Cinq ans après C’est beau la vie quand on y pense, Gérard Jugnot effectue son retour à la réalisation avec Le Petit Piaf, dans lequel il partage l’affiche avec Marc Lavoine, Soan Arhimann, Stéfi Celma, Philippe Duquesne, Ornela Dalèle, Zakarie Rochette ou encore Délixia Perrine. Un film se centrant sur le parcours d’un jeune réunionnais rêvant de devenir chanteur pour rendre sa mère fière de lui…

Pour son douzième long-métrage en tant que réalisateur, Le Petit Piaf, Gérard Jugnot tente d’apposer sa patte sur un projet dont il n’était pas à l’origine, pensant qu’un regard tout en bienveillance servirait à donner de la teneur à un conte familial se reposant sur une formule dont on connaît malheureusement la mélodie par cœur. Si le soleil de La Réunion fait illusion, difficile de se laisser réchauffer par le récit ici narré, qui montre rapidement ses limites.

Si les sonorités de la partition jouée restent agréable à l’oreille, il n’en reste que le résultat peine à convaincre dans la mesure où les musiciens à la barre se sont contenter du minimum qualitativement parlant, les accords se révélant peu recherchés. Ainsi, le scénario concocté par le quatuor Serge Lamadie/Alexandre Fouchard/Marie-Claire Javoy/Fabrice Bracq se concentre sur les rêves de gloire d’un garçon de dix ans, Nelson, dont la voix d’ange pourrait le porter à un haut niveau si l’occasion se présentait à lui. La tenue d’un télé-crochet, le bien-nommé Star Kids, s’annonce dès lors comme l’opportunité idéale pour se faire repérer par une équipe de professionnels. Mais pour mettre toutes les chances de son côté au casting, notre protagoniste va se chercher un coach de renom et, cela tombe bien, il y en a justement un qui séjourne sur l’île.

Le point de départ d’une session d’entraînement entre ce padawan de la musique et son maître taciturne, Pierre Leroy, un chanteur dont la carrière est en berne. Chacun a quelque chose à se prouver à soi-même et la formation de leur duo peut les amener à relever les défis se mettant sur leur chemin. Avec l’aide de cet artiste aux méthodes peu orthodoxes, de ses amis, d’un directeur d’hôtel généreux et d’autres personnages secondaires, Nelson va tout mettre en œuvre pour s’envoler vers son destin et prouver à sa mère qu’il est né pour donner de la voie. Un beau petit programme qui se veut mignon et sensible mais qui n’a au final que peu de choses à offrir hormis les numéros musicaux où Soan Arhimann pousse la chansonnette, ce dernier ayant effectivement du talent. L’écriture peine à trouver son souffle et pénalise de ce fait l’ensemble du métrage.

Avec Le Petit Piaf, l’impression d’être face à un téléfilm de TF1 servant de promontoire à The Voice est tenace, la présence de Soan- vainqueur de l’édition 2019 de The Voice Kids – et de Marc Lavoine en coach, n’aidant pas à s’enlever cette idée du crâne. Malgré l’aide des décors de La Réunion et un final cherchant à faire vibrer la corde sensible, la machine ronronne bien trop pour que l’on s’implique à ce qu’il se passe à l’écran, la mise en scène de Gérard Jugnot n’étant pas des plus inspirées même s’il essaye de mettre du cœur à l’ouvrage notamment dans sa direction d’acteurs. Si Stéfi Celma et Philippe Duquesne essayent de tirer leur épingle du jeu, rien n’y fait, la sauce ne prend pas. Notre oiseau à la voix d’or ne vole pas bien haut et cela est dommage.

Sifflotant une mélodie dont on connait les notes par cœur, Le Petit Piaf est une comédie familiale qui ne manque pas de voix mais de corps, la faute à un scénario convenu et peu inspiré lui mettant du plomb dans l’aile. Un défaut que ne peut rattraper Gérard Jugnot même s’il met du coeur à l’ouvrage.

© M.E.S. PRODUCTIONS – GAUMONT – FRANCE 3 CINÉMA – MALEC PRODUCTIONS

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