[Critique] Le Dernier Mercenaire, dans la brume
Cinq ans après Les Naufragés, David Charhon est de retour à la réalisation avec Le Dernier Mercenaire, qui comprend au casting Jean-Claude Van Damme, Miou-Miou, Alban Ivanov, Assa Sylla, Samir […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Cinq ans après Les Naufragés, David Charhon est de retour à la réalisation avec Le Dernier Mercenaire, qui comprend au casting Jean-Claude Van Damme, Miou-Miou, Alban Ivanov, Assa Sylla, Samir […]
Cinq ans après Les Naufragés, David Charhon est de retour à la réalisation avec Le Dernier Mercenaire, qui comprend au casting Jean-Claude Van Damme, Miou-Miou, Alban Ivanov, Assa Sylla, Samir Decazza, Patrick Timsit, Eric Judor, Djimo ou encore Nassim Lyes et nous fait suivre le retour au pays de Richard Brumère dit “La Brume ” une véritable légende des services secrets, disparu depuis des années…
Avec Le Dernier Mercenaire, film conçu pour Netflix, David Charhon tente de convoquer l’esprit des années 80 avec une comédie mêlant action et décontraction, le tout avec une figure iconique de cette décennie à savoir l’inénarrable Jean-Claude Van Damme, espérant ainsi réussir un grand écart facial entre morceaux de bravoure et moments d’humour. Un cocktail qui aurait pu dépoter s’il y avait eu une véritable ambition derrière la caméra, ce qui est loin d’être le cas.
Alors qu’il y avait un minimum de potentiel à emmener JCVD sur un territoire inconnu et à le faire interagir avec différentes générations de comiques, laissant espérer punchlines et high kicks bien sentis, le metteur en scène – qui a entre autres commis Cyprien et Les Naufragés – se prend les pieds dans le tapis et se vautre dans une pantalonnade où le rire est aux abonnés absents, la faute à un scénario foutraque qui échoue à restituer l’ambiance des genre auxquels il essaye de rendre hommage, préférant user de stéréotypes et caricatures pour faire avancer son intrigue famélique.
Le Dernier Mercenaire nous fait ainsi suivre le retour au bercail d’un ancien barbouze, Richard Brumère – dit “La Brume” dans le milieu de l’espionnage – un as de l’infiltration et de la castagne, en exil après avoir été abandonné par sa hiérarchie il y a des années. Abonné depuis aux missions d’exfiltrations à l’étranger, notre légende vivante revient sur le sol français pour venir en aide à son fils, dont l’immunité promise par l’État suite à son ‘sacrifice’ a été levée à cause d’un fonctionnaire zélé. Une bourde synonyme de sac de nœuds et de mise en danger de son rejeton, Archibald, qui va se retrouver au cœur d’un pseudo complot. Ni une, ni deux, La Brume revient tel un spectre insaisissable pour démêler ce mic-mac et renouer avec cet enfant qu’il n’a jamais appris à connaître.
Un programme chargé pour un long-métrage qui se veut à la fois potache et brutal, avec séquences de courses-poursuites et de bastons à la clé, mais qui étonnement ne réussit jamais à viser juste, avec un manque de rythme manifeste ce qui est un comble vu le sujet et la présence de notre action-man belge. Avoir Jean-Claude Van Damme était un atout pour enchaîner séquences de combats avec un certain dynamisme et venir contrebalancer la faiblesse de l’humour mais David Charhon peine à donner du corps à ces scènes censées être dynamiques avec une réalisation peu inspirée et manquant cruellement de lisibilité.
Malgré l’engagement de notre JCVD international qui, même affublé de perruques et postiches ridicules, reste digne et ne se démonte pas, difficile de se laisser convaincre par les tribulations de notre baroudeur et de l’équipe de bras cassés qui l’accompagne, l’écriture patinent sec dans l’écriture des personnages, mal caractérisés et souvent horripilants. Entre un ersatz de Tony Montana, des jeunes de cités et des bas guys stéréotypés, la lourdeur est au rendez-vous. N’en reste pas moins un improbable kamoulox où ‘les muscles de Bruxelles’ côtoie tour à tour Miou-Miou, Alban Ivanov, Patrick Timsit et Eric Judor, pour un résultat nanardesque – dans le bon sens comme dans le mauvais sens du terme.
Avec Le Dernier Mercenaire, David Charhon invite Jean-Claude Van Damme à prendre part à un actioner humoristique destiné à surfer sur la vibe des 80’s, pour un résultat joyeusement bordélique qui peine à nous divertir. JCVD mérite mieux et l’on espère qu’il saura trouver un projet digne de ce nom.