Nouvelle création originale Netflix, Sex Education est une série britannique conçue par Laurie Nunn et composée de huit épisodes comprenant au casting notamment Asa Butterfield, Gillian Anderson, Emma Mackey, Ncuti Gatwa, Connor Swindells, Aimee Lou Wood, Kedar William-Sterling et Alistair Petrie.

Direction la petite ville de Moordale en Angleterre où nous suivons Otis, un adolescent qui va s’allier à une camarade de classe et s’inspirer du travail de sa mère, sexologue, pour organiser des consultations clandestines au lycée.

Présentée comme une série pour adolescents orientée sur le sexe, Sex Education parvient rapidement à dépasser son postulat pour se révéler plus profonde et pertinente qu’elle n’y paraît, ce qui en fait une belle petite surprise.

Portait d’une génération, les millenials, cette première création de Laurie Nunn s’attelle à nous plonger dans le quotidien de ces lycéens, qui vivent leurs premier émois sentimentaux et sexuels. C’est d’ailleurs ce sujet qui accapare le plus leur esprit et qui sert de leitmotiv tout au long des huit épisodes.

Les questions d’ordre sexuelles sont posées sans tabou et permettent aux protagonistes ainsi qu’aux téléspectateurs de mieux cerner les tenants et les aboutissants de cette thématique. Virginité, masturbation, rapport oral, vaginisme, beaucoup de sujets y passent, le tout étant abordé avec justesse.

Si à la vue du pilote nous pouvions avoir quelques craintes sur la représentation frontale du sexe à l’écran, nous sommes vite rassurés par la finesse de l’écriture qui permet en réalité de s’intéresser aux préoccupations de ces jeunes. L’idée de la thérapie, élément perturbateur lançant la série, s’avère être un excellent moyen de sonder l’intellect de nos personnages.

Les clichés liés à l’univers du lycée sont bien entendu présents mais les scénaristes s’en servent pour gratter à la surface et se montrent pertinents sur la question de l’adolescence. Les apparences sont parfois trompeuses et c’est ce que la série met en pratique dans ce cadre qu’est l’établissement scolaire de Moordale. Les stéréotypes de ce monde cruel servent de prétexte à la réflexion à l’image des rumeurs causant à des élèves d’avoir des étiquettes collées à la peau ou bien l’utilisation des nouvelles technologies servant à nuire à des camarades (It’s my vagina est déjà la phrase culte de cette saison).
Sex Education sonde donc l’esprit humain avec intelligence et traite de sujets sociétaux qui sortent du cadre des relations sexuelles telles la question LGBT ou l’avortement, avec un ton alliant humour et délicatesse.

La galerie de personnages peuplant Moordale est extrêmement attachante et ajoute un charme non négligeable à la série. Le quatuor principal à savoir Otis, sa mère Jean, son meilleur ami Eric et Maeve, est le ciment du show aidé par les prestations solides d’Asa Butterfield, Gillian Anderson, Ncuti Gatwa et Emma Mackey. Suivre ces protagonistes s’épanouir, mûrir et s’épaissir au fil de ces huit épisodes est un véritable plaisir, même si en ce qui concerne la relation Otis/Maeve, certains événements sont trop prévisibles mais ce ‘je t’aime moi non plus’ reste dans sa globalité mignon à suivre. La quête identitaire d’Eric reste la storyline la plus touchante de cette saison et le voir s’assumer met du baume au coeur. Les seconds couteaux ne sont pas non plus oubliés et ont des intrigues intéressantes à l’image de celles d’Aimee ou Adam.
Il n’y a plus qu’à voir où tout ce beau monde va se diriger dans les futurs épisodes, même si une potentielle deuxième saison ne verrait pas le jour avant 2020. Il va falloir être patient avant de retourner à Moordale.

sex-education
©Netflix

 

Laisser un commentaire