Transfuges de la série Souvenirs de Gravity Falls, le tandem Michael Rianda et Jeff Rowe s’attèle à leur premier long-métrage avec Les Mitchell contre les machines, qui vient de débarquer sur Netflix (il était initialement prévu pour le grand écran…) comprenant au casting vocal – en V.O. – Abbi Jacobson, Danny McBride, Maya Rudolph, Eric André, Olivia Colman, Fred Armisen, Beck Bennett ou encore l’un de nos deux réalisateurs, Michael Rianda et nous faisant suivre le voyage pour le moins chaotique d’une famille dysfonctionnelle devant faire à une apocalypse 2.0…

On ne change pas une équipe qui gagne. Après avoir remporté l’Oscar du Meilleur Film d’Animation pour Spider-Man : New Generation, Sony Pictures poursuit sa fructueuse collaboration avec le duo Phil Lord/Chris Miller pour une quatrième co-production commune qui fait clairement un bien fou en ces temps compliqués. Ainsi, le passage de la petite à la grande lucarne est synonyme de réussite pour Michael Rianda et Jeff Rowe qui, avec Les Mitchell contre les machines nous propose un film d’animation pétillant qui plaira aux jeunes de 7 à 77 ans, filant à cent à l’heure sur l’autoroute de la créativité pour une comédie d’action qui vaut le coup d’oeil.

Quoi de mieux qu’une robocalypse pour renouer les liens d’une famille au bord de la rupture ? Telle est l’idée développée par nos deux réalisateurs, qui officient également à l’écriture du long-métrage et se basent sur un postulat de science-fiction afin de traiter de thématiques universelles, de quoi parler au plus grand nombre. Ainsi nous suivons les pérégrinations des Mitchell alors que la benjamine de la fratrie, Katie, s’apprête à quitter le nid afin de réaliser son rêve : intégrer une école de cinéma. Une séparation que cette dernière espérait des plus rapides, voulant prendre des distances avec un père qui ne l’a comprend pas, mais qui va être synonyme de chemin de croix pour la jeune fille et par extension pour tous les membres de la famille. Avec un road-trip servant de voyage salutaire avant les grands adieux, le long-métrage explore la distance émotionnelle et physique qui peut se mettre entre les gens. Une déconnexion qui prend un tout autre sens lorsque se met en marche une révolution technologique mettant en péril l’humanité tout entière, rien que ça.

Si l’on voit très bien sur quelle voie Michael Rianda et Jeff Rowe veulent nous entraîner, les dysfonctions fracturant la cellule familiale devenant une force dans un contexte cataclysmique, force est de constater que cette structure narrative – éculée – est loin d’être un frein à l’imagination sans faille de l’équipe créative, qui rivalise d’ingéniosité pour nous proposer une aventure survitaminée et drôle. Devenant malgré eux le dernier espoir de la planète suite à ce soulèvement des machines, les Mitchell vont vivre une expérience chaotiquement cathartique, leurs problèmes leur explosant au visage en même temps que les robots répandent la terreur aux alentours, pour un résultat hautement divertissant. Se déroulant à un rythme effréné, le film est généreux dans sa forme, ne perdant jamais une minute pour trouver des péripéties à destination des petits et des grands, entre gags loufoques (Monchi superstar !) et moments plus profonds – notamment lorsque le conflit père/fille se dénoue – ce qui contente tous les publics.

Les Mitchell contre les machines doit également une part de sa réussite au style d’animation choisi à savoir ce mélange entre cartoonesque entre 2D et 3D qui avait fait le charme de Spider-Man : New Generation et qui se retrouve une nouvelle fois utilisé avec ingéniosité, apportant un dynamisme servant le propos du long-métrage avec des digressions visuelles agrémentant le message véhiculé sur la portée de l’art, la passion de Katie pour le cinéma se transmettant à l’écran via une multitude de références pop qui ajoutent un charme indéniable à l’ensemble. Pour leur première réalisation commune, Michael Rianda et Jeff Rowe s’en sortent d’une main de maître et les deux hommes mettent du cœur à l’ouvrage, ce qui se ressent à l’écran.

© Netflix

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