[Critique] I Love America, l’amour au point mort
Quatre ans après Mon Bébé, Lisa Azuelos fait son retour derrière la caméra avec I Love America, qui comprend au casting Sophie Marceau, Djanis Bouzyani , Colin Woodell, Carlease Burke, Florence […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Quatre ans après Mon Bébé, Lisa Azuelos fait son retour derrière la caméra avec I Love America, qui comprend au casting Sophie Marceau, Djanis Bouzyani , Colin Woodell, Carlease Burke, Florence […]
Quatre ans après Mon Bébé, Lisa Azuelos fait son retour derrière la caméra avec I Love America, qui comprend au casting Sophie Marceau, Djanis Bouzyani , Colin Woodell, Carlease Burke, Florence Viala ou encore Sophie Verbeeck. Développé pour la plateforme Prime Vidéo d’Amazon, le long-métrage se centre sur le nouveau départ d’une mère célibataire, quittant la France pour s’envoler direction Los Angeles…
Pour cette huitième réalisation, Lisa Azuelos a posé ses valises outre-Atlantique, marquant ainsi sa deuxième expérience cinématographique sur le sol américain après avoir chapeauté son propre remake de LOL en 2012, avec Demi Moore et Miley Cirus au casting. Développé pour Amazon Prime Video, qui continue mettre les bouchées doubles en matière de créations originales françaises, I Love America avait pour comme argument principal les retrouvailles entre la réalisatrice et sa complice Sophie Marceau pour ce qui marque leur troisième aventure commune, huit ans après Une Rencontre. Un argument suffisant pour que l’on tente de s’embarquer dans cet excursion introspective dans la Cité des Anges, qui annonçait une comédie légère sur la quête amoureuse et sentimentale d’une quinquagénaire arrivée à un carrefour de sa vie. Une bien mauvaise décision.
Si l’on sauve Le Bal Des Folles, qui avait un certain potentiel, I Love America vient une fois de plus apporter la preuve que la plateforme de streaming est un placard destiné à remiser des longs-métrages auxquels personne ne croyait réellement, faisant ainsi office d’antichambre aux limbes du septième art hexagonal. Si l’on croyait un minimum au projet de Lisa Azuelos, force est de constater que la cinéaste s’est fourvoyée dans une sorte d’ego-trip qui a peut-être une valeur cathartique pour cette dernière mais qui est synonyme de voyage vers l’ennui pour le spectateur, malgré les décors de cartes postales de Los Angeles. Voulant tirer un récit solaire de ses déboires sentimentaux, prenant racine dans les traumas de l’enfance, cette dernière met en forme ses griefs contre une mère absente et clôt un chapitre important de sa vie, faisant la paix avec sa génitrice via un récit autobiographique. Une démarche synonyme d’exutoire qui peut se comprendre mais le principal soucis réside dans l’exécution de cet exercice, qui prend une bien drôle de tournure.
L’évasion physique et psychologique de Lisa aux Etats-Unis, entrecoupé de retours en France pour renouer avec la sphère familiale, nous amène ainsi vers une comédie romantique qui se prend les pieds dans le tapis dès la sortie de l’aéroport. A cause d’un scénario empilant les clichés sur l’amour 2.0, les tribulations de notre protagoniste et de son meilleur ami pour profiter des petits plaisirs de la vie via les applis de rencontre tourne au fiasco, structurellement parlant. Difficile de croire une seconde en ce que l’on cherche à nous raconter sur le sexe et la mécanique du cœur, tant l’écriture patine. Les joies et les peines de notre duo sous le soleil de la Californie se déroulent en suivant un schéma où les attendus et les facilités se succèdent avec décontraction, le tout avec un humour aux abonnés absent malgré les tentatives pour tenter de nous dérider – qui se font souvent aux dépends d’une Sophie Marceau qui se retrouve embringué dans un triste spectacle.
L’actrice, toujours solaire fort heureusement, donne de sa personne pour sa comparse mais cela ne réhausse en rien le niveau, les mésaventures d’un soir de sa Lisa étant d’une platitude absolue. Ajoutons à cela une alchimie qui ne prend pas avec Djanis Bouzyani, qui compose avec un rôle de BFF Queer écrit caricaturalement, donnant lieu à une prestation catastrophique et annihilant toute empathie pour le tandem Lisa/Luka, ce qui est dommage car 90% de l’intrigue tourne autour d’eux. Sauvons malgré tout Colin Woodell, qui s’en tire un minium dans la peau du love-interest, devant se contenter de peu niveau jeu. Au final, ce qui n’est pas désagréable reste la mise en scène, Lisa Azuelos profitant du cadre à sa disposition et de sa fidèle amie pour les montrer sous leur plus beau jour. Photographie solaire et trouvailles visuelles viennent alors donner un minimum de rythme à I Love America, avec des idées de plans et transitions bien pensés. Un point positif.
[Critique] Avec I Love America, Lisa Azuelos se livre à un exercice autobiographie avec une comédie se voulant légère mais finissant par être plombante, la faute à un scénario au point mort. On espérait mieux de ces retrouvailles avec Sophie Marceau.