Alors que le mois de février s’est achevé malheureusement sur un climat des plus anxiogènes à cause de la situation explosive en Ukraine, essayons malgré tout de se remonter le moral en nous concentrant un instant sur ce qui nous rassemble tous ici, la passion du septième art. Le temps est ainsi venu de dresser collectivement le bilan concernant nos découvertes cinématographiques et télévisuelles du mois.

Comme vous le savez désormais, la parole est à vous, l’idée étant que vous partagiez vos avis sur les films visionnés durant le mois écoulé – où les séries, c’est au choix – que ce soit en bien ou en mal. Il y a tous les goûts dans la nature ! Cela permet parfois de déceler une tendance, certaines œuvres ayant été collectivement aimées ou au contraire détestées. En tout cas d’après les avis reçus, ce numéro sera 100% consacré au septième art.

Quels films vus durant le mois écoulé vous ont mis du baume au cœur ou au contraire vous ont déçu ? Découvrons-le en consultant vos avis !

Parmi les grosses sorties de ce mois, celle d’Uncharted, qui a été l’occasion pour certains de revenir dans les salles obscures pour assister au nouveau blockbuster porté par Tom Holland – quelques semaines seulement après Spider-Man : Far From Home. L’occasion pour quelques uns d’entre vous de nous faire part de votre ressenti quant à cette adaptation du jeu éponyme de Naughty Dog. Petit florilège des avis reçus :

Peu familier avec la franchise, mon cœur battant pour Microsoft et la XBox, je n’avais pas d’à priori particulier avant de découvrir car ne sachant pas les codes et autres gimmicks propres aux jeux-vidéos. C’est peut-être ce qui m’a faire apprécier le spectacle proposé par Ruben Fleischer, que j’ai trouvé en meilleure forme comparé à Venom (affreux) et Retour à Zombieland (ennuyant).

Si je reconnais que dans sa forme, il est plutôt classique avec un ‘MacGuffin’ peu recherché, au final on se laisse prendre (sans mauvais jeu de mots) au jeu grâce à l’énergie de l’équipe créative devant et derrière l’écran pour que l’aventure soit plaisante à suivre. a quête pour le trésor de Magellan se révèle ainsi efficace car ne perdant que peu de temps pour exposer les enjeux, l’essentiel étant de créer un lien avec notre héros et ses partenaires, en particulier Sully, pour ce qui devient rapidement un buddy movie au doux parfum d’exotisme. Trouvant avec Nathan Drake un nouveau rôle taillé sur mesure, Tom Holland prend du gallon et donne de sa personne pour que l’on croit en son personnage. Son tandem avec Mark Wahlberg marche du feu de dieu, instillant entre deux séquences d’actions un peu de bonne humeur. En gros, un cocktail parfumé qui n’est absolument pas mauvais en bouche. Je suis curieux de voir où la suite nous emmènera. Sylvain

Mais quelle idée de porter à l’écran Uncharted pour si peu respecter le matériel de base ? Sony aurait dû rester sur son idée de départ et confier le rôle principal à Mark Wahlberg, qui a davantage la carrure d’un Nathan Drake, plutôt qu’à Tom Holland qui n’a pas encore la stature pour incarner le personnage, ce qui donne lieu à un préquel insipide. Je ne vais pas être totalement mauvais joueur et je vais dire que j’ai aimé les clins d’oeils à la saga – dont un caméo des plus sympathiques – mais autrement que tout est pauvre scénaristiquement et visuellement. Nous avons un sous Indiana Jones de pacotille où recherches et quêtes d’indices sont des plus simplistes, avec un manque cruel d’idées (mention spéciale à la spéléologie de base étage à Barcelone où les bouches d’égouts offrent un point de vue arrivant à point nommé pour faciliter la tâche de Sully). Entre un Tom Holland peu à l’aise dans un rôle pour lequel il est encore trop frêle, un Mark Wahlberg en sidekick comique et un Antonio Banderas se demandant ce qu’il fait là, on ne peut pas dire que la distribution aide à nous sentir inclus dans cette adaptation. Et que dire de la mise en scène qui sent bon les CGI – notamment dans un acte final où les écrans verts se voient à des kilomètres. Tout paraît factice et c’est bien cela le problème. Anaïs

Continuons ce numéro avec la blogueuse SacriLedge, fidèle de la rubrique, qui nous fait part de ses coups de cœur mais également de son coup de gueule quant à une certaine relecture de Hercule Poirot :

Côté coups de cœur :
– Zai Zai Zai Zai : une bonne surprise, pour moi qui ne suis vraiment pas comédie française ; je fuis en général ce genre de films comme la peste. Mais j’ai été alpaguée par le non sens de la bande-annonce car j’apprécie beaucoup ce genre d’humour loufoque. Le film passe vite et bien, et même si tous les gags ne sont pas mouche on passe un très bon moment (mention spéciale pour le sacré casting).

– Moonfall : car j’adore les deux acteurs principaux, le réalisateur et la SF en général. Cela faisait longtemps que j’attendais Moonfall et il ne m’a pas déçue, même si je l’ai trouvé trop dans la surenchère par moments. J’aurais apprécié un peu plus de réalisme mais j’étais aussi là pour rêver.

– Uncharted : je n’ai jamais joué aux jeux et je suis très contente d’avoir découvert cette licence. Le duo de tête fonctionne bien, on est à mi-chemin entre Mission Impossible et Da Vinci Code et je suis vraiment rentrée dans l’histoire. Un bon sens du rythme et des scènes à couper le souffle font oublier les facilités scénaristiques.

Coup de gueule :
– Mais genre vraiment coup de gueule pour ce qu’ils ont fait de Mort sur Le Nil. Peut-être deviens-je trop vieillotte mais je reste fan inconditionnée du film avec Jane Birkin, qui reste pour moi parfait. Je dois le regarder tous les ans, c’est mon petit péché mignon. J’ai trouvé ici que cette version n’apportait rien de plus, si ce n’est retirer des éléments du scénario intéressant et ne parler que d’amour pendant tout le film. J’ai été déçue car je n’étais pas venue là pour ça et au final j’ai eu l’impression d’être sortie d’une romance plus qu’un huis clos angoissant.

En parlant de Mort Sur Le Nil, un autre avis négatif nous est parvenu de la part de Claire S., qui a également été refroidie par cette nouvelle adaptation du classique d’Agatha Christie :

Mais quelle mouche a bien pu piquer Kenneth Branagh pour nous pondre un film aussi affligeant, qui ne semble aucunement saisir l’essence d’Agatha Christie en roulant des mécaniques plutôt qu’à essayer de se montrer subtil dans son développement. Si sa réalisation clinquante avait un minimum d’intérêt dans Le Crime de l’Orient Express, ici la grandiloquences exagérée de la mise en scène fait pitié, d’autant plus quand les effets spéciaux ne tiennent pas la route. Qui s’est cru l’espace d’un instant en Egypte sur les bords du Nil ? Cette surabondance d’écrans verts piquent clairement les yeux, encore plus avec ce filtre oranger du plus mauvais effet. Kenneth Branagh surjoue et en fait des tonnes (quel supplice en V.O.), ne parvenant pas à se diriger ni à diriger les autres. Ce qui nous donne un mauvais téléfilm à l’eau de rose où le romantisme de bas étage écrase toute la partie investigation, construite de manière bancale. Non franchement, retournez revoir le classique de John Guillermin qui savait rendre hommage à Christie, avec en prime un excellent Hercule Poirot, incarné par Peter Ustinov. Cette version 2022 brasse de l’air inutilement.

Enfin terminons avec Thibaut, un autre habitué de la rubrique, est de son côté revenu en quelques mots sur les films l’ayant agréablement surpris sur grand écran ainsi qu’une déception, ce qui est rare pour le noter :

Mes coups de cœur :

« Les jeunes amants » avec Fanny Ardant et Melvil Poupaud réalise par Carine Tardieu : j’ai vu ce film splendide en avant-première le 18 janvier en présence de Mlle Ardant, le film était projeté à Strasbourg dans 2 salles le même soir et elle étaient pleines. Les spectateurs étaient nombreux pour la rencontrer et j’ai eu le grand plaisir de pouvoir l’approcher et d’échanger (même brièvement cause restrictions sanitaires hélas) avec elle tout de même une immense joie.
Pour en revenir au film, c’est mon coup de coeur du mois car ce mélodrame précieux, délicat et bouleversant, s’attache à montrer que le grand amour entre deux êtres est bien plus puissant que les conventions sociales en célébrant l’amour à tous les âges avec une grande tendresse. Une émotion vive nous saisit en contemplant Fanny Ardant et Melvil Poupaud, au-delà du jeu, éblouis et éblouissants qu’ils incarnent avec une justesse formelle et émotionnelle rarement vues à l’écran.
C’est le film à voir.

« Shauna, 70 ans, libre et indépendante, a mis sa vie amoureuse de côté. Elle est cependant troublée par la présence de Pierre, cet homme de 45 ans qu’elle avait tout juste croisé, des années plus tôt. Et contre toute attente, Pierre ne voit pas en elle “une femme d’un certain âge”, mais une femme, désirable, qu’il n’a pas peur d’aimer. A ceci près que Pierre est marié et père de famille. »

« Les voisins de mes voisins sont mes voisins » film d’animation avec les voix d’Arielle Dombasle (dont c’est le 1er doublage), François Morel, Valérie Mairesse et Didier Gustin : Un film radicalement inventif qui joue, le plus souvent à l’intérieur d’un même plan, d’une étonnante diversité de techniques et de matériaux. Une Œuvre chorale, astucieusement scénarisée à partir de membres épars, Les Voisins… conte tout à la fois la tragédie d’un magicien qui a tronçonné sa partenaire, la détresse d’un campeur bloqué dans un ascenseur, le drame social d’un ogre en mal d’enfants et la romance d’un vieillard amoureux d’une paire de jambes. C’est Foutraque en diable et terriblement drôle, ce film d’animation détonne par sa facture, assemblage « frankensteinien » de techniques a priori peu enclines au mariage. Elle est toutefois raccord avec un surréalisme farfelu, témoin d’une liberté totale.

« Un ogre casse ses dents la veille de la Saint-Festin, la grande fête des ogres. Un magicien rate son tour de la femme coupée en deux et égare les jambes de son assistante. Un randonneur suréquipé reste coincé plusieurs jours dans un ascenseur. Un vieux monsieur tombe amoureux d’une paire de jambes en fuite. Une maman confie ses enfants au voisin le soir de la Saint-Festin… Dans un immeuble, les destins entremêlés de dix vrais voisins ou voisins de voisins, aux prises avec les drames, les plaisirs, les surprises et les hasards de la vie quotidienne. »

-« Petite Solange » avec Philippe Katerine et Léa Drucker : un film au charme doux-amer, parfois souriant, attachant comme son interprète principale et ses parents.

« Solange a 13 ans, elle est pleine de vie et de curiosité avec quelque chose de spécial : elle est sentimentale à l’excès, et adore ses parents. Mais un jour, elle réalise qu’ils se disputent et commencent à s’éloigner…. l’ombre du divorce se précise. Alors Solange va s’inquiéter, réagir et souffrir. C’est l’histoire d’une jeune ado trop tendre qui voudrait une chose impossible : que l’amour jamais ne s’arrête. »

-« Mort sur le Nil » d’après le roman d’Agatha Christie : Près de 45 ans après la 1ère adaptation au cinéma, Kenneth Branagh adapte cette oeuvre culte 5 ans après « Le crime de l’Orient-Express » avec à nouveau une distribution prestigieuse. Son enthousiasme se communique à ses acteurs et à la somptueuse reconstitution de l’Egypte. Le spectateur n’a qu’à se laisser emporter sur le fleuve pour revivre un classique de la littérature policière qui dépayse agréablement (bien utile par les temps qui courent) et qui doit se regarder sur un grand écran. Une version efficace malgré quelques modifications et modernisations apportées à l’histoire.

« Au cours d’une luxueuse croisière sur le Nil, ce qui devait être une lune de miel idyllique se conclut par la mort brutale de la jeune mariée. Ce crime sonne la fin des vacances pour le détective Hercule Poirot. A bord en tant que passager, il se voit confier l’enquête par le capitaine du bateau. Et dans cette sombre affaire d’amour obsessionnel aux conséquences meurtrières, ce ne sont pas les suspects qui manquent ! S’ensuivent une série de rebondissements et de retournements de situation qui, sur fond de paysages grandioses, vont peu à peu déstabiliser les certitudes de chacun jusqu’à l’incroyable dénouement ! »

-« Vous ne désirez que moi » de Claire Simon avec Emmanuelle Devos et Swann Arlaud d’après « Je voudrais parler de Duras » de Yann Andréa : Une sublime mise en scène de la parole amoureuse, qui semble agir comme un énoncé quasi performatif : le film construit à partir des mots une projection mentale, un temps et un espace propre à la passion de Yann Andréa et Marguerite Duras. Claire Simon capte ces échanges intenses et magnifiques en de voluptueux plans-séquences entre lesquels s’intercalent judicieusement quelques images d’archives de Duras (présence dingue). Elle est servie par un acteur et une actrice sensationnels. Elle rend intemporelle l’emprise amoureuse, mais en choisissant la parole du faible, de l’homme dominé. « Être détruit », dit-il

« Compagnon de Marguerite Duras depuis deux ans, Yann Andréa éprouve le besoin de parler : sa relation passionnelle avec l’écrivaine ne lui laisse plus aucune liberté, il doit mettre les mots sur ce qui l’enchante et le torture. Il demande à une amie journaliste de l’interviewer pour y voir plus clair. Il va décrire, avec lucidité et sincérité, la complexité de son histoire, leur amour et les injonctions auxquelles il est soumis, celles que les femmes endurent depuis des millénaires… »

-« La disparition » documentaire avec les témoignages notamment de Julien Dray et Laure Adler : Ce décryptage est passionnant, sans langue de bois, d’une lucidité désarmante. Et peu optimiste pour l’avenir du PS en dressant un portrait sans concession du Parti socialiste grâce à des témoignages passionnants et critiques. Un doc à voir à quelques semaines de la présidentielle.

« Alors que Mathieu Sapin écrit quelques pages de BD à l’occasion du quarantième anniversaire de l’élection de François Mitterrand, il se tourne – pour connaître la petite histoire dans la grande – vers les figures de l’ombre du Parti Socialiste, au premier rang desquelles Julien Dray, le « Baron Noir ». Au travers d’anecdotes et témoignages inédits de visiteurs du soir qui côtoient les plus hautes sphères de l’Etat depuis le 10 mai 1981, Mathieu Sapin s’embarque alors dans une enquête qui va répondre à la question politique majeure du PS : « Comment la gauche en est-elle arrivée là ? ». »

-« Maison de retraite » avec autour de Kev Adam’s des sympatiques « retraités » Marthe Villalonga, Daniel Prevost, Mylène Demongeot (trop rare sur les écrans), Jean-Luc Bideau, Firmine Richard, Gerard Depardieu, Liliane Rovère et Marie-Pierre Casey (au début du film) mais aussi avec Jarry ou encore Antoine Duléry. Un casting 5 étoiles donc pour cette sympatique comédie réalisé par Thomas Gilou. Cette inhumanité fait écho de manière troublante au scandale de la maltraitance dans les Ehpad. C’est dire si Kev Adams (qui a coécrit le scénario) tape juste.

« Afin d’éviter la case prison, Milann, 30 ans, est contraint d’effectuer 300 heures de travaux d’intérêts généraux dans une maison de retraite, Les Mimosas. Ses premières semaines sont un véritable enfer ! Mais il se fait rapidement adopter par les retraités, en particulier par une bande de 7 inséparables qui lui apprennent, chacun à leur manière, leur vision de la vie. Au fil des semaines, Milann découvre que l’établissement profite de la vulnérabilité de ses pensionnaires pour les arnaquer. Il décide alors d’organiser une grande évasion, mais il n’est pas au bout de ses peines… »

-« Compagnons » avec Agnès Jaoui : Ce film passionnant, signé François Favrat, lève le voile sur les rituels de cette organisation professionnelle (trop méconnue) fondée au Moyen Age.

« À 19 ans, passionnée de street art, Naëlle est contrainte de suivre avec d’autres jeunes un chantier de réinsertion, sa dernière chance pour éviter d’être séparée de ses proches. Touchée par la jeune fille, Hélène, la responsable du chantier, lui présente un jour la Maison des Compagnons de Nantes, un monde de traditions qui prône l’excellence artisanale et la transmission entre générations. Aux côtés de Paul, Compagnon vitrailliste qui accepte de la prendre en formation dans son atelier, Naëlle découvre un univers aux codes bien différents du sien… qui, malgré les difficultés, pourrait donner un nouveau sens à sa vie. »

« Maigret » d’après le roman de Georges Simenon réalisé par Patrice Leconte avec entre autres Gerard Depardieu dans le rôle du comissaire, Mélanie Bernier et Aurore Clément. Outre le plaisir de retrouver le cinéaste culte qui ressuscite le célèbre commissaire du Quai des Orfèvres. Ce polar et sa reconstitution somptueuse, « Maigret », par la grâce de Depardieu, devient aussi un grand film sur la perte d’un enfant. Le comédien apporte une densité et une émotion unique au personnage. Une réussite.

« Maigret enquête sur la mort d’une jeune fille. Rien ne permet de l’identifier, personne ne semble l’avoir connue, ni se souvenir d’elle. Il rencontre une délinquante, qui ressemble étrangement à la victime, et réveille en lui le souvenir d’une autre disparition, plus ancienne et plus intime… »

Ma petite déception :

-« ZAÏ ZAÏ ZAÏ ZAÏ » Un film cocasse et absurde mais répétitif et porté par d’excellents acteurs : Jean-Paul Rouve, Julie Depardieu, Julie Gayet et Yolande Moreau en tête.

« Fabrice, acteur de comédie, réalise qu’il n’a pas sa carte de fidélité alors qu’il fait ses courses. Malgré la menace d’un vigile, il parvient à s’enfuir. Commence alors une cavale sans merci, pour celui qui devient rapidement l’ennemi public numéro 1. Alors que les médias s’emparent de l’affaire et que le pays est en émoi, le fugitif, partagé entre remords et questions existentielles, trouve un point de chute inattendu, quelque part en Lozère. »

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