[Critique] Mortal Kombat, séance de chauffe
Vingt-quatre ans après Mortal Kombat : Destruction Finale, la franchise vidéoludique développée par Midway – puis par NetherRealm Studios – fait son retour sur grand écran avec un reboot produit […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Vingt-quatre ans après Mortal Kombat : Destruction Finale, la franchise vidéoludique développée par Midway – puis par NetherRealm Studios – fait son retour sur grand écran avec un reboot produit […]
Vingt-quatre ans après Mortal Kombat : Destruction Finale, la franchise vidéoludique développée par Midway – puis par NetherRealm Studios – fait son retour sur grand écran avec un reboot produit par James Wan et réalisé par Simon McQuoid. Comprenant au casting Lewis Tan, Jessica McNamee, Joe Taslim, Ludi Lin, Hiroyuki Sanada, Mehcad Brooks, Tadanobu Asano, Josh Lawson, Chin Han ou encore Max Huang, le long-métrage nous invite à un nouvel affrontement entre les champions de la Terre et ceux de l’Autre Monde…
Privé d’exploitation en salles, Mortal Kombat a directement débarqué dans nos salons – Warner Bros. l’ayant proposé à l’achat digital – et le moins que l’on puisse dire est que ce choix marketing joue en sa défaveur, le divertissement émanant des sessions de combats proposés par l’équipe créative, qui perdent de leur saveur sans l’expérience du grand écran, d’autant plus que ceux-ci étaient l’unique argument de vente du film.
En effet, que l’on soit néophyte ou fan de la saga vidéoludique, difficile de se laisser emporter par cette première réalisation de Simon McQuoid qui, malgré ses efforts pour se rapprocher un tant soit peu du matériau d’origine, échoue à devenir le spectacle régressif qu’il aurait dû être et se retrouve pris au piège d’un cahier des charges réduit et d’une intrigue pataude. La présence de James Wan à la production n’aide en rien le long-métrage à prendre de la hauteur, se révélant au final n’être un tour de chauffe pour tâter le terrain et voir si le public répond présent.
Reprenant la base du tout premier épisode de la franchise initiée par Ed Boon et John Tobias, l’intrigue nous plonge à l’aube du dixième tournoi de Mortal Kombat entre le Royaume Terre et l’Outre Monde, crucial pour l’avenir de la planète bleue car en cas de défaite, celle-ci tombera au mains de l’ennemi. Passé une scène introductive prometteuse, précisant que contrairement à la version de Paul W.S. Anderson, le kitsch laisse place à un ton plus mature, nous ne pouvons que constater que le scénario co-écrit par Gary Russo et Dave Callaham, reprenant trame tracée par Greg Russo et Oren Uziel durant le – long- développement de ce reboot, ne se contente que d’effleurer son sujet.
Bien entendu, ce n’est pas pour son niveau d’écriture que nous venions découvrir Mortal Kombat mais un minimum d’efforts pour proposer quelque chose de convenable aurait été un plus. Pensé comme une introduction et non comme une œuvre à part entière, le long-métrage retient la plupart du temps ses coups pour se concentrer à la présentation de notre galerie de protagonistes ainsi qu’à la fondation de son univers, ce qui est logique mais la charpente est tellement frêle que le résultat est bancal et inintéressant. Le fonctionnement de celui-ci, nous est exposé à travers le parcours d’un personnage inédit, Cole Young, adepte d’art martiaux mixte se retrouvant au milieu de ce conflit millénaire que les amateurs de jeux-vidéos connaissent par cœur depuis près de trente ans.
De manière didactique, Greg Russo et Oren Uziel nous expliquent les tenants et aboutissants du tournoi au centre des enjeux par le biais d’une quête initiatique où Young verra que son destin est plus grand qu’il ne le pensait. Si la compétition auquel nous voulions assister ne se déroule pas à proprement parlé, la faute à des chemins de traverses plus ou moins inutiles, nos experts de la castagne du royaume Terre et de l’Outre-Monde s’empoignent tout de même et s’en mettent plein la figure. Les coups pleuvent de temps à autres, ce qui permet au casting de montrer leurs aptitudes physiques, d’un meilleur niveau que leu jeu – inexistant. L’action est certainement le point fort du film même si l’on peut regretter la réalisation charcutée de Simon McQuoid, qui ne prend jamais le temps d’installer ses séquences, enchaînant les ‘cuts’ pour rendre les combats plus dynamiques sauf que cette mise en scène épileptique est rapidement usante, la lisibilité n’étant clairement pas au rendez-vous.
Malgré cet aspect irritant, soulignons tout de même que la classification Rated-R permet une – légère – débauche de violence et de ‘fatalities’ sanglants, dans la pure tradition du jeu-vidéo. D’ailleurs, notons aussi que design des personnages choisis, à l’image de Sub-Zero, Raiden, Scorpion ou encore Kabal, est plutôt respectueux de leur alter-ego en pixels. Une maigre consolation pour les fans, en attendant une suite qui devra mettre les bouchées doubles pour pleinement convaincre.
Les déboires de la saga Mortal Kombat se poursuivent au cinéma avec un reboot certes plus proche de l’univers développé par le tandem Ed Boon/John Tobias, avec des affrontements brutaux et sanglants à la clé – le point fort du film – mais plombé par un scénario bancal, une réalisation aux fraises sans oublier une direction d’acteur non-existence. Simon McQuoid est à la peine pour cette première expérience et frôle le K.O. technique. La franchise ‘MK’ a du potentiel et l’on espère que les rênes seront lâchées dans le prochain volet, pour un résultat plus plaisant à regarder.