Pour son premier long-métrage, intitulé Les Vétos, la réalisatrice Julie Manoukian s’est entourée de Clovis Cornillac, Noémie Schmidt, Michel Jonasz, Carole Franck, Matthieu Sampeur et Juliane Lepoureau pour nous plonger dans le quotidien d’un cabinet vétérinaire situé dans le Morvan…

Pour sa première incursion au cinéma, Julie Manoukian pointe du doigt la désertification médicale et ses conséquences pour le monde rural, pour un résultat pertinent mais trop balisé pour réellement convaincre.

Le scénario du long-métrage, écrit par la réalisatrice se montre ainsi pertinent dans sa description d’un problème majeur en France depuis quelques années et qui touche plus d’un corps de métier. La pénurie de médecins s’applique donc également aux vétérinaires et en ce sens, la réalité de ce quotidien harassant, où les praticiens doivent cumuler visites chez les clients, chez les agriculteurs sans oublier de revenir dans leur cabinet pour les heures de consultations en cabinet, se ressent à l’écran et dans la prestation de Clovis Cornillac, qui tire son épingle du jeu dans la peau de Nico, cet homme ne sachant plus où donner de la tête pour venir en aide aux animaux.

Si l’on peut regretter les grosses ficelles permettant d’intégrer le personnage d’Alexandra, jeune diplômée se retrouvant malgré elle entraîner dans le Morvan pour l’assister et devenir une possible future associée, la confrontation entre rat des villes et rat des champs, bien que prévisible et attendue, permet à Noémie Schmidt d’être complémentaire à Clovis Cornillac, le duo parvenant à rendre Les Vétos divertissant.

Par contre, l’évocation des difficultés liées à la profession était suffisante pour nous investir dans cette histoire, celles-ci se traduisant via les parcours de Nico et Alexandra et leur vision différente d’appréhender le métier, le point le plus intéressant du film. Sauf qu’à cause de sous-intrigues pour le moins convenues, à commencer par la réaction de la population face à l’arrivée d’une petit nouvelle, citadine de surcroît ou encore par l’apparition d’une romance qui n’a pas réellement sa place ici, le rythme ralentit et l’oeuvre perd de son efficacité.

Du point de vue de la réalisation, Julie Manoukian livre un film riche en couleur, la photographie et la mise en scène mettant bien en avant le cadre champêtre choisi, avec de belles étendues pour une ambiance bucolique. Si sa caméra propose de beaux plans larges pour valoriser la nature avec sa faune et sa flore, lorsqu’il s’agit de ses personnages, l’introspection est de mise avec une réalisation plus resserré pour mettre en avant les doutes assaillant notre duo principal.

Avec Les Vétos, Julie Manoukian propose un premier long-métrage au sujet pertinent, la désertification, traité avec délicatesse. Si la prestation du tandem Clovis Cornillac/Noémie Schmidt est à retenir et souligner, le scénario se veut trop convenu et se perd dans des sous-intrigues inutiles pour réellement captiver et toucher le spectateur. Cela n’en reste pas moins une oeuvre sympathique à découvrir.

LesVétos
© Les films du 24 / France 3 Cinéma / Roger Do Minh

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