[Critique] Falcon Et Le Soldat De L’Hiver, un lourd héritage
Alors que nous attendons qu’elle démarre sur grand écran (Black Widow étant désormais attendu pour le 7 Juillet), la Phase 4 du MCU poursuit son bonhomme de chemin sur Disney […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Alors que nous attendons qu’elle démarre sur grand écran (Black Widow étant désormais attendu pour le 7 Juillet), la Phase 4 du MCU poursuit son bonhomme de chemin sur Disney […]
Alors que nous attendons qu’elle démarre sur grand écran (Black Widow étant désormais attendu pour le 7 Juillet), la Phase 4 du MCU poursuit son bonhomme de chemin sur Disney + avec Falcon Et Le Soldat De L’Hiver, prenant la suite de WandaVision. Supervisée par Malcolm Spellman et comprenant au casting Anthony Mackie, Sebastian Stan, Emily VanCamp, Daniel Brühl, Erin Kellyman, Wyatt Russell, Indya Bussey, Danny Ramirez, Florence Kasumba, Clé Bennett ou encore Carl Lumby, la série nous fait suivre Sam Wilson et Bucky Barnes alors qu’ils se lancent dans une aventure autour du monde qui va mettre leurs ressources – et leur patience – à rude épreuve…
Si WandaVision jouait la carte de l’originalité, Falcon Et Le Soldat De L’Hiver permet à Marvel Studios de revenir à ses fondamentaux avec en ligne de mire pour une série dramatique adoptant une structure narrative plus classique qui cumule bons et mauvais points tout en offrant de belles perspectives d’évolution à des personnages aimés des amateurs du MCU.
Traiter des conséquences d’Avengers : Endgame, telle est l’ambition de Kevin Feige pour cette quatrième Phase, tout du moins concernant la partie télévisuelle, qui permet ainsi de faire le pont avec les futurs films prévus par la firme. Ainsi, alors que WandaVision nous a préparé à Doctor Strange in The Multiverse Of Madness, notamment en traitant du deuil de Wanda Maximoff- qui a mené à la ‘naissance’ de la Sorcière Rouge, le show de Maclolm Spellman se concentre sur le poids de l’héritage du bouclier de Captain America et de sa dimension politique à une époque troublée. Un point de départ intéressant car permettant de mettre en avant Sam Wilson – et par extension Bucky Barnes – mais surtout d’évoquer une problématique sociétale qui ne cessera d’être d’actualité, à savoir l’égalité des droits civiques.
Un point pertinent qui est l’occasion d’offrir une réflexion sur les difficultés rencontrées par la communauté afro-américaine aux Etats-Unis, où le racisme est malheureusement encore prépondérant (le mouvement Black Lives Matter en est un récent exemple), laissant poindre un sentiment d’injustice dans le monde édulcoré de nos super-héros. Si tout n’est pas parfait et un peu survolé en six petits épisodes, nul doute que ce sujet reste ce que l’on retient avant tout de Falcon Et Le Soldat De L’Hiver, apportant une dimension supplémentaire au parcours de Sam qui doit trouver sa nouvelle place dans un monde en plein changement et prouver qu’il est temps que Captain America ne soit plus ce cliché d’une Amérique blanche et puritaine, se devant de se mettre en phase avec l’actualité, en témoigne l’introduction de John Walker, le nouveau porteur du bouclier désigné par le gouvernement, qui ne parvient pas à être à la hauteur du symbole qui détient désormais.
La thématique du changement se traduit donc dans chaque storyline développée, notre deuxième personnage principal, Bucky devant faire pénitence de son sombre passé de Soldat De L’Hiver et aller de l’avant, une trajectoire se mariant bien avec l’évolution de Sam, d’autant plus que notre duo fonctionne parfaitement ne mode ‘buddy movie’. Hélas, force est de constater que l’équipe créative tire sur trop de ficelles en peu de temps, ce qui pénalise certains arcs narratifs, entre le revirement trop abrupt de Walker mais surtout les exactions des Flag-Smashers, un groupuscule voulant changer l’ordre établi suite au retour des gens disparus par l’Eclipse (que l’on doit à ce cher Thanos). Si l’ambiguïté de départ avait du potentiel, le public pouvant comprendre que la situation de ces ‘revenants’ – mis au ban de la société et traités comme des parias – était inacceptable dans ce monde d’après, le choix de se montrer plus manichéen en milieu de parcours avec une montée d’extrémisme de la part de leur leader met à mal l’efficacité de cette sous-intrigue.
Cet effet de surplus se ressent également dans l’utilisation de certains personnages, que ce soient ceux connus du MCU et d’autres qui font leur premiers pas dans l’univers, dont les apparitions servent plus ou moins à l’avancée de tout ce mic-mac. Si Zemo prouve qu’il reste un élément perturbateur intriguant à suivre, tout comme dans Captain America : Civil War, le nouveau rôle confié par exemple à Sharon Carter reste à éclaircir tout comme la véritable ambition de la Comtesse Valentina Allegra de Fontaine, incarnée par Julia Louis-Dreyfus. Des pistes, parfois brouillonnes et surgissant comme un cheveu dans la soupe, nous amenant logiquement à un quatrième volet de Captain America, qui vient d’être confirmé par Marvel Studios. Entre US Agent et Power Broker, Sam (et sûrement Bucky) auront de quoi faire dans ce prochain long-métrage.
Si elle est plaisante à suivre, avec une transition réussie pour le tandem Sam Wilson/Bucky Barnes de même qu’une analyser un peu plus profonde qu’habituellement sur la société américaine, Falcon Et Le Soldat De L’Hiver pâtit du cahier des charges des productions Marvel Studios – ce qui se ressent plus que sur WandaVision – avec un schéma convenu et des développements quelques peu aléatoires faisant perdre cet esprit de cohésion au démarrage de la série, qui aurait gagné à duré quelques épisodes de plus pour gagner en clarté et en efficacité. Ce qui est certain, c’est que l’héritage de Captain America est lourd à porter et à combler, une problématique qu’il fallait effectivement traiter avant de se lancer vers de futures aventures.