vie de la population britannique depuis plusieurs générations. Pour ce passage en revue de sept décennies passées au sommet de la pyramide, la démarche se veut simple et concise : ne pas jouer la carte de l’hagiographie et éviter le superflu. L’idée avec Elizabeth : Regard(s) Singulier(s) est de tirer son chapeau à une femme d’exception, tout en cherchant à déceler la femme se cachant sous la Couronne, pour un portrait tout en flegme et bienveillance.
En restant dans un esprit de célébration, les vagues ayant fait tanguer de temps à autres ce long règne tranquille s’en voient mis de côté – mais ne sont pas oubliés – la volonté de l’équipe créative étant de se concentrer avant tout sur le positif. Une fois cette limite acceptée, on se laisse aisément prendre au jeu de ce melting-pot où, les images, interviews, extraits, permettent de voir The Queen sous un jour qui lui va à ravir. À travers une construction en chapitres, nous voyons ainsi la souveraine dans ses différentes fonctions, Reine, épouse, mère. Le tableau dépeint se veut emplit de tendresse et cela se ressent à l’écran, en mettant l’accent sur la place prise par cette dernière dans la culture populaire. Que ce soit sur les billets, timbres, les mugs, les napperons, que ce soit sur le petit ou le grand écran, la monarque est présente en filigrane dans le quotidien du peuple britannique (et pas que) – servant de modèle ou d’inspiration.
L’intemporelle Elizabeth II a marqué l’histoire et a conquis le cœur de ses concitoyens, créant un lien indéfectible avec eux, comme le démontre Roger Michell via ce zapping royal sonnant comme une lettre d’amour à la plus célèbre des têtes couronnées du XX et XXIe siècle, un sentiment renforcé par les témoignages émaillant ce documentaire qui traduisent d’une réelle affection pour celle qui est devenue avec les années une véritable figure maternelle. God Save The Queen.
Pour son dernier ouvrage, Roger Michell fait une révérence à sa Majesté la Reine, proposant avec Elizabeth : Regard(s) Singulier(s) un panorama de son règne, entre obligations protocolaires et familiales, afin de saluer la femme d’Etat devenue symbole d’une nation.