[Critique] Chœur de Rockers, les (grands) enfants du rock
Pour leur premier long-métrage, Ida Techer et Luc Bricault retracent le parcours de Salt and Pepper, la chorale dunkerquoise qui aura su se faire un nom dans le milieu, avec […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Pour leur premier long-métrage, Ida Techer et Luc Bricault retracent le parcours de Salt and Pepper, la chorale dunkerquoise qui aura su se faire un nom dans le milieu, avec […]
Pour leur premier long-métrage, Ida Techer et Luc Bricault retracent le parcours de Salt and Pepper, la chorale dunkerquoise qui aura su se faire un nom dans le milieu, avec un succès dépassant les frontières du Nord. Intitulé Coeur de Rockers et comprenant au casting Mathilde Seigner, Bernard Le Coq, Anne Benoit, Andréa Ferréol, Brigitte Roüan, Myriam Boyer, Patrick Rocca ou encore Armelle Deutsch, le long-métrage se centre sur Alex, chanteuse en difficulté acceptant d’aider un groupe de retraités à donner de la voix…
Rock n’ Roll is not dead, un motto traduisant l’esprit de nos rebelles du troisième âge de Salt and Pepper, qui depuis plus d’une décennie maintenant s’amusent sur scène en reprenant avec entrain des standards du genre, s’éclatant dans un domaine où on ne les attendaient pas forcément. En sortant légèrement du cadre attendu, nos mélomanes amateurs passés pro ont su attirer la curiosité du public, s’épanouissant sous le feu des projecteurs. Une success-story dont les contours ont été tracés dans Chœur de Rockeurs, un livre écrit par l’écrivaine et journaliste Valérie Péronnet, qui se voit ici adapté au cinéma par le tandem Ida Techer et Luc Bricault.
Lorsque Alex, une chanteuse vivant de petits cachets accepte de reprendre en main une chorale de seniors afin d’arrondir ses fins de mois, s’initie une rencontre synonyme de nouveau souffle à la fois pour l’artiste ainsi que pour ses ‘élèves’, qui vont faire de leurs différences une force. Si le but premier de son travail est de préparer sommairement les adultes dissipés se présentant devant elle à donner de la voix pour un événement culturel, notre mère célibataire en galère va sortir du cadre établi afin de laisser ces hommes et femmes s’éclater comme ils le souhaitent. Des comptines au rock il n’y a qu’un pas, que cette troupe va franchir collectivement, dans la joie et la bonne humeur.
En mettant en lumière l’aventure vécue par la formation musicale, nos cinéastes donnent le la d’un feel good movie aux sonorités anglo-saxonnes, se reposant sur le capital sympathie de ses interprètes pour que le public apprécie le spectacle proposé. Il faut reconnaître que si la partition jouée ne laisse que trop peu de place à la surprise, l’enthousiasme de notre joyeuse troupe aide à faire illusion, bien aidée par une bande originale électrisante, où se succèdent des titres de Queen, The Clash, David Bowie et Johnny Halliday. De quoi favoriser une atmosphère bon enfant, nos vieux de la vieille ayant de l’énergie à revendre – ce qui se ressent à l’écran. Pour raconter la trajectoire commune de ce beau monde, dont les relations se resserrent au gré des chansons, Ida Techer et sa coscénariste Julie Manoukian misent sur la simplicité, que ce soit dans l’humour ou dans la dramaturgie.
Ainsi, si son intrigue est somme toute classique – même si elle découle d’une histoire véridique – Chœur de Rockers gagne en tessiture grâce à sa dimension humaine, les interactions entre les personnages instaurant un climat convivial qui donne du cœur au long-métrage. Quand l’esprit de groupe prend corps et que naissent les Salt and Peppers, la mélodie se veut douce à l’oreille et le divertissement pointe le bout de son nez – de même que l’émotion au cours d’une séquence de recueillement où résonnent avec sensibilité les paroles de Space Oddity. La set-list concoctée par Ida Techer et Luc Bricault s’articule sur des morceaux connus mais cela n’empêche pas d’apprécier le concert, qui se révèle plaisant grâce à la partition de Mathilde Seigner mais surtout des vétérans Bernard Le Coq, Anne Benoit, Andréa Ferréol, Brigitte Roüan, Myriam Boyer, Patrick Rocca, qui s’amusent à prendre part à cet instant récréatif.
En retraçant la génèse des Salt and Pepper, Ida Techer et Luc Bricault composent une comédie où musique et légèreté font bon ménage. Même si la partition reste on ne peut plus classique, le divertissement n’en est pas moins honnête, notamment grâce prestation offerte par nos (grands) enfants du rock devant la caméra du duo de réalisateurs – qui signent là leur premier film.