[Critique] Space Force, Objectif Lune
Après Upload, diffusée sur Amazon Prime Video, Greg Daniels débarque sur Netflix pour sa deuxième série de l’année, à savoir comédie Space Force, que le showrunner a co-créé avec Steve […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Après Upload, diffusée sur Amazon Prime Video, Greg Daniels débarque sur Netflix pour sa deuxième série de l’année, à savoir comédie Space Force, que le showrunner a co-créé avec Steve […]
Après Upload, diffusée sur Amazon Prime Video, Greg Daniels débarque sur Netflix pour sa deuxième série de l’année, à savoir comédie Space Force, que le showrunner a co-créé avec Steve Carell, marquant ainsi leur nouvelle collaboration après l’adaptation US de The Office. Également au casting, l’acteur est entouré de John Malkovich, Lisa Kudrow, Ben Scwhartz, Diana Silvers, Jimmy O. Yang, Tawny Newsome et ensemble, il nous embarque au sein de la Space Force, sixième Division des forces armées américaines consacrée…à la conquête de l’espace !
Avec Space Force, Greg Daniels et Steve Carell nous offrent une satire de l’Amérique et du gouvernement Trump qui patine un peu au décollage pour trouver un semblant de rythme dans son dernier tiers, un retard à l’allumage qui pénalise quelque peu la série.
Durant dix épisodes, nous suivons les exactions de cette division spéciale de l’armée, menée par le général Naird (incarné par Carell), dont le but est de satisfaire l’ego du président américain et de faire de l’espace le nouveau terrain de jeu des États-Unis, afin de montrer leur supériorité. Si ce point de départ prête à sourire, rappelons-nous qu’il est véridique puisqu’en Juin 2018, Donald Trump en personne avait annoncé la création de la Space Force. Ainsi, l’idée de nous plonger dans le quotidien de ces pieds nickelés, devant se plier aux ordres de leur commandant en chef semblait prometteuse et annonçait une critique cinglante du système fédéral US.
Entre bureaucratie et politique, le quotidien de Naird et ses hommes, aussi bien de l’armée comme du privé, est ponctué de recherches et de missions pour réussir à coloniser la Lune, l’objectif principal de cette saison. Sauf que notre fine équipe doit faire face à des catastrophes en tout genre et à une concurrence féroce avec d’autres nations. Cette gue-guerre des étoiles, qui aurait pu s’avérer hilarante, a du mal à trouver le ton juste en oscillant entre pamphlet et parodie, un mélange des genres qui ne se marie pas à se juste mesure durant les trois premiers épisodes. En ne sachant pas si elle doit être sérieuse ou complètement barrée dans sa narration, l’équipe créative tâtonne et cela se ressent, aussi à travers les errances de certains protagonistes, on pense notamment à la famille de Naird ou à quelques soldats dont la trajectoire est peu intéressante à suivre.
Dans sa seconde partie de saison, en commençant à percevoir leur potentiel et leurs atouts, les scénaristes réussissent à nous embarquer dans cette quête absurde et désespérée, en pointant du doigt les dysfonctionnements d’un tel projet, où tout est précipité pour ne pas perdre la face et nous montre un système US à la ramasse. Dans ce naufrage, la dose d’humanisme distillée, à la fois dans la sphère familiale de notre général et dans le cercle professionnel permet de nous attacher à deux personnages en particulier, à savoir le général Naird et l’expert scientifique, le docteur Adrian Mallory, un tandem dont on se plaît à suivre la relation entre chien et chat, bifurquant légèrement vers un respect réciproque. Les tribulations de ces deux hommes est clairement le point positif de Space Force, l’alchimie entre Steve Carell et John Malkovich étant palpable, chacun s’amusant à s’envoyer des vacheries à l’autre.
Concernant le reste du casting, de Lisa Kudrow à Jimmy O. Chang en passant par Diana Silvers, Ben Schwartz et Tawny Newsome, tous essayent de s’en sortir avec les balbutiements de leurs protagonistes, parvenant à jouer avec du matériel intéressant dans les derniers épisodes du show, créant un esprit de cohésion que l’on aurait aimé voir plus tôt. Au niveau de la réalisation par contre, rien à redire tant le budget alloué par Netflix transparaît à l’écran et ce dès le départ avec un soin apporté aux décors, qui sont gigantesques et aux effets-spéciaux, une démesure projetant le spectateur à la fois sur la terre ferme et dans les étoiles. L’enveloppe donné par la plateforme pour la série est digne du super-production, les séquences lunaires et spatiales n’ayant rien à envier aux récents blockbusters. Sur ce point là chapeau aux équipes techniques.
Avec Space Force, Greg Daniels et Steve Carell ont eu la tête dans les étoiles avec cette idée de se moquer ouvertement du gouvernement américain actuel. Si la série se révèle éminemment sympathique à suivre, celle-ci pâtit d’un début de saison poussif qui a empêché une mise en orbite réussie. Néanmoins, grâce à une deuxième partie plus maîtrisée et un duo Steve Carell/John Malkovich au diapason, cette conquête de l’espace gagne en intérêt et l’on se surprend à se demander, si suite il y a, ce qui va advenir de ces trublions.