Tandis que 2022 vient de nous ouvrir les bras, l’heure est venue de dresser un bilan sur l’année écoulée, qui aura été une fois de plus difficile pour l’industrie cinématographique – devant remonter une pente raide suite à la catastrophe qu’a constitué 2020. Alors que nous avons observé un rebond en France (analyser à lire ici), malgré les différentes restrictions mises en place à la suite de la fermeture des salles obscures, qu’en est-il de la situation aux Etats-Unis ? Penchons-nous sur les différents chiffres à notre disposition pour dresser un constat.

BOX OFFICE US

Pour rappel, la chute a été vertigineuse il y a deux ans, avec des recettes s’écroulant d’environ 80%, fléchissant de 11,4 à 2,1 milliards de dollars. Comme sur notre territoire, la majorité des cinémas n’ont eu d’autres choix que de jouer la sécurité et de baisser le rideau durant quelques temps, selon les Etats. De ce fait, même si certaines salles restaient ouvertes, celles-ci étaient si peu nombreuses que cela ne changeait rien au résultat, sans appel : l’arrêt de l’économie.

Une situation intenable qui a mené les studios à prendre des décisions radicales, avec entre autres le choix d’Universal Pictures de réduire sa chronologie des médias, la vente de certaines productions à Netflix ou encore l’envoi direct sur plateforme, à l’image de The Walt Disney Company qui a mis à disposition divers titres sur Disney + – parfois moyennant une somme à payer (comme pour Black Widow). Pour sa part, Warner Bros a fait grincer des dents en faisant le choix de sortir à la fois leurs films sur grand écran et sur leur plateforme HBO Max et ce pour un période de trente-et-un jours, une stratégie qui a été initiée avec Wonder Woman 1984 de Patty Jenkins et s’est étirée tout du long de 2021. Une décision qui aura été à double tranchant puisque, si cela a permis aux exploitants d’avoir des films à proposer même quand la concurrence était absente, cela s’est fait au dépend de leur viabilité financière – pour une grande partie d’entre eux en tout cas. Seuls Godzilla vs Kong et Dune auront limité la casse en étant des succès d’estime, chacun franchissant le seuil des 100M$ (100,5M$ pour le premier, 107,2M$ pour le second).

Avec des blockbusters se faisant discrets jusqu’en été, une combinaison de salles réduite durant les deux premiers trimestres, il y avait de quoi se poser des questions quant à l’échelle de grandeur de la remontée espérée. Timide ou exponentielle ? Grâce aux chiffres de BoxOfficeMojo, une des institutions dans l’analyse du box office US, nous avons finalement une réponse. Ainsi, en 2021, les recettes du B.O ont bondi de 2,1M$ à 4,4M$, ce qui constitue une hausse de l’ordre de 112,5%, ce qui est énorme vu le contexte. Les six derniers mois ont permis à la machinerie de se remettre en route, principalement grâce à un acteur, Disney. Si l’on ne peut que regretter que le studio aux grandes oreilles ait sacrifié la majorité des œuvres de 20th Century Studios – à l’exception de Free Guy qui a su créer la surprise en amassant 121,6M$, force est de constater que celui-ci a su faire revenir le public en masse, d’une part par le biais de ses productions maisons, comme Jungle Cruise (116,9M$) et Encanto : La Fantastique Madrigal (90,6M$ au 31 décembre) mais surtout grâce à Marvel Studios.

Les super-héros ont pris leur mission à bras le corps, sauvant le box office du péril en parvenant à attirer jeunes et adultes au cinéma. Preuve en est, le Top 10 comprend pas moins de quatre opus du MCU à savoir Black Widow, Shang-Chi Et La Légende Des Dix Anneaux, Les Eternels et bien entendu Spider-Man : No Way Home – distribué par Sony Pictures suite à un accord avec Marvel – véritable événement avec pas moins de 572,9M$ engrangés en décembre (ce chiffre a depuis dépassé la barre des 600M$ sans aucun soucis). L’univers de l’homme-araignée est par ailleurs gage de réussite niveau financier, puisque Venom : Let There Be Carnage fait également parti des longs-métrages s’en étant le mieux sorti en 2021, occupant la troisième et dernière place du podium avec 212,6M$. Une hégémonie qui fait du bien à l’économie mais qui a pour effet néfaste d’éclipser un paquet de concurrents, à l’image de West Side Story de Steven Spielberg, Matrix Ressurections de Lana Wachowski (tous deux ont obtenu 28,1M$ en date du 31/12) ou encore Le Dernier Duel de Ridley Scott (10,8M$), qui doivent de ce fait se contenter de miettes.

Si le spectre du variant Omicron peut encore changer la donne, les voyants passent au vert pâle après avoir été rouge cramoisi, ce qui est déjà un bon point. Nous croisons les doigts pour que la hausse constatée se poursuive et que l’industrie fonctionne à plein régime, laissant davantage de place à tous pour tenter de trouver son public. Si les modes de visionnages sont multiples depuis quelques temps, observons que les gens se déplacent toujours jusque dans les salles de cinéma, la désertion n’est pas à l’ordre du jour vu la tendance. Pour clore ce bilan, retrouvez la liste des dix films ayant amassés le plus de billets verts sur l’année écoulée, qui vous permettra de réaliser la remontée du box office américain :

RangFilmStudioRecettes (en millions de dollars)
1Spider-Man : No Way HomeSony Pictures572,9M$
2Shang-Chi Et La Légende Des Dix AnneauxDisney224,5M$
3Venom : Let There Be CarnageSony Pictures212,6M$
4Black WidowDisney183,6M$
5Fast & Furious 9Universal Pictures173M$
6Les EternelsDisney164,6M$
7Mourir Peut AttendreUniversal Pictures160,7M$
8Sans Un Bruit 2Paramount Pictures160M$
9S.O.S. : Fantômes : L’HéritageSony Pictures122,3M$
10Free Guy20th Century Studios (Disney)121,6M$

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