Diffusée avec succès sur la plateforme Viaplay il y a peu, Pørni, la première création de l’actrice/scénariste norvégienne Henriette Steenstrup (Lilyhammer, Ragnarök) a été présentée au festival Series Mania, celle-ci étant en lice dans la catégorie Panorama International. Au menu de cette série, le quotidien de Pernille – surnommée Pørni – mère de famille célibataire conciliant vie personnelle et professionnelle…

Avec Pørni, Henriette Steenstrup nous convie à une dramédie de qualité, qui sait manier l’art de la dérision et de l’émotion avec justesse, pour ce qui se révèle être une série cocooning du plus bel acabit.

Évoquant des thématiques universelles, la showrunneuse – qui officie bien devant que derrière l’écran – porte un regard à la fois décalé et sensible sur la société actuelle, se traduisant par un détricotage de la sacro-sainte cellule familiale. Trouvant rapidement son équilibre, avec l’instauration d’une folie douce qui lui sied comme un gant, Pørni évoque le quotidien pour le moins surbooké d’une mère présente sur tous les fronts et ne le laissant pas le temps de penser à elle. Entre obligations d’ordre professionnels et ceux relevant de la vie privée, l’existence de Pernille est loin d’être un long fleuve tranquille.

Devant rester à flots face à la pression émanant de son travail d’assistance sociale et les défis l’attendant à la maison, notre héroïne fait face à chaque situation avec douceur et humanité. Ainsi, dans un rythme soutenu rappelant ce temps qui file à cent à l’heure, le poids de l’immense charge mentale imposée à cette quarantenaire au grand cœur nous est exposée, sans fards mais sans pathos non plus ce qui est un excellent point. Grâce à une écriture soignée, Henriette Steenstrup parle avec finesse de la difficulté à trouver cet équilibre entre épanouissement et responsabilités, deux fondements essentiels, le tout par le prisme de la famille, pierre angulaire de Pørni.

Ces liens du sang et du cœur qui se font, se défont au gré des épreuves, sont d’ailleurs la clé de voûte des trois épisodes visionnés – sur les six que contient la première saison du show. Si elle fait souvent sourire à travers les tracas vécus par notre quarantenaire célibataire, la série n’hésite pas à se montrer plus profondd en évoquant différents degrés de drame, de la séparation à la perte d’un proche, le tout avec une belle dose d’humanité. Une formule qui fonctionne et remporte facilement l’adhésion. On comprend aisément pourquoi le public norvégien a plébiscité Pørni, cette dernière étant une petite bulle pétillante à la fois douce et amère.

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