Trois ans après Les Plus Belles Années d’Une Vie, Claude Lelouch fait son retour derrière la caméra avec L’Amour C’est Mieux Que La Vie, qui marque sa cinquantième réalisation. Comprenant […]
Trois ans après Les Plus Belles Années d’Une Vie, Claude Lelouch fait son retour derrière lacaméra avec L’Amour C’est Mieux Que La Vie, qui marque sa cinquantième réalisation. Comprenant au casting Sandrine Bonnaire, Gérard Darmon, Ary Abittan, Philippe Lellouche, Kev Adams, Elsa Zylberstein ou encore Béatrice Dalle, le long-métrage se centre sur la dernière romance d’un homme atteint d’un mal incurable – offerte sur un plateau par ses amis de longue date…
Pour son cinquantième long-métrage, Claude Lelouch tente de mettre les petits plats dans les grands en proposant à son public un hommage à sa propre filmographie – avec clins d’œil à la clé – au travers d’une comédie dramatique privilégiant ses deux thématiques phares à savoir l’amour et l’amitié. Un menu qui se voulait copieux et goût mais qui, au final, se révèle vite insipide tant les ingrédients de cette recette ne se marient pas comme ils le devraient.
Avec L’Amour C’est Mieux Que La Vie, devait flirter un doux parfum de romance saupoudré d’un esprit de camaraderie, pour mieux nous rappeler de ces petites choses qui font le sel de l’existence. Une note d’optimisme à une époque où la déprime n’est jamais loin, nous rappelant de profiter du temps présent. Un message que le cinéaste nous délivre dès les premières notes de son nouvel ouvrage – où scènes de liesse et de communion essayent de donner le ton. Hélas, malgré ses intentions louables, Claude Lelouch se fourvoie rapidement dans une histoire bancale, ne parvenant pas à imbriquer toutes les pièces de son intrigue dans lui donner un aspect uniforme – nous donnant l’impression de tâtonner à chaque instant. Preuve en est, passé un introduction paraissant sortir tout droit d’un autre film, puisant dans le fantastique, nous bifurquons sur la trame devant nous maintenir éveillé d’un bout à l’autre du métrage. Celle de la quête d’un tandem d’amis, cherchant – moyennant finance – à trouver un femme pour leur pote Gérard, atteint d’un mal incurable. Leur but ? lui offrir son ultime histoire d’amour avant le grand départ.
Une machination et un jeu de dupes qui aurait pu avoir un quelconque intérêt si le scénario ne patinait pas dans la semoule dès le départ, déroulant un récit des plus plats – le rythme étant aux abonnées absents. La bluette à priori factice dans laquelle ce cher Gérard va se laisser entraîner avait du potentiel mais, en devenant un pseudo huis-clos dans le quartier de Montmartre, celle-ci se montre redondante – ce qui est dommage vu l’alchimie du duo Gérard Darmon/Sandrine Bonnaire, qui nous sauve de l’ennui. Cette valse à deux temps devant le spectre de la grande faucheuse manque ainsi de piquant, l’écriture étant brouillonne; Après quelques recherches, l’explication à ce problème de taille fût trouvé. Le scénario a en effet été complètement récrit à la dernière minute en conséquence à pandémie de COVID-19, empêchant l’équipe technique à prendre part à la croisière qui devait nourrir l’intrigue. De quoi remettre en perspective la qualité du film et de nous éclairer sur ses nombreuses imperfections. Quoiqu’il en soit, tout n’est pas à jeter, Claude Lelouch sachant diriger ses acteurs avec talent, aidant à donner du poids à certaines scènes où l’émotion est censée être présente en filigrane. Retenons ainsi, un passage tout en sensibilité avec le regretté Robert Hossein donnant lieu à un moment de partage entre un père et son fils, où la justesse est au rendez-vous. Ce qui est bien l’un des seuls moments où écriture et réalisation vont de pair.
Avec L’Amour C’est Mieux Que La Vie, nous assistons à un retour en mode mineur de Claude Lelouch, voulant nous faire voir la vie du bon côté mais échouant à mettre en application sa démarhce – la faute à une production chaotique. En résulte une comédie se voulant douce-amère, qui montre rapidement ses limites et provoque un ennui poli – malgré quelques regains d’interêt – que l’on doit aux performances de Gérard Darmon et Sandrine Bonnaire – qui sauvent les meubles.Attendons désormais de voir ce que nous concocte le prolifique cinéaste pour la suite, ce dernier ayant teasé un nouveau projet.