[Critique] Je Te Veux, Moi Non Plus : d’amour ou d’amitié
Transfuge du Jamel Comedy Club, l’humoriste Inès Reg s’attèle à son premier long-métrage aux côtés de son mari Kévin Debonne, une comédie intitulé Je Te Veux, Moi Non Plus et […]
Pour ceux qui se font des films en séries
Transfuge du Jamel Comedy Club, l’humoriste Inès Reg s’attèle à son premier long-métrage aux côtés de son mari Kévin Debonne, une comédie intitulé Je Te Veux, Moi Non Plus et […]
Transfuge du Jamel Comedy Club, l’humoriste Inès Reg s’attèle à son premier long-métrage aux côtés de son mari Kévin Debonne, une comédie intitulé Je Te Veux, Moi Non Plus et réalisé par Rodolphe Lauga, qui comprend également au casting Pauline Clément, Laurie Peret, Anthony Sonigo, Constance Labbé, Michèle Garcia, Fabila Belkebla et nous entraîne sur les plages de Biarritz, témoins de l’amitié platonique entre Nina et Dylan…
Disponible depuis peu sur la plateforme Amazon Prime Video, Je Te Veux, Moi Non Plus est un premier essai en demi-teinte pour le couple Inès Reg/Kévin Debonne, tentant de surfer maladroitement sur les codes de la comédie romantique pour au final se prendre en plein visage une vague de clichés, n’offrant malheureusement rien de neuf sous le soleil du genre.
Lorsque la popularité leur ouvre les portes du septième art, bon nombre d’artistes issus de la scène s’y engouffrent avec de bonnes intentions avec, dans la plupart des cas, un long-métrage reprenant un personnage ou un sketch de leur répertoire. Ici Inès Reg reprend la thématique qui lui a permis de mettre des ‘paillettes’ dans sa carrière, à savoir son couple. Ainsi, avec Kévin Debonne, notre comédienne s’est inspirée de son histoire personnelle pour nous raconter ce fameux ‘Je t’aime, moi non plus’ qui a été au coeur de sa relation avec l’homme de sa vie. Accompagnés à l’écriture par le réalisateur Rodolphe Lauga et Matt Alexander, nos tourtereaux s’essayent à l’exercice du long-métrage mais force est de constater qu’entre le stand-up et le cinéma, il y a un fossé et que ce qui peut fonctionner dans un spectacle ne sera pas perçue de la même manière à l’écran.
De ce fait, Je Te Veux, Moi Non Plus pâtit d’un scénario peu concluant, montrant rapidement ses limites que ce soit dans ses enjeux ou dans son humour. Tout d’abord, la romance centrale entre Nina et Dylan suit un terrain balisé, ce qui n’est en soit pas un défaut car dans les attendus du genre sauf que leur parade amoureuse ne tient pas ses promesses car parasitée par des choix n’apportant aucune plus-value au récit. Décidant de partir sur un coup de tête avec deux copines à Biarritz pour passer des vacances chez son meilleur ami depuis l’enfance, Nina va réaliser que son complice de toujours pourrait être son prince charmant mais pas de chance, pile lorsqu’elle débarque, ce dernier rencontre une fille. Trajectoire classique donc sauf que l’intrigue ne profite pas de cet écueil de la rivalité qui est d’ailleurs rapidement balayé d’un revers de raquette, préférant se concentrer sur les délires de notre héroïnes et de ses comparses.
Ce roman d’amour ou d’amitié tourne de ce fait rapidement autour de Nina, Lulu et Chacal, un trio adepte des joutes verbales, papotant de tout et de rien mais surtout de Dylan. En mettant l’accent sur les dialogues plus que sur le comique de situation, l’idée est clairement de mettre en évidence cet esprit stand-up dans lequel baigne Inès Reg depuis ses débuts sauf que les répliques qui fusent ne font pas tout, surtout quand elles reposent sur une enfilade de clichés, que l’on doit à une caractérisation sommaire des protagonistes. Malgré les efforts de Pauline Clément et de Laurie Peret, difficile de se laisser embarquer par les sous-intrigues de leur alter-ego, Lulu et Chacal, ne reposant que sur une série de stéréotypes avec une opposition peu subtile entre l’introvertie et l’extravertie. Au centre, Inès Reg se complaît dans son registre habituel, ce que ses fans doivent attendre d’elle donc on peut comprendre sa volonté de se tenir au personnage qu’il l’a fait connaître.
Dans la peau de Nina, l’humoriste vampirise l’écran avec une prestation survoltée, le tout entre répliques clashs et grands gestes, qui bascule à la longue dans le surjeu. Face à la tornade Inès Reg, Kévin Debonne fait office de catalyseur et si le comédien a peu de matériel pour s’exprimer, reconnaissons tout de même sa complémentarité avec sa femme, qui permet à leur duo fictif de fonctionner et ce grâce à leur alchimie indéniable. Un des seuls points positifs du film à retenir car même au niveau de la réalisation, il y à peu à dire tant Rodolphe Lauga se contente du minimum syndical concernant la mise en scène, malgré le cadre offert par Biarritz qui aurait pu donner naissance à de beaux plans mais rien ne ressort de l’image en fin de compte.
Pour leur passage sur grand écran, Inès Reg et Kévin Debonne mettent leur histoire d’amour en scène avec de bonnes intentions manifestes mais Je Te Veux, Moi Non Plus se révèle n’être qu’une comédie romantique lambda, ne sortant aucunement du lot à cause d’un scénario hasardeux empilant les attendus du genre et d’une réalisation plate, ne permettant pas à la distribution de se distinguer. Un premier essai trop faible pour pleinement convaincre.